Virus et écologie
Introduction
Il est une forme de vie minuscule, le virus, un paquet de protéines contenant au moins 1 ARN. Sur 5.000 virus connu dans l’espèce humaine, au moins 129 sont pathogène, c.a.d. provoquent des maladies dans l’espèce humaine. Les animaux, particulièrement sauvages hébergent des virus, l’évolution a fait ces animaux sont des porteurs sains. L’espèce humaine n’en est pas affectée tant que le contact avec ces animaux est rare. Il arrive que les virus des animaux, selon un mécanisme encore mal connu, puissent infecter un être humain. On parle de zoonose. La transmission peut aussi se faire de l’homme vers l’animal. Depuis plusieurs années, des maladies émergentes semblent prendre naissance dans différentes régions du globe. La dernière en date est apparue dans une ville chinoise, Wuhan (province de Hubei), une capitale tentaculaire, disposant d’un combinat sidérurgique et de plusieurs industries qui en font un centre industriel en liaison avec plusieurs centres européens, notamment avec la Toscane (Italie). C\’est un centre de la puissance industrielle et scientifique de la Chine continentale. La cooopération avec la France est florissante, Wuhan dispose d’un laboratoire de recherches sur les virus de niveau P4.
La ville de Wuhan, dans son district de Jianghan, renferme un célèbre marché aux fruits de mer dit de Huanan. Ce marché a été identifié comme le théâtre ou a débuté une zoonose, une épidémie de pneumonie identifiée à la fin de décembre 2019 comme étant dûe à un virus immatriculé SARS-CoV-2 confirmée en laboratoire le et donnant la maladie à coronavirus 2019. La question qui se pose à nous occidentaux, d’où sort ce virus ? D’après un spécialiste de gestion des crises et ciminologue, Alain Bauer, « Le premier cas est apparu à Wuhan le 17 novembre dernier ». Il y aurait eu rétention d’information ? Nous n’aurions pas su analyser la crise ? Alain Bauer insiste « Cette affaire illustre un double défaut. Celui de laisser Bercy et ses comptables gérer le pays, asphyxier nos systèmes de santé et de police et tenter de tuer notre appareil militaire. ».
Un de nos collègues défenseur des citoyens et des contribuables a écrit sur ce sujet comme étant une vengeance des animaux. Á l’ODAM, nous ne faisons pas d’antrhropomorphisme en prêtant un sentiment quelconque collectif à un écosystème.
1 – L’écosystème Wuhan-Ubei
La ville de Wuhan et sa province sont un écosystème très artificialisé caractérisé par une grande concentration humaine, un habitat vertical (tours et gratte-ciels : 130) et une industrie lourde (combinat acièries, usines diverses, …). La ville et ses districts s’étend sur la plaine alluviale du Yangzi et de son affluent la rivière Han. Les crues de ces cours d’eau sont catastrophiques malgré le barrage des Trois Gorges. La population est de 11 millions pour la commune intr-muros et de 8,3 millions pour la périphérie (extra-muros).
La ville comprend un important marché aux« fruits de mer » et autres animaux. Ce marché est célèbre (un marché humide où sont vendus des animaux vivants).
1.1 – Maladies émergentes
1.1.1 SARS-CoV
En 2003, une épidémie de SARS avait déjà été attribuée (voir article OMS-WHO in english only). Selon cet article (nous traduisons et citons) :
« nous pensons que le SARS-CoV est un virus animal provenant d\’un animal réservoir encore incertain, peut-être les chauve-souris, qui s\’attaque aux autres animaux (civettes, chats) et qui infecté en premier les humains dans la province de Guandong du sud de la Chine en 2002. ».
26 pays ont été touchés avec plus de 8.000 cas en 2003. Il y a eu évaluation du SARSCoV-1 en 2007.
1.1.2 SARS-CoV-2
La maladie émergente à SARS-CoV-2 ou Covid-19 a été signalée à Wuhan à la fin de décembre 2019 sous forme d\’une pneumonie confirmée le 2 janvier 2020 comme causée par le SARS-CoV-2. C’est une nouvelle souche de CoV. Les provinces de Hubei et de Guandong sont à l’est de la Chine. Le Covid-19 est très semblable dans ses symptômes au premier CoV mais il a eu des conséquences plus redoutables : il a envahi le monde entier et cause des ravages planétaires.
1.2 – Apparition et transmission du SARS-CoV-2
La virus est apparu chez des commerçants du marché de Wuhan. Nous ne voulons pas ici juger des moeurs culinaires du peuple chinois mais la consommation d’animaux sauvages préalablement détenus vivants dans un marché et préparés sur place en vue de leur consommation « est une véritable bombe à retardement ».
1.2.1 Apparition
Le contact professionnel entre les animaux encagés, l’abattage in-situ, sont des facteurs qui ont favorisé le passage d’un virus animal vers l’espèce humaine. Mais à partir de là, il y a eu propagation. Localement, le malade qui a développé une affection respiratoire crache (mauvaise habitude chinoise), éternue, nébulise les virions du virus.
