CONCERTATION PRÉALABLE DU PROJET DE VALORISATION ÉNERGÉTIQUE DES BOUES DE LA STATION DE TRAITEMENT DES EAUX USÉES MAERA

PLUSIEURS TEMPS D’ÉCHANGES AVEC LE PUBLIC AURONT LIEU :

Un forum participatif de lancement le mardi 7 mars 2023 à 18h30 à l’espace Lattara (place Jean de Lattre de Tassigny – 34970 LATTES)

Des ateliers thématiques à destination des riverains du site Maera le mercredi 15 mars 2023 à 17h30

Une réunion publique de clôture le vendredi 31 mars 2023 à 18h30

https://www.montpellier3m.fr/actualite/concertation-prealable-du-projet-de-valorisation-energetique-des-boues-de-la-station-de

Mes premières remarques suite à la volonté d’une Extension de la station MAERA et la valorisation des boues sur le site de la Céreirède :

COMMENT PEUT-ON ACCEPTER L’INACCEPTABLE ?

ALORS QU’IL ÉTAIT URGENT DE RÉDUIRE LE NOMBRE DES VILLES RACCORDÉES À MAERA EN CRÉANT UNE, VOIRE DEUX STATIONS D’ÉPURATION AU NORD DE MONTPELLIER AFIN DE RECYCLER ET RÉUTILISER LES EAUX POUR L’AGRICULTURE … LÀ OU LE BESOIN EXISTE ET CENTRALISER LE TRAITEMENT DES BOUES DE TOUTES LES STATIONS SUR UN MÊME LIEU, À L’ÉCART DES HABITATIONS, POURQUOI FAIRE LE CONTRAIRE ?

COMMENT PEUT-ON ACCEPTER QUE LA COMMUNE DE LATTES CONTINUE D’ÊTRE LA POUBELLE DE MONTPELLIER MÉTROPOLE ?

ALORS QUE L’EAU EST UN BIEN PRÉCIEUX À PRÉSERVER, ALORS QUE SA RARÉFACTION DANS LE MONDE CONDUIT VERS DE NOUVEAUX USAGES DE L’EAU PERMETTANT DE RÉDUIRE CETTE PÉNURIE A PARTIR DE SA RÉUTILISATION, MONTPELLIER MÉTROPOLE A PRÉVU D’AUGMENTER SA CAPACITÉ DE TRAITEMENT AFIN DE L’ENVOYER EN MER EN PURE PERTE POUR LES BESOINS DES SOLS ET LA POLLUER ?

UN PROJET QUI NE RÉPOND, NI À L’INTÉRÊT GÉNÉRAL, NI À L’ADAPTATION AUX DÉRÈGLEMENTS CLIMATIQUES

AUJOURD’HUI, ON VEUT REPRODUIRE, EN PIRE, CE QUI A ÉTÉ UN ÉCHEC HIER, A PARTIR DE L’EXTENSION/RÉNOVATION/MODERNISATION DE LA STATION D’ÉPURATION DE LA CÉREIRÈDE, MISE EN SERVICE EN 2006

ENCORE UNE FOIS, LE BON SENS ET LA DÉMOCRATIE CITOYENNE NE SERONT PAS RESPECTÉS

BIENVENUE EN ABSURDISTAN !…

Jacky CHANTON  – Lattes le 01 Mars 2023




CONSULTATION DU PUBLIC : INCINERATEUR

Conspiration du silence ?

Etrange est la présente « consultation du public » . La préfecture peut-elle prétendre qu’elle « consulte le public » alors qu’elle ne donne aucune publicité à ladite consultation ? Une enquête publique est toujours annoncée dans divers organes de presse.  Ce n’est pas le cas de la présente consultation sur l’incinérateur biterrois.  Pour comble, le quotidien Midi Libre, sollicité par nos soins, a jusqu’au 12 janvier négligé d’informer ses lecteurs qu’ils sont « consultés » par la préfecture sur un problème qui concerne leur santé. Est-ce une conspiration du silence pour éviter  que la population soit alertée et donne son avis  sur l’incinération des déchets ?

La directive-cadre européenne N° 2008/98/C.E.

Rappelons que cette directive, apparemment inconnue de la préfecture et de la MRAE (Mission régionale d’autorité environnementale), classe les divers traitements de déchets par ordre de préférence. Cette directive préconise  la prévention, le réemploi et le recyclage. Elle déconseille incinération et mise en décharge. Une T.G.A.P. (taxe générale sur les activités polluantes) est prélevée par le fisc sur incinérateurs et décharges. L’Etat reconnaît ainsi officiellement que ces 2 pratiques sont polluantes. La fonction de la T.G.A.P.  est de s’alourdir au fil des ans jusqu’à devenir financièrement insupportable afin d’abolir progressivement ces 2 mauvaises pratiques.

