Plan national de résorption des décharges littorales …

image_printImprimer

PLAN NATIONAL DE RÉSORPTION DES DÉCHARGES LITTORALES PRÉSENTANT DES RISQUES DE RELARGAGE DE DÉCHETS EN MER

https://www.ecologie.gouv.fr/berangere-abba-presente-au-havre-plan-national-resorption-des-decharges-littorales-vendredi-18

Liste des décharges littorales à risques de relargage de déchets en mer soumises aux aléas érosion et/ou submersion marin : Dossier de presse :

https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2022.02.18_DP-Decharge-littoral.pdf

 La résorption de l’ancienne décharge du THOT, située sur la commune de Lattes, dépend toujours du bon vouloir de Montpellier Métropole…, et malgré cela :

Bien qu’il y ait une opportunité à saisir suite au dispositif d’accompagnement financier de l’État, pourquoi le site du THOT EST-IL TOUJOURS OUBLIE ?

Comment ne pas dénoncer le fait que l’on s’est moqué des citoyens pendant plus de 40 ans lorsque cette décharge était opérationnelle et que ça continue encore aujourd’hui, en particulier pour les habitants de Lattes et Villeneuve-lès-Maguelone car leurs territoires sont directement impactés ?

Les habitants et associations de ces villes se sont pourtant mobilisés afin de dénoncer sa gestion catastrophique, voire irresponsable de cette ancienne décharge, mais sans être écoutés.

Depuis 2008 les habitants et/ou associations ne sont plus autorisés de s’occuper de ce qui les regarde pour le suivi de sa réhabilitation puisque la CSS (Commission de Suivi de Site) a été supprimée.

Malgré le courrier adressé au Préfet de l’Hérault le 15 Juin 2020, signé ou cosigné par 10 associations environnementales afin de la rétablir et malgré deux relances (4 Décembre 2020 et 15 Septembre 021) destinées au Préfet, nous n’avons reçu aucune réponse à nos requêtes (La préfecture ayant fait suivre nos courriers à la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement-Unité Départementale de l’Hérault « DREAL-UD34 » pour instruction) … On peut supposer quelles sont toujours en cours d’instruction ?…

LE PARADOXE :

Questionnée par une association représentative de notre Région, il a été demandé à la DDTM34 pourquoi la décharge du Thôt n’était pas dans la liste, voilà sa réponse :

« C’est parce qu’un des critères du plan est une distance de 100 mètres du trait de côte, ce qui n’est pas le cas de la décharge du Thôt qui est au ras des étangs ».

Alors que la DDTM34 n’a pas documenté la Préfecture depuis plus d’un an suite à nos courriers, cette réponse est, à la fois, INADMISSIBLE et INCOHERENTE si l’on tient compte du lieu, des négligences de gestion, de la superficie, de la nature des déchets stockés et de la dangerosité de cette ancienne décharge et sa proximité avec l’étang de l’Arnel et de la Méditerranée.

ET POURTANT, voici ce que dit la loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral du 25 août 2022 :

Elle concerne plus de 1 200 communes riveraines des mers et océans, des étangs salés, mais aussi des plans d’eau intérieurs d’une superficie supérieure à 1 000 hectares, d’estuaires ou de deltas. Face à la pression urbaine, aux phénomènes d’érosion ou de submersion marine subis par ces territoires, elle tente de concilier préservation et développement du littoral.

A noter que plusieurs des 55 décharges déjà recensées sont beaucoup moins dangereuses que les relargages toxiques vers l’étang de l’Arnel via la Méditerranée, les cours d’eaux de proximité et de la zone humide « Natura 2000 » par le site du Thôt.

J’ai suivi les aberrations de la gestion opaque, voire irresponsable du site du Thôt depuis 1971 à ce jour. Compte tenu du volume important et nocif des déchets stockés sur ce lieu (zone humide « Natura 2000 » à proximité de trois cours d’eau et de l’étangs de Arnel), je considère qu’elle doit faire partie des décharges de déchets ménagers des plus polluées de France et des plus dangereuses sur le plan environnemental.

L’ancienne décharge à ciel ouvert du Thôt est située en plein marais en zone sensible (altitude entre -0 et 1 mètre), ou il a été déposé des déchets dangereux qui présentent un danger spécifique pour l’homme et l’environnement. On y constate des dépôts dès 1965 malgré son officialisation en 1967, jusqu’à son arrêt en 2006, sans aucune sécurité d’étanchéité membranaire en fond de site permettant de capter les lixiviats.

Il a été stocké sur cette décharge de 52 hectares sur 32 mètres de hauteur (alors que sa hauteur ne devait pas dépasser 2,50 mètres) une quantité extrêmement importante de produits très toxiques et microbiologiques et une formation très volumineuse de lixiviats. Faits aggravants, elle est située sur une zone inondable et très proche de trois cours d’eaux, la Mosson, le Rieucoulon et le Lantissargues).  Elle se trouve également sur une zone humide d’un site classé « Natura 2000 », à proximité de l’étang de l’Arnel qui peut ou pourrait éventuellement recevoir des transferts d’eau contenant des toxicités chimiques en provenance de ce site (instabilité de la décharge et avec son affaissement sous le poids de la masse des dépôts et/ou transfert par la rivière Mosson lors d’une inondation du Rieucoulon, du Lantissargues ou de la Mosson).

Avec l’évolution des effets des dérèglements climatiques, elle est également sous la menace d’une élévation du niveau marin et des étangs permettant un impact direct sur le pied de cette ancienne décharge, surtout lorsqu’il y a concomitance avec une crue en amont (par la Mosson, le Rieucoulon, ou le Lantissargues, ce fut le cas en 2002 puisque le pied de la décharge était sous les eaux avec la noyade de plusieurs animaux de la SPA qui se trouvait alors sur ce site.

Devons-nous laisser aux générations futures cette « bombe environnementale à retardement » ?

Les enjeux de santé, ne sont-ils pas liés à notre environnement pour notre présent et notre futur ?

Le sol est une ressource naturelle non renouvelable à l’échelle humaine. Il est menacé par l’érosion, la contamination, la baisse de la biodiversité, le tassement, la salinisation, l’artificialisation, les inondations…

OUI, la décharge du THOT située à Lattes doit impérativement être prise en compte pour la sécurité environnementale dans les meilleurs délais.

Survol du littoral de Palavas

Lattes le 29 Novembre 2022
Jacky Chanton
ODAM : (Observatoire indépendant des déchets, de l’environnement et de la santé de Montpellier-Métropole)

Laisser un commentaire