1.2.2 Transmission locale
D\’individu à individu au sein d’un marché, de motard cracheur à passants piétons, le virus contamine. Les transports en communs font voyager les malades infectés dans la ville et la province. La maladie met deux semaines à se déclarer dans toute sa virulence. En 14 jours, le malade qui s\’ignore a le temps de se déplacer et de voyager dans le pays.
1.2.3 Dissémination mondiale
La dissémination mondiale se fait par la voie aérienne. Les malades porteurs non-symptomatiques prennent l’avion vers l’Europe mais aussi vers les pays voisins. Le virus est ainsi capable de franchir plusieurs milliers de kilomètres. Il a atterri en France et en Suisse, de Suisse en auto vers l’Italie. Il est venu avec des piétons aérotransportés, ce qui peut faire dire « à pied par la Chine ».
1.3 La pandémie
La pandémie est le stade atteint lorsque la maladie atteint et dépasse la barre de 100 pays atteints, selon l’OMS. Dans le cas du virus parti de Wuhan, la maladie ou Covid-19 a atteint 110.000 morts au 11 mars 2020. « Quand les bornes sont dépassées, il n’y a plus de limites » (boutade d’Alphonse Allais ) !
2 – L’écosystème planétaire
L\’écosystème planétaire est l’ensemble des pays reliés entre eux par des échanges de toutes sortes (populations, énergie, …). L’intervention de l\’espèce humaine (Homo sapiens sapiens) a fait que les barrières géologiques ne sont plus des frontières étanches ou relativement étanches. Les entité écologiques que sont les états (écosystèmes de 2e ordre) ne sont plus indépendantes. Les désordres écologiques imputables à l’espèce humaine et à sa technologie engendrent des déséquilibres généraux :
- réchauffement climatique avec fontes des calottes glaciaires et montée des eaux océaniques,
- épandages insidieux de produits de la synthèse des industries chimiques (plastiques, pesticides,
- augmentation de la radioactivité et résidus nucléaires riches en éléments à période longue (plutonium, neptunium, …),
- pandémies !
Il y a bien un écosystème planétaire que les activités humaines mettent en danger. Les voyages ont favorisé les épidémies dans l’histoire alors que les déplacements se faisaient à vitesse des voiliers. Les chemins de fer, les vapeurs ont augmenté la vitesse de contamination. L’apparition des vols transatlantiques a grande vitesse ont multiplié la vitesse de déplacement de microbes de toutes sortes dont le derniern le SARS-CoV-2 et sa pandémie.
3 – Conséquences
La modeste pandémie du SARS-CoV-1 n’a pas été analysée avec suffisamment d’attention. Pourtant, le gouvernement chinois a tenté d’interdire le commerce des civettes considérées comme réservoir du CoronaVirus. La recherche a été faite en Chine, à Wuhan, du malade zéro qui a été localisé dans un groupe de vendeurs du marché. Des recherches poussées ont été menées et aboutissent à désigner sans ambiguïté le Pangolin comme réservoir à virus.
3.1 – La chaîne de transmission du virus SARS-CoV-2
Cette identification de la chaîne de transmission est indispensable pour battre en brèche la théorie complotiste d’un virus qui aurait été fabriqué par manipulations génétiques. Il a bien, selon la revue Futura-Santé (4 avril 2020, Julie Kern), un point de la chaîne animale au contact de l’espèce humaine : le pangolin (celui de Chine est le Manis pentadactyla). Ce curieux animal, inoffensif est un mammifère à écailles très recherché par la pharmacopée chinoise traditionnelle et dont la consommation a fait une espèce menacée de disparition. Il vit dans les forêts des zones sub-équatoriales / sub-tropicales. Il se nourrit essentiellement de fourmis et de termites dans les forêts.
Les proies habituelles des pangolins, les fourmis, sont des nettoyeurs de sous-bois qui exploitent l’humus et le guano des chauve-souris qui vivent dans la canopée des arbres (chauve-souris à fer à cheval ou Rhinolophus ferrugimequineum). C’est une espèce protégée également appréciée en gastronomie chinoise, un réservoir des Coronavirus capables de provoquer des maladies émergentes.
3.2 – Les scientifiques ignorés
Les scientifiques chinois, avec leurs collègues virologue et biologistes moléculaires, avaient mis en garde leurs collègues contre le danger de voir émerger des zoonoses. La Chine est un des « points chauds » d’émergence de ces maladies d’origine animale. Le médecin, le Dr Li Wen Yang, qui a averti les autorités politiques chinoises de l’émergence, a commencé par être accusé de propager de fausses nouvelles. Il a été réhabilité mais du temps à passé, l’épidémie s\’est répandue.