La préfecture de l’Hérault, sans choquer la MRAe, autorise  à Béziers un incinérateur de boues et de graisses au mépris de la directive-cadre ci-dessus. Et au mépris de beaucoup d’autres dispositions du droit français comme nous allons le voir.

Réchauffement climatique.

Brûler un combustible quelconque ce n’est rien d’autre que  l’oxyder.  Dans un incinérateur, le carbone des déchets se combine à l’oxygène de l’air pour donner du C02. Brûler à Béziers 15.000 tonnes/an de boues et de graisses (déchets très riches en carbone) issus du traitement des eaux usées, c’est produire annuellement des milliers de tonnes de CO2, principal gaz à effet de serre. Un crime contre le climat.

L’agglo prétend que déshydrater les boues biterroises à Agde ou les faire composter plus loin encore produit plus de CO2 que le traitement sur place par incinération. Peut-être mais pourquoi ne pas  valoriser ces boues en les compostant à Béziers ? Le compostage est techniquement si facile et financièrement si bon marché que beaucoup de ménages compostent à domicile sans aucune dépense et sans difficulté tous leurs déchets fermentescibles. Les boues et graisses biterroises actuellement incinérées pourraient donc être compostées à Béziers. L’agglo dispose à cet effet d’une plate-forme de compostage qui jouxte l’usine VALORBI et qui est disponible depuis que l’agglo a renoncé à y faire du compost.

L’incinération augmente  les transports routiers

Préfecture et MRAe ne semblent pas conscientes des dégâts provoqués par le transport routier :

1- La dégradation qu’un véhicule cause aux routes est égale à la quatrième puissance de la charge à l’essieu, ce qui signifie qu’un camion endommage la chaussée des milliers de fois plus qu’une automobile de tourisme.

2- Le camionnage, par ses hydrocarbures, ses gaz d’échappement et ses particules fines, pollue l’air mais aussi le sol et l’ eau.

3- Le transport routier blesse ou tue d’innombrables personnes.

Les déchets constituent le tiers des matériaux transportés en France (Rapport ADEME été 1997). C’est sans doute pourquoi la loi du 13/07/92 se donne pour second objectif  de « limiter les transports de déchets en distance et en volume ».

Or pour rentabiliser le gros équipement onéreux qu’est l’incinérateur biterrois, on y brûle non seulement  les boues et  graisses  de Béziers  mais aussi celles de 16 autres  communes  qu’il faut aller chercher au loin et transporter jusqu’à Béziers. De plus l’incinérateur ne peut fonctionner sans se faire livrer de très loin  les réactifs (bicarbonate, charbon actif, « urée » et chaux) qui lui sont nécessaires. Il faut aussi pendant les longs « arrêts froids » de l’usine transporter (jusqu’où?) les  boues  qu’on additionne de  chaux faute de pouvoir les brûler. Les REFIB (résidus d’épuration des fumées) sont enfouis  à Bellegarde (Gard). Quant aux cendres, si elles sont actuellement enfouies elles aussi à Bellegarde, on les a pendant une longue période transportées en Allemagne avec l’espoir de les valoriser  dans la fabrication d’un mortier « souple ».

En conclusion, par rapport à la déshydratation  sur place et au compostage dans la commune de Béziers puis à l’épandage local (notamment sur les espaces verts municipaux) l’incinération allonge et multiplie considérablement les transports routiers au mépris de la loi.

 Epuisement des ressources naturelles

Les concepts de développement durable et d’économie circulaire font désormais partie du droit français.  Ces concepts exigent tous deux le recyclage intégral de tous nos déchets et excluent l’incinération qui transforme des matières premières de plus en plus rares et précieuses  en fumées définitivement inutilisables. L’incinération contribue cyniquement à l’épuisement des ressources naturelles. La MRAe ne relève pas cette atteinte à l’environnement.

L’incinération multiplie la quantité des déchets.

Sans oxygène aucun feu n’est possible car une combustion n’est rien d’autre qu’une oxydation c-à-d une réaction chimique au cours de laquelle  un combustible quelconque se combine avec de l’oxygène pour former des oxydes. Le carbone contenu dans les déchets, en brûlant, devient de l’oxyde de carbone (CO2) le soufre devient oxyde de soufre (SOx) l’azote devient oxyde d’azote (NOx) etc. La cendre est la partie du combustible qui n’a pu s’oxyder. Certains matériaux (ferraille, cailloux, verre…) rebelles  à l’oxydation par le feu,  sortent de l’incinérateur sans avoir été altérés.

