Mise au point sur le traitement des déchets à Montpellier
A propos de l’usine de TMB « AMETYST »
L’usine « AMETYST » nous a été imposée par l’Agglomération. C’est une réalisation qui est dénuée de tout bon sens de par sa taille « Méga usine » et de son lieu de construction « en ville ». Elle est très onéreuse pour le contribuable et construite dans l’urgence par un industriel pour lequel on peut douter à la fois de son choix et de l’expérience nécessaire pour ce type d’usine.
Contrairement à l’acte Démocratique entre l’Agglomération et ses citoyens, aucune des recommandations exprimées par les riverains et nos Associations environnementales ne seront retenues par l’Agglomération malgré une pétition qui a recueilli plus de 5 000 signatures. Pourtant la majorité des inconvénients de cette « Méga Usine » étaient prévisibles et ont été dénoncés à l’époque.
Sa construction fait suite à 42 ans d’une gestion catastrophique et irresponsable de la décharge à ciel ouvert du site du Thôt à Lattes.
Décret n° 2016-288 du 10 mars 2016 portant diverses dispositions d’adaptation et de simplification dans le domaine de la prévention et de la gestion des déchets.
Art. D. 543-226-1.-Il est interdit de mélanger des biodéchets triés par leur producteur ou détenteur avec d’autres déchets n’ayant pas fait l’objet d’un même tri. è Non respecté par l’usine AMETYST (au contraire, on utilise des produits verts en provenance de Gramont afin de servir de structurant pour le bon fonctionnement de l’Usine AMETYST)
Le constat d’échec est alarmant, et a donné lieu à des rapports institutionnels accablants.
Depuis son inauguration, l’usine est loin d’atteindre les performances initialement affichées. De nombreux dysfonctionnements affectent en effet l’exploitation :
– un mauvais fonctionnement des digesteurs de méthanisation en raison d’un défaut de qualité des déchets acheminés, conséquence d’une absence de tri performant avant méthanisation.
– d’importantes nuisances olfactives générant de nombreuses plaintes de la part des riverains et qui confirment que l’usine ne répondait pas initialement aux prescriptions requises et détaillées dans le dossier de demande d’autorisation…
Outre les nuisances subies par les riverains (odeurs et présence de mouches), qui peuvent au demeurant conduire à s’interroger sur l’implantation de l’usine dans un environnement aussi urbanisé (les premières habitations étant situées entre 70 et 150 mètres) et l’incapacité de l’unité à atteindre à ce jour les performances initialement affichées, lesquelles conduisent parallèlement à exporter une quantité très importante de déchets, les dysfonctionnements rencontrés expliquent le report de la réception de l’usine, espérée au premier trimestre 2011 alors que son inauguration date de juillet 2008. Ces aléas de fonctionnement sont également à l’origine d’une indemnisation de l’exploitant et de travaux supplémentaires de mise aux normes des installations, à la charge de l’Agglomération de Montpellier et pour un coût significatif…
Le compost produit à partir du TMB ne permet pas un retour au sol sans le polluer alors que 3M affirmait (jusqu’à la Présidence Saurel) qu’il était de très bonne qualité.
Cependant dès 2027, en cohérence avec UE, l’épandage d’un tel compost sera interdit même pour les cultures non alimentaires.
A noter aussi qu’à compter du 1er janvier 2027 [pourquoi pas immédiatement ? NDLR], il sera interdit d’utiliser la fraction fermentescible des déchets issus de ces installations dans la fabrication de compost.
L’amendement vise à interdire, à partir de 2027, l’utilisation des déchets issus des centres de tri mécano-biologique (TMB) pour la fabrication de compost.
L’utilisation du compost issu des TMB est d’ores et déjà interdite pour l’épandage des cultures alimentaires. Elle reste autorisée pour fertiliser les cultures non-alimentaires et les espaces verts.
La directive cadre déchet 2018/851 prévoit qu’à partir de 2027 le traitement des biodéchets en TMB cessera d’être considéré comme de la valorisation mais seulement de l’élimination.
En cohérence avec cette échéance européenne, il est proposé d’interdire l’élimination de ces déchets par épandage en l’élargissant aux cultures non alimentaires.
Aujourd’hui, pour 3M, c’est le tourisme de nos déchets jusqu’en Espagne puisque les refus d’Amétyst sont exportés pour un montant annuel de 10 Millions d’euros.
Pouvons-nous être vraiment rassurés sur le non développement d’autres usines TMB en France malgré l’échec total en termes de traitement des déchets?
Et bien non ?… Pas encore.
Voir les projets de textes relatifs à la généralisation du tri à la source des biodéchets et aux installations de tri mécano-biologique
Du 20/01/2021 au 11/02/2021 – 36 commentaires
Jacky Chanton
vice-Président de l’ODAM