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Historique

Le Centre d’enfouissement Technique du Thôt reçoit les déchets ménagers des 15 communes du district de Montpellier depuis 1965. Situé dans une zone marécageuse entre la ville de Montpellier et le littoral, le dépôt couvre une superficie de 42 ha et forme une butte s’élevant à une trentaine de mètres au-dessus des lagunes de Palavas et de la plaine côtière de Lattes. C’est une thèse de l’Ecole d’architecture de Grenoble (N. Méric, 2000)(Cliquez ce lien).

Vue aérienne (cvlm)

 

Selon Jacky Chanton (4 mars 2020 : cliquez ce lien) :

Rappel succinct de son historique :
C’est une ancienne décharge de déchets ménagers qui est située sur la commune de Lattes, lieu dit le «le Thôt ». L’autorisation préfectorale à exploiter cette décharge de 52 hectares a été validée en Juillet 1967, mais on y constatera des dépôts dès 1965.
Elle se trouve en zone inondable, au cœur d’un site protégé [une Zone Naturelle d’intérêt Floristique et Faunistique : ZNIEFF, NDLR].
Sa hauteur ne devait pas dépasser 2,50 mètres, mais lors de son arrêt définitif (fin juin 2006), elle mesurait 32 mètres.
Son utilisation n’a jamais été en conformité avec la réglementation en vigueur et même la loi ne sera pas respectée non plus à partir de 2001(décharge non conforme) et à compter du 1er juillet 2002, les installations d’élimination des déchets par stockage ne devaient être autorisées à accueillir que des déchets ultimes.

En 1986, après un investissement important pour la réhabilitation de 12 hectares, « les jardins de Maguelone » ont été créés.
2003, 2004, nouvel investissement afin de transformer une seconde fois en décharge les jardins de Maguelone malgré l’arrêté de la Cour d’appel de Marseille qui juge cette décharge illégale. Le Préfet passera au dessus de cette décision et accordera une prolongation jusqu’au 30 Juin 2006.

Après la fermeture définitive du site du Thôt (30 Juin 2006) et jusqu’à l’ouverture de l’unité de Tri Mécanique-Méthanisation (début 2008), ce sont 175 000 tonnes de déchets ménagers qui seront exportées dans des installations extérieures. 

Des enjeux importants

Les enjeux environnementaux sont importants. Nous sommes en bordure d’un littoral qui reçoit un important apport de population touristique estivale (Carnon, Palavas, Villeneuve-les-Maguelonne, Cathédrale de Villeneuve-les-Maguelonne, établissements de piscicultures). L’association Comité de Vigilances Lattes-Maguelonne (CVLM) a lutté contre les atteintes à l’Environnement et s’est dissoute.  Nous sommes aussi au sein d’une zone protégée natura 2000, la zone des étangs palavasiens.

D’après Jacky Chanton (cf. supra) :

« C’est une zone inondable qui a de fortes probabilités d’être victime de la submersion marins (résultat de la détérioration climatique en cours), avec un potentiel polluant très élevé du fait de l’important volume des déchets déversés pendant des dizaines d’années et de leur nature hautement toxique, à proximité de l’étang de l’Arnel et de trois cours d’eau, la Mosson, le Rieucoulon et le ruisseau de Gramenet ».

Toujours selon Jacky Chanton (nous citons) : 

« Aujourd’hui on constate une réhabilitation douteuse voire inexistante, une pollution presque oubliée, un état des lieux catastrophiques et un cadeau empoisonné aux générations futures. »

Voir ci-dessous.

Cliquez sur une des images pour agrandir les images.

en cette fin 2021

Depuis que l’ODAM et le CIDES34 se sont penchés dans le courant 2021 sur cette verrue indigne qui défigure notre littoral, des travaux d’aménagement ont commencé tout autour de la montagne artificielle. Nous avions saisi le Préfet sur l’état d’abandon du site, sans réponse mais il semble que celà ait déclenché un ensemble d’actions. La route qui mène aux anciens Jardins de Maguelonne est fermée mais on peut approcher à pied. Jacky Chanton y est allé et a ramené des images saisissantes que vous pourrez voir ci-dessous. Mais d’abord, la mer va continuer de monter.

Quand la mer monte (chanson connue)

Dans leur dernier rapport, les experts du GIEC estiment que l’élévation des mers et des océans pourrait atteindre un mètre en 2100.

En 2100 : Le site de l’ancienne décharge de déchets ménagers du Thôt devient une île (simulation d’une montée des eaux suite au dérèglement climatique en cours).  « Cela va également concerner l’intérieur des terres avec des conséquences négatives prévisibles par une remontée de la nappe phréatique, des zones humides qui seront inondées et des zones qui n’étaient pas humides qui vont le devenir. L’intrusion d’eau salée dans les aquifères d’eau douce, à l’intérieur du Lez, de la Mosson, du Rieucoulon avec un blocage des écoulements et l’eau salée qui pourra remonter très loin à l’intérieur des terres ».

Dans l’hypothèse où la planète ne se réchaufferait plus, si toutes les émissions de gaz à effet de serre étaient brutalement stoppées dès maintenant, le réchauffement climatique déjà engagé contribuerait à une montée des eaux moyenne de 1,9 mètre.
En cas de réchauffement limité à 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle – un seuil qui sera atteint en 2030 d’après le GIEC -, l’eau monterait de 2,9 mètres.
Dans l’hypothèse d’un réchauffement à 2°C, le niveau des mers grimperait de 4,7 mètres.
Si la planète se réchauffe de 3°C – scénario le plus probable d’ici 2100 selon le GIEC si l’on continue à émettre des gaz à effets de serre au rythme actuel -, le niveau de l’eau monterait de 6,4 mètres.
Enfin, scénario le plus catastrophique : en cas de réchauffement de 4°C, les océans s’élèveraient de 8,9 mètres.

Palavas sous les eaux en 2040, c’est possible

Palavasiondé en 2019

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Cette menace est bien réelle. Et l’un des facteurs qui précipite cette révolution environnementale,
c’est notamment la fonte de la glace de l’Arctique.
Les modèles de prévisions même les plus optimistes démontrent qu’il sera difficile voire impossible
d’inverser la tendance dans un avenir proche. Et cet avenir, c’est non plus 2100, mais 2040.
« L’élévation du niveau de la mer de 1 mètre en Méditerranée française pourrait aller plus vite
qu’annoncé. 2100 ça ne parle pas aux gens. Mais 2040 c’est demain » Hervé Le Goff Océanographe au
CNRS
Une ville comme Palavas pourrait bien se retrouver les pieds dans l’eau à la vue de ces chiffres. Les
conséquences ne seront pas qu’humaines mais aussi économiques. D’où l’importance de prendre en
compte ces données pour anticiper ce phénomène de submersion.

Le site du Thôt est à quelques kilomètres à vol d’oiseau de Palavas et du bord de la Méditerrannée. Alors que fait le Métropole : elle creuse, enlève de al terre autour du monstre assoupi !

Mission Thôt 17 septembre 2021

  • Entrée nord de l’ancienne décharge des déchets ménagers du Thôt

La montée des eaux ne viendra pas du côté terre mais du côté mer.

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