3.3 – Le conflit permanent scientifiques-écologue / économistes
L’Écologie se heurte depuis des années aux tenants de l’Économie qui considèrent les scientifiques comme de dangereux empêcheurs de tourner en rond, de polluer et d’exploiter les ressources naturelles. Les scintifiques, qu’ils soient écologues ou épidémiologistes, virologues, chercheurs universitaires ou praticiens hospitaliers sont confrontés à ce conflit qui au nom du profit à tout prix. Les scientifiques ne risquent plus la prison comme en Chine mais la politique de certains pays occidentaux (USA, GB, …) constitue un danger pour notre planète. Avant la pandémie qui a fait plus de 14.000 décès en France, une longue série de réductions budgétaires, une « politique d’épiciers » dirons nous, a entraîné une diminution des ressources des hôpitaux, des pénuries de matériels (masques, tests, gel hydro-alcoolique, vêtements de protection, …). Des ministres et leurs porte-paroles nous ont tenu des discours dilatoires pour maquer leur incurie et leur impuissance au début de la crise sanitaire. Pourtant, ce matin 14 avril 2020, Mme Marion Maréchal a souligné que la France consacrait 11% de son PIB à la Santé publique et posait la question « où passe l’argent » ?
Récemment, le Préfet de l’Hérault a cassé un arrêté du Maire de Sète (un médecin) qui voulait interdire-contrôler l’accès de sa ville contre des vacanciers violant le confinement. L’écologie et l’épidémiologie ne sont pas le fort de l’enseignement donné aux Préfets. Le préfet est un politique ignorant, le médecin est un scientique sachant mais aussi un politique sachant. L’ignorant a eu le dessus sur le sachant !
La nécessité de contenir l’épidémie avec des moyens de fortune (masques absents, rareté des tests, délocalisation de la production de médicaments en Chine et en Inde, manque de respirateurs de réanimation, de scanners et d’IRM, …), cette incurie, nous a obligés à une lutte assez primitive qu\’est le confinement. Nous n’avons pas su analyser et croire les résultats obtenus par les médecins chinois à Wuhan, notamment en ce qui concerne les molécules jugées inefficaces !
Conclusion
« Demain, le printemps refleurira », le temps de demander des comptes arrivera. Les scientifiques ont mis toutes les billes sur la table, les mauvaises habitudes ne doivent pas reprendre ! Il y a gabegie de fonds publics dans notre pays, les dénonciations des haut-salaires, des prébendes n’ont pas manqué, cela doit changer. Madame Agnès-Verdie-Molinié dans son livre Ce que doit faire le (prochain) Président (Albin Michel, 2017, 298 p.) écrivait p. 12 « Quand on se plonge dans la gestion publique, il apparaît clairement que tout le système est pensé pour préserver les intérêts particuliers avant l’intérêt général. ». C’est ce que nous disions en 2000 au cours de nos réunions de l\’Association des Contribuables de l’Hérault (ACH). Il ne doit plus y avoir d’intouchables d’État (V. Jauvert, Robert Lafont ed., 2018).
Sur le plan international, la France doit respecter les traités conclus à l\’OMS sur la prévision des pandémies et retrouver sa pleine capacité stratégique en la matière.
Sur le plan national, les nombreux freins dont le chef de l’état a fait état dans son discours du 13 avril 2020 doivent sauter. Les ARS doivent être au service de la politique de santé publique et non l’inverse. Que penser des obstacles mis à l’achat de matériels comme les scanners et les IRM. L’incurie qui a conduit à la pénurie de matériels et de médicaments devra être sévèrement réprimée (manque de stocks de masques, de vêtements de protection, de gel hydroalcoolique, de molécules de base pour tests, etc.).
Il y a eu vis-à-vis de la santé publique une politique d’épiciers comptables qui a amené à une lente détérioration de notre système de santé. Les hôpitaux ont pu faire face mais on a frôlé la catastrophe. Cela ne doit plus se produire !
Comment juger un Préfet qui se permet de casser la réglementation du Maire de Sète (un médecin) qui prétendait mettre sa ville à l’abri de vacanciers violant le confinement ? Deux égo qui n’ont pas su se comprendre : l’enfer est pavé de bonnes intentions ? La mesure était pourtant motivée par un souci de protéger les populations ! De part et d’autre, on s’y est mal pris ?
Le Président de la République, dans son discours du 13 avril 2020 a fait état de freins dans notre pays, d’inerties. Cela doit cesser.
Le confinement doit prendre fin le 11 mai prochain. Serons nous prêts ? Le Délégué interministériel sera-t-il à la hauteur ? Nous l’espérons tout en doutant qu’il ait les capacités d’un vrai gestionnaire de crises ! Sa qualité d’ancien de l’ENA nous fait douter ! Est-il un sachant ?
Plus jamais çà ! ! ! A notre époque, les citoyens ne supportent plus la mort d’un proche et se voient infliger, de surcroît la douleur de ne pas pouvoir lui rendre les dernier devoirs en l\accompagnant. Les politiciens doivent en tires les conséquences. Notre Président aurait-il enfin découvert Ce pays que tu ne connais pas (F. Ruffin, Les Arènes ed., 2019, 220 p.). Nous avons placé à la tête de notre pays un de ces « comptables de Bercy », il est en train de changer mais notre économie risque d’en crever !
Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Docteur en Sciences Biologiques option Écologie (USTL 1971)
Ancien chargé d’études haut-niveau au Ministère de l’Environnement (Paris)
Ancien cadre technique de la Recherche (ITA-IR-CNRS ER)
Auditeur IHEDN 80e SR Paris 1985