Un incinérateur, pour consommer de l’oxygène, est obligé d’employer une grande quantité d’air. L’atmosphère ne contient en effet que 21% d’oxygène. Le reste  est presque uniquement de l’azote. En d’autres termes l’atmosphère terrestre contient environ un cinquième d’oxygène et   quatre cinquièmes d’azote. Pour brûler (c-à-d pour oxyder ) entièrement une tonne de déchets ménagers (ou de boues et graisses d’assainissement ) il faut donc  arithmétiquement 4 à 5 tonnes d’air. Mais  un incinérateur qui n’emploierait que cette quantité d’air produirait beaucoup d’imbrûlés. En effet l’azote atmosphérique, au lieu de rester en dehors de la combustion, s’oxyde  lui aussi, diminuant de ce fait la  quantité d’oxygène disponible pour les déchets. Cette oxydation de l’azote atmosphérique s’observe dans toutes les combustions. Par exemple l’essence  des moteurs  d’ autos et de camions est un hydrocarbure (mélange d’hydrogène et de carbone) qui ne contient aucun azote. Et pourtant, les gaz d’échappement de ces véhicules contiennent du dioxyde d’azote (N02). C’est pourquoi les incinérateurs de déchets fonctionnent toujours avec un excès d’air d’environ 80 % par rapport à la théorie. La réglementation va même plus loin : pour calculer les taux de polluants dans les fumées d’incinération, elle se fonde sur un excès d’air de 110 %.

En pratique, un incinérateur, pour brûler une tonne de déchets, consomme environ 6 tonnes d’air. Cet air se pollue au cours de la combustion et sort par la cheminée sous forme de fumée toxique. C’ est le principal déchet de l’incinération. Puisqu’une tonne de déchets produit environ  6 tonnes de fumée, l’incinération, loin de réduire la quantité des déchets, la multiplie par 6. Mais ce n’est pas tout :

La réglementation exige que les fumées, en raison de leur toxicité,  soient traitées avant d’être évacuées par la cheminée. Pour ce traitement on utilise divers réactifs. Ainsi l’incinérateur biterrois de boues et graisses  utilise bicarbonate,  charbon actif et ammoniac  en grosses quantités.

Tous ces réactifs incorporent les polluants qu’ils retirent des fumées, deviennent donc déchets toxiques et s’ajoutent aux fumées. Au total un incinérateur, pour brûler une tonne de déchets, produit environ 7 tonnes de déchets. Or les lois sur les déchets se donnent toutes pour premier objectif de prévenir, d’éviter, de réduire la production de déchets. Parce qu’elle va à l’encontre de cet objectif légal l’incinération devrait être purement et simplement interdite.

 L’incinération aggrave la toxicité des déchets

A partir de déchets  peu ou pas toxiques, l’incinération génère d’innombrables polluants qui contaminent l’air, le sol et les eaux. La combustion est en effet une réaction chimique au cours de laquelle des molécules se décomposent pour former d’autres molécules, différentes des premières.  Les boues et graisses  d’assainissement contiennent des substances  très diverses et leur recombinaison au hasard dans un incinérateur donne naissance à des  composés chimiques très divers. Beaucoup d’entre eux sont très toxiques, comme les organochlorés et, parmi eux, les furanes et dioxines. Les dioxines sont de redoutables dérégulateurs de l’organisme. Très solubles dans les matières grasses (viande, lait, etc), chimiquement très stables et nocives même à faible dose, elles s’accumulent dans la chaîne alimentaire au sommet de laquelle se trouve l’homme. L’incinération de déchets est la principale source des dioxines qui empoisonnent notre environnement. 

L’incinérateur biterrois de boues et graisses se contente pour toute dépollution, de filtrer les poussières et les dioxines, de désacidifier les fumées et de désodoriser les rejets gazeux. En quoi cela empêche-t-il l’émission de gaz toxiques dans l’environnement?  Comment empêcher la formation de molécules nocives très variées pendant la phase de refroidissement et de condensation des gaz APRES le traitement ? Or l’arrêté préfectoral autorisant l’incinérateur biterrois ignore complètement ces recombinaisons comme il ferme les yeux sur  les effets cocktails susceptibles de se produire dans la cheminée et après expulsion dans l’atmosphère.

Sur les innombrables  molécules recensées dans les fumées d’incinérateurs, une  douzaine seulement est soumise à des limites d’émission  et à des contrôles réglementaires.

En outre la composition chimique des boues et graisses d’assainissement n’est pas analysée  avant incinération. Leur combustion équivaut donc à brûler une matière inconnue. On déclenche ainsi des réactions chimiques inattendues et incontrôlables. Les pires polluants peuvent ainsi se former et s’échapper de l’usine. L’incinérateur (aujourd’hui démoli) de Lamalou, près de Béziers et celui de Toulouse Le Mirail, à la suite de réactions chimiques imprévisibles, ont plusieurs fois explosé. Si l’incinérateur biterrois explose, c’est toute la station d’épuration voisine qui sera endommagée ou détruite. Or on vient d’y investir plus de 27 millions d’euros HT. Et pendant les travaux de reconstruction de la station d’épuration il faudra jeter à l’Orb ( unique ressource en eau potable de nombreuses communes )  sans épuration le contenu des égouts. . C’est irresponsable.

La très grande majorité des boues d’assainissement dans le département de l’Hérault et ailleurs sont épandues, avec autorisation préfectorale, sur des terres cultivées. Dans un passé récent, les boues et graisses de la station d’épuration biterroise ont été elles aussi épandues comme matière fertilisante. C’est la reconnaissance officielle qu’elles sont peu dangereuses. Mais au cours de l’ incinération ces boues et graisses produisent des REFIB (résidus d’épuration des fumées) si toxiques qu’on est contraint de les enfouir dans une  décharge pour déchets industriels spéciaux c-à-d les déchets les plus dangereux de l’industrie. On reconnaît ainsi officiellement que l’incinération fabrique des déchets très dangereux qui n’existaient pas dans les boues et graisses avant l’incinération.

Tout cela est parfaitement incompatible avec le droit en vigueur qui se donne pour premier objectif de prévenir ou réduire la quantité et la nocivité des déchets. Parce qu’ils aggravent cette nocivité, les incinérateurs devraient être interdits.

On nous objectera peut-être que nos observations ci-dessus sont purement spéculatives. Pour convaincre même les plus incrédules notre association a demandé plusieurs fois pendant les réunions de la commissions de suivi de site  et par courriers postaux adressés à la communauté d’agglomération qu’un laboratoire indépendant soit chargé de dresser la liste complète des molécules contenues dans les fumées de l’incinérateur biterrois.  Cette demande n’a été acceptée ni par la préfecture ni par la communauté d’agglomération.  Puisqu’elles  ne veulent pas savoir ce que contiennent les fumées de l’incinérateur, comment la préfecture et l’agglo peuvent-elles prétendre que ces fumées sont inoffensives ? La loi sur l’air du 30/12/96  dans son article premier reconnaît à chacun le droit de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé. La population biterroise a donc  le droit de savoir quel air l’incinérateur  lui fait respirer. Mais ce droit ne lui est reconnu ni par l’exploitant de l’incinérateur ni par la préfecture. La MRAe n’en est pas choquée.

 Si on ne les brûle pas, que faire des boues et graisses biterroises ?

Riche en excréments et en urine, le contenu des égouts, comme le fumier des étables, a vocation à fertiliser les sols cultivés. Encore faut-il que ce fertilisant ne contienne rien de polluant pour les sols et les cultures.

L’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse a publié un rapport intitulé « Qualité des boues recyclées des stations d’épuration urbaines : évolution de 2000 à 2014 ». Dans ce rapport on  lit que :

1- Au sortir des stations d’épuration les boues sont  le plus souvent valorisées comme fertilisant sur des sols cultivés .

2- 98,5%  des STEP (stations d’épuration) ont produit, en continu, des boues de qualité conforme à l’arrêté du 08/01/98.

3- 70% des collectivités ont produit …des boues de qualité suffisante …pour fabriquer du compost normé, soit d’une qualité 3 à 8 fois supérieure à l’arrêté de 1998.

Remarque de  notre association : pourquoi Béziers et sa STEP font-elles partie de la petite minorité qui produit des boues de mauvaise qualité ?

4- Entre 2.000 et 2.014 la quantité des polluants métalliques dans les boues de la zone Rhône Méditerranée Corse a beaucoup reculé : cadmium – 10%, chrome – 22%, plomb – 44, 7 %, mercure – 48%, etc.

            Remarque de  notre association : L’agglo assure qu’elle a renoncé à épandre  les boues biterroises  comme fertilisant à cause des 5 polluants qu’elles contiennent (arsenic, cadmium, plomb, nickel et mercure). Ce ne sont pas les habitations qui jettent arsenic et  métaux lourds à l’égout. Seules certaines entreprises produisent ce genre de  déchets. Pourquoi l’agglo Béziers Méditerranée, légalement chargée de la police des égouts, ne met-elle pas fin au déversement par ces entreprises de ces polluants dans le réseau d’égout ?

Nous avons découvert au contraire que l’agglo, par arrêtés et par conventions, autorise de nombreux industriels à jeter à l’égout leurs déchets liquides. Même GAZECHIM, usine chimique sise dans la zone industrielle du Capiscol  et classée Seveso seuil haut (donc officiellement très dangereuse), et même l’usine Metallic Sud Industrie (également installée au Capiscol) qui utilise des métaux lourds et en rejette dans ses déchets,  ont obtenu des autorisations de déversement à l’égout. Et cela alors que les entreprises n’ont pas le droit d’utiliser le réseau d’égout et doivent légalement traiter elles-mêmes les résidus (qu’ils soient solides, liquides ou gazeux) de leur activité industrielle.

Ainsi, parce que l’agglo permet à des industriels de polluer les égouts, les boues et l’Orb nous devrions accepter qu’en brûlant les boues  l’agglo pollue aussi l’air que nous respirons tous?

Le rapport de l’agence de l’eau  conclut que les boues recyclées dans la zone Rhône Méditerranée Corse « sont d’une qualité très satisfaisante et continuent à s’améliorer ». C’est pourquoi entre 2009 et 2014 la part des boues utilisées pour la fertilisation agricole  est passée de 56% à 63%. Pour progresser dans cette voie, l’agence de l’eau recommande de renforcer les investigations sur l’origine des pollutions observées dans les égouts et invite à orienter ces investigations  vers les activités industrielles.  Qu’attend l’agglo pour suivre ce conseil si salutaire? 

 

Un enjeu gravissime : l’eau potable

La station d’épuration biterroise chargée d’épurer le contenu des égouts  est une installation biotechnologique qui utilise des microbes.  Ces microbes  dévorent et éliminent ainsi les polluants organiques qui sont pour eux des aliments  mais n’ont  aucun appétit pour les métaux lourds et autres polluants minéraux d’origine industrielle. Ceux-ci traversent donc les installations et passent dans les boues ou dans les eaux « épurées » déversées dans le fleuve Orb. Or ce cours d’eau est la seule ressource   en eau potable de Béziers et de nombreuses autres communes . Autoriser des déversements industriels à l’égout c’est  polluer le cours d’eau qui alimente nos robinets.  Un crime contre la santé publique.

 L’iceberg des déchets

On devrait jeter à l’égout uniquement ce que les stations d’épuration sont capables de traiter. Le tout à l’égout est donc dépassé. Le tri sélectif a été généralisé  pour les ordures ménagères mais pas pour les rejets à l’égout. Or ces rejets sont beaucoup plus massifs  que les ordures ménagères. Dans l’iceberg des déchets nous ne voyons que la partie émergée (les poubelles) et ne voulons pas voir la partie immergée (les égouts).   Il faut sortir de ce périlleux aveuglement.

Robert CLAVIJO
comité biterrois du MNLE (Mouvement national de lutte pour l’environnement)




EXTENSION MODERNISATION ET INCINERATION DES BOUES DE MAERA

CONCERTATION PREALABLE DU 7 MARS 2023 À LATTES

par Jacky Chanton, citoyen de Lattes, vice-Président de l’ODAM

Avant de commencer la présentation j’ai émis quelques observations auprès du Maire de Lattes, en espérant, dans le cadre de l’intérêt général et dans l’intérêt des habitants de Lattes et de notre Commune, qu’il allait refuser ce très mauvais projet (extension/modernisation de Maera + Incinération des boues sur ce site). Sa réponse a été NON, il reste favorable ce projet.
Dans ce cas, s’i venait à être accepté, je pourrais devenir le meilleurs opposant aux décisions de Montpellier Métropole et de celles du Maire de Lattes. Il est à noter qu’une très large majorité des habitants de Lattes, mais aussi chacune des associations environnementales de Montpellier Métropole qui se sont exprimées lors de l’enquête publique sur l’extension/modernisation de la station d’épuration MAERA, ont dit NON à son extension sur ce lieu (ou elles la regrettent).
En fin de présentation et après quelques questions de l’auditoire, j’ai confirmé l’absurdité de l’extension de MAERA qui ne répond ni à l’intérêt général, ni à l’adaptation aux dérèglements climatiques.
Il est évident qu’avec le projet présenté, on prend, une fois encore, notre commune pour la « POUBELLE DE MONTPELLIER METROPOLE ». Des élus qui font chez les autres ce qu’ils n’accepteraient pas de faire sur leurs territoires !?…
À prendre en compte également que Montpellier Métropole a fait connecter des villes (même hors Métropole) à MAERA alors qu’elle avait connaissance que son bon fonctionnement était limité, qu’il y avait des retards dans son actualisation/modernisation et des problématiques techniques avec la non maitrise du pluvial en particulier pendant les périodes de pluies intenses avec des « by-pass » de pollutions directement vers le Lez par les eaux non traitées.
Moi qui ai effectué toute ma carrière professionnelle dans le privé, si j’avais pris une telle décision, j’aurais été probablement licencié.
Une fois la réunion terminée, j’ai eu, à nouveau, un bref entretien avec le Maire de Lattes. Je lui ai communiqué une autre vision globale pour l’avenir de MAERA, plus logique, plus écologique, qui répond à une adaptation aux dérèglements climatiques et à l’intérêt général. J’ai ressenti que cette vision l’interpelait, même s’il me trouvait des raisonnements d’acceptabilité défavorables ?
Quant au projet du traitement des boues sur le site de la Céreirède, je le perçois comme une indécence environnementale et un manque de respect vis-à-vis des habitants de Lattes Centre puisqu’il est possible de faire autrement, comment :

  • réduire le nombre des villes qui sont raccordées à MAERA aux villes de Montpellier et uniquement celles qui sont en aval,
  • de créer deux stations d’épurations « ou plus selon les besoins) », l’une au nord Est de Montpellier, l’autre au Nord-Ouest, et chacune avec une capacité de 50 000 EH « Équivalent Habitant », extensible à 100 000 EH avec recyclage et réutilisation des eaux recyclées, là où le besoin en eau existe afin d’alimenter les sols et recharger la nappe phréatique,
  •  de créer une plateforme centralisée (hors Lattes) pour le traitement des boues « par compostage ou valorisation thermique en fonction d’un choix « coût/bénéfice »,
  • de créer une conduite permettant un transfert direct, sans manutention, ni transport des boues des stations directement vers la plateforme de traitement.

Il était également possible de poser des questions ou transmettre des commentaires au personnel de Montpellier Métropole, Eau Assainissement. J’en ai profité pour leur communiquer ma vision et poser des questions dont je n’avais pas pu obtenir au cours de l’enquête publique sur l’extension modernisation de MAERA par les commissaires enquêteurs ni de la direction eau assainissement, à savoir : « Comment sont traitées les lixiviats du THÔT (ancienne décharge de déchets ménagers à ciel ouvert) ainsi que les traitements des perméats qui sont acheminés par camions citernes à MAERA après les pré-traitements des lixiviats qui sont effectués à l’ISDND de Castries ? par ailleurs, est-ce qu’une recherche de polluants est effectuée sur les perméats avant l’envoie ou à la réception à MAERA ?. Mais aussi, existe-t-il des recherches ou un pré-traitement des PFAS (polluants éternels, très dangereux pour la santé humaine et dont les sites de la Mosson et du Lez y sont parmi des cinq les plus élevés de l’hérault) ?

DIAPORAMA : vues de la conférence-ateliers

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PFAS (Polluants chimiques éternels) : 5 sites dangereux dans l’Hérault

PFAS : des substances chimiques dans le collimateur

Les per et polyfluoroalkylées, plus connus sous le nom de PFAS, sont des substances aux propriétés chimiques spécifiques qui expliquent leur utilisation dans de nombreux produits de la vie courante : vêtements techniques, mousses à incendie, emballages alimentaires, etc. Extrêmement persistants, les PFAS se retrouvent dans tous les compartiments de l’environnement et peuvent contaminer les populations à travers l’alimentation ou l’eau consommée. La problématique des PFAS traversant largement les frontières, c’est aujourd’hui à l’échelle européenne que leur surveillance et leur évaluation sont menées.

Que sont les PFAS et où les trouve-t-on ?

Les substances per- et polyfluoroalkylées, également connues sous le nom de PFAS, sont une large famille de plus de 4000 composés chimiques. Antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes aux fortes chaleurs, les PFAS sont largement utilisés depuis les années 1950 dans divers domaines industriels et produits de consommation courante : textiles, emballages alimentaires, mousses anti-incendie, revêtements antiadhésifs, cosmétiques, produits phytosanitaires, etc.

Ces substances chimiques sont très nombreuses et varient selon le nombre de carbones qui les constituent. Plus elles contiennent de carbone et plus elles sont persistantes dans l’environnement. L’une des sous-familles les plus connues sont le PFOA (acide perfluorooctanoïque) et le PFOS (sulfonate de perfluorooctane), ces derniers étant les plus persistants dans l’environnement.

Les aliments, en particulier avec les produits de la mer, constituent des sources conséquentes d’exposition de l’Homme à ces composés. Pour les aliments courants, les concentrations les plus élevées de PFOA et PFOS sont retrouvées dans les crustacés et les mollusques. L’eau destinée à la consommation humaine (EDCH) peut également être une source de contamination.

Au cours des dernières décennies, les perfluorés à longue chaîne carbonée ont été en partie substitués par des perfluorés à chaîne courte, plus mobiles dans les sols par exemple. Ces derniers restent néanmoins persistants et peuvent présenter un niveau équivalent de préoccupation.

Pourquoi appelle-t-on les PFAS les « produits chimiques éternels » ?

Les PFAS contiennent tous des liaisons carbone-fluor très stables. Ils varient selon la longueur de leur chaîne carbonée. Ces liaisons chimiques stables en font des composés chimiques très peu dégradables une fois dans l’environnement. C’est la raison pour laquelle on les surnomme parfois les « forever chemicals » ou « produits chimiques éternels ».

Pourquoi ces composés sont-ils préoccupants et quels risques présentent-ils pour notre santé ?

L’utilisation variée de ces composés chimiques, combinée à leur caractère très persistant entraîne une contamination de tous les milieux : l’eau, l’air, les sols ou encore les sédiments. Certains s’accumulent dans les organismes vivants et se retrouvent dans la chaîne alimentaire. D’autres, plus mobiles, sont transportés sur de très longues distances par l’eau ou l’air et peuvent se retrouver jusque dans les océans Arctique et Antarctique.

Nous pouvons ainsi être exposés aux PFAS dans notre environnement intérieur, parfois sur notre lieu de travail, à travers notre alimentation ou encore via l’eau potable que nous consommons.

Concernant les effets sur la santé, la toxicité de ces composés chimiques est multiple : ils provoquent une augmentation du taux de cholestérol, peuvent entraîner des cancers, causer des effets sur la fertilité et le développement du fœtus. Ils sont également suspectés d’interférer avec le système endocrinien (thyroïde) et immunitaire. Cet effet des PFAS sur le système immunitaire a récemment été mis en exergue par l’EFSA qui considère que la diminution de la réponse du système immunitaire à la vaccination constitue l’effet le plus critique pour la santé humaine.

Comment les PFAS sont-ils réglementés ?

Au niveau international

La convention de Stockholm, accord international (2001) visant à encadrer certains polluants organiques persistants, réglemente plusieurs composés de la famille des PFAS au niveau mondial : le PFOS est restreint depuis 2009 et le PFOA est interdit à l’import, l’export et à la production, depuis 2020. La famille de l’acide perfluorohexane sulfonique (PFHxS), ses sels et composés apparentés sont envisagés pour une inclusion prochaine dans ladite Convention.

Au niveau européen

En Europe, plusieurs actions sont en cours pour compléter la convention de Stockholm sur d’autres familles de perfluorés.

L’ensemble des initiatives européennes sur le sujet ont récemment été mises en avant dans la stratégie de l’Union européenne pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques. Cette stratégie est le premier pas sur la voie de l’ambition «zéro pollution» pour un environnement exempt de substances toxiques annoncée dans le pacte vert pour l’Europe.

Via le règlement REACH 1907/2006

La stratégie mentionne spécifiquement les PFAS comme étant d’intérêt prioritaire pour la gestion des risques. Dans ce contexte, une restriction globale des PFAS, portée par 5 Etats membres – Suède, Norvège, Danemark, Pays-Bas et Allemagne – a été annoncée. Une analyse est en cours pour définir les contours de cette mesure d’envergure.

Réglementation dans les eaux de consommation

Les PFAS font partie des nouveaux paramètres introduits à l’occasion de la refonte de la directive européenne 2020/2184 du 16/12/2020 relative à la qualité des EDCH. Ainsi, 20 PFAS sont ciblés et une limite de qualité (0,10 µg/L) est fixée pour la somme de ces 20 molécules dans les EDCH. Un autre paramètre plus global, intitulé « PFAS (total) », est également introduit avec une limite de qualité associée de 0,50 µg/L.

Par ailleurs, le PFOS et ses dérivés figurent dans la liste des substances prioritaires de la directive cadre sur l’eau. Ils sont donc intégrés dans la surveillance et le contrôle des masses d’eau à l’échelle de l’Union européenne pour améliorer la qualité des eaux, tant au regard de l’état chimique que de l’état écologique. A l’échelle nationale, il faut se référer à l’arrêté du 25 janvier 2010 modifié établissant le programme de surveillance de l’état des eaux en application de l’article R. 212-22 du code de l’environnement. Dans ce cadre, le PFOS et plusieurs autres PFAS sont surveillés en France dans les milieux aquatiques depuis 2019.

Réglementation dans les matériaux au contact des denrées alimentaires

Certains PFAS sont utilisés dans la formulation des matériaux au contact des denrées alimentaires ou MCDA. Actuellement, il n’existe pas de liste définitive référençant l’ensemble des PFAS utilisés dans ces matériaux. Néanmoins, en 2020, l’OCDE a mené des travaux afin de lister l’usage de ces substances dans les MCDA. Ces substances sont principalement utilisées dans les emballages en papier/carton comme constituants de barrières étanches vis-à-vis des aliments, notamment liquides. L’Agence sanitaire allemande (BfR) a référencé 12 substances pour ce type d’application. Concernant les MCDA à base de matière plastique (règlement 10/2011), le sel d’ammonium du PFOA est autorisé comme additif technologique uniquement pour une utilisation dans des objets réutilisables. Cette substance est également répertoriée dans la liste ESCO (inventaire de substances utilisées par les Etats membres de l’Union européenne) pour un usage dans les encres d’imprimerie.

Quels sont les travaux menés par l’Agence sur ces composés ?

L’Agence a mené d’importants travaux sur les PFAS pour :

  • mieux comprendre les usages, les sources d’exposition (PDF) et la toxicité (PDF) de ces composés ;
  • élaborer des valeurs toxicologiques de référence pour certaines substances (PDF) ;
  • évaluer le risque associé au relargage de PFOA par les revêtements des ustensiles de cuisine antiadhésifs ;
  • établir un état des lieux de la présence de PFAS dans les ressources en eaux et dans l’eau destinée à la consommation humaine.

Parce que ces substances traversent les frontières et que leur surveillance et leur évaluation demandent des moyens financiers considérables, des études sont aujourd’hui menées au niveau européen et l’Anses est impliquée dans les comité d’experts en charge de l’évaluation de ces dossiers dans le cadre de REACH.

A ce titre, l’Anses et l’INSERM ont co-construit avec des partenaires européens un programme ambitieux de surveillance de nos expositions aux substances chimiques. Le programme européen de bio-monitoring HBM4EU inclut cette large famille de substances et a permis de définir la répartition des expositions en Europe. Les objectifs de HBM4EU sont multiples et permettront de répondre aux questions que se posent les régulateurs sur cette large famille : niveaux d’imprégnation des populations, développement de biomarqueurs et de méthodes analytiques, recherche sur les alternatives aux substances déjà interdites, etc.

Cinq sites pollués à un niveau dangereux dans l’Hérault

Les experts, interrogés dans le cadre de l’enquête, considèrent qu’une contamination est jugée dangereuse pour la santé quand elle dépasse les 100 nanogrammes par litre. Dans la cartographie interactive publiée par le quotidien français, 10 sites sont contaminés dans l’Hérault dont cinq à des niveaux dangereux (17.000 en Europe dont 2.100 à des niveaux dangereux). Ils présentent des concentrations de PFAS entre 500 à 600 nanogrammes par litre. Il s’agit du Vidourle au niveau de Marsillargues (574,8), du Lez à Lattes (574), le Pallas à Mèze (566), la Mosson à Villeneuve-lès-Maguelone (559,3) et le Salaison à Mauguio (537,4).

Au fur et à mesure que des données sur les effets des PFAS sont collectées, le tableau se noircit. Le Monde indique que cela peut passer par une diminution du poids des bébés à la naissance, de la réponse immunitaire aux vaccins chez les enfants, par augmentation des risques de cancers du sein ou des testicules ainsi que par une hausse du taux de cholestérol.

Les autorités sanitaires allemande, danoise, néerlandaise, norvégienne et suédoise ont déposé mi-janvier auprès de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) un projet visant à bannir ces composants, appuyé par d’autres pays dont la France qui a récemment présenté son propre « plan d’action ». Un plan jugé trop timide et trop lent par France nature environnement.

Carte des lieux cités dans l’article

Liens utiles à consulter

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/02/23/polluants-eternels-explorez-la-carte-d-europe-de-la-contamination-par-les-pfas_6162942_4355770.html 

https://pfasproject.com/pfas-sites-and-community-resources/

 




Hommage à Martine Petitout, la combattante

La presse locale de l’agglomération de Montpellier-Métropole nous apprend que Madame Martine Petittout-Ourniac est décédée le 13 mars 2023 à l’âge de 72 ans. Ses obsèques seront célébrées ce vendredi 17 mars 2023 au Centre funéraire de Grammont à partir de 14h30.

A l’Observatoire des Déchets, de l’Environnement et de la Santé (ODAM) nous pésentons à sa famille et à ses amis nos condoléances les plus attristées et l’assurance de notre considération la plus haute que nous puissions exprimer à notre marraine, elle qui est à l’origine de la création de l’ODAM et lui a apporté le parrainage de l’Association des Contribuables de l’Hérault (ACH34).

La maladie l’a emportée, nous continuons le combat contre le mésemploi de nos contributions, notre argent.

Au moment où de lourdes accusations pèsent sur l’état des finances de Montpellier (voir l’Agglorieuse), le dècès de Madame Petitout est d’autant plus ressenti « l’endettement de la ville aurait quasiment triplé en 3 ans » ! Qui aurait pu reprendre le flambeau tombé à terre du fait de la maladie. La moisson est abondante, les ouvriers peu nombreux.

Le CA de l’ODAM