Il doit être bien entendu que nous possédons en archives les documents auxquels nous nous référons, y compris les documents d’instruction du dernier marché de l’usine et la dénonciation écrite des défauts congénitaux de l’usine Amétyst, document communiqué au Procureur de la République.

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Les débuts de l'aventure

Nous qualifions bien cette réalisation d’aventure. Motivée au début par des motifs très vertueux et écologiques, cette réalisation commencera au 1er trimestre 2006. Les écologistes qui siégeaient au conseil de l’intercommunalité, l’Agglomération de Montpellier, voulaient une réalisation écologique basée sur un procédé naturel, la méthanisation. L’enfer est pavé de bonnes intentions, il en est résulté un enfer pour les riverains de Garosud, l’aventure est loin d’être terminée. Les échos que nous avons eu de la CSS (commission de suivi de site, ex CLIS) du 1er juillet 2021 ne sont pas rassurants, tant par la naïveté et l’absence de connaissances de certains représentants des association (ce n’est pas notre cas) que par l’absence de connaissance de l’historique et de la rudologie tout court. 

Héritières du district de Montpellier, les autorités de Montpellier-Agglomération semblaient avoir un goût prononcé (en 2004 et avant) pour les solutions de facilité telles que l’enfouissement des déchets. Après le forcing des associations de défense de l’environnement en vue de la fermeture de la décharge du Thôt, voici venue la solution miracle qui devait éviter l’installation d’un incinérateur : une unité de méthanisation à Montpellier et trois décharges dans des communes périphériques !

Au début étaient une décharge et un incinérateur : 

  • La décharge au lieu-dit « Le Thôt » à Lattes, à la limite de la commune de Villeneuve-les-Maguelonne,
  • L »incinérateur OCREAL de Lunel-Viel.

Une enquête d’utilité publique conclut à la fermeture de la décharge (exutoire : ISDND) du Thôt contesté par les communes riveraines. L’incinérateur va continuer à recevoir une partie des ordures ménagères de l’Agglomération de Montpellier au nom d’un contrat passé par l’ancien district de Montpellier. Une enquête d’utilité publique est lancée en 2006 (1er trimestre) en vue de la construction dans une future ZAC de Montpellier d’une unité de méthanisation. Le projet initial de 203.000 tonnes par an de capacité est alors le plus gros sur un plan mondial. Il y a des réalisations industrielles à Barcelone, la plus grosse (Moncada y Reixac) ne traite que 180.000 tonnes / an. Elle a été construite par la société montpellièraine Valorga.

Une histoire agitée : les débuts en 2004

Le projet a été lancé par la délibération n° 6051 en date du 30 juillet 2004. Le Conseil de la Communauté d’Agglomération avait autorisé la signature du marché n° 791 avec le groupement BEC Frères (mandataire) / SoGREAH / OWS / Horstmann France / Castel et Fromaget / AAE pour la réalisation d’une unité de méthanisation, aboutissement d’un appel d’offres sur performances qui « constituait la procédure la plus adaptée pour » cette réalisation. Saisi en référé par la société Valorga (concurrent écarté), le Tribunal Administratif rendait le 13 août 2004 une ordonnance qui annulait la procédure de passation du marché. Pour une vétille dit le document précité, « un moyen de pure forme » dans l’avis d’appel public à la concurrence, insiste l’Agglo.

La suite : un nouveau projet

L’Agglo ayant « tiré les conséquences » de cette annulation, une délibération n° 6023 du 27 septembre 2004 relance le processus de passation d’un nouveau marché. Le nouveau projet reprend les objectifs du précédent tout en bénéficiant « d’une nouvelle définition de performances », notamment sur la « qualité environnementale du projet en termes de bilan matière prévisionnel des sous-produits et de maîtrise des coûts. ». Voilà un objectif louable qui semble, en 2021, bien loin d’être atteint, malgré les conclusions béatement optimistes de la CSS du 1er juillet 2021.

Un projet férocement combattu

L’administration mise en place par feu Georges Frèche veut montrer aux Montpellièrains une usine de traitement de déchets en Suisse, à Otelflingen, usine de capacité de 23.000 tonnes/an conçue par la société Kompogas (fabricant de méthaniseurs). Au prétexte que c’est « du Suisse, donc c’est sérieux » et que le constructeur Vinci va en installer 8 à Montpellier. On oublie de préciser qu’en Suisse, les déchets sont triès et que le méthaniseur d’Otelflingen ne fait pas de tri mécanique des biodéchets entrants.

Banderole des associations

AMETYST : juillet 2008

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Une inauguration en fanfare

Le groupement d’entreprises conduit par Vinci obtient l’adjudication des travaux, après que tous les recours des riverains et des associations dont l’ODAM aient été rejetés et/ou tournés en ridicule.

1er juillet 2008

L’usine est inaugurée le 1er juillet 2008. M. Georges Frèche l’a baptisée « Amétyst », unité de méthanisation. Celle ci n’a pas été encore réceptionnée le 1er juillet 2009 ni le 12 avril 2010. Pendant les deux années écoulées, trois Commissions locales d’Information et de Surveillance (CLIS) n’ont pu que constater les insuffisances des processus mis en œuvre. Les riverains de l’usine constitués en association n’ont cessé de dénoncer d’importantes pollutions que l’Agglo s’est acharnée à nier d’abord puis à faire corriger à grands frais :

  • importantes pollutions olfactives (odeurs) malgré les tentatives de correction de l’usine ;
  • un registre de plaintes ayant été ouvert par le futur exploitant, Novergie ; à plusieurs reprises, l’Agglo a tenté de le supprimer pour empêcher le dépôt de plaintes ;
  • invasion de mouches dont nous avons lié la présence à la collecte en amont de l’usine, mal conçue et réalisée avec du matériel inadapté (fréquence de ramassage inadaptée, conteneurs et bio-seaux à couvercle orange inappropriés) ;
  • remplissage plus rapide que prévu du CSDU de Castries (Carrière GSM) alors que l’usine ne fonctionne qu’au 1/3 de sa capacité et que d’importantes pollutions olfactives sont perceptibles aux alentours.

 

Parallèlement, les services de la Commune de Montpellier ont continué à délivrer les permis de construire à des entreprises dont certaines ne sont séparées des méthaniseurs et des silos de compostage que par quelques dizaines de mètres.

A la date du 13 septembre 2010, la situation ne s’était pas améliorée. Ce jour là, un incendie a pris naissance vers 11h du matin, vraisemblablement sur un tapis transporteur, dans le hall des presses, en sortie des méthaniseurs.

La CLIS tenue le 21 septembre 2010, a révélé des faits inquiétants sur l’historique des incendies dans cette étincelante réalisation : il y a eu auparavant 10 départs de feu ?. L’incendie a détruit le circuit de sortie des méthaniseurs.

De sérieux déboires, des promesses non-tenues

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La Cour des comptes

Après le décès de Georges Fréche et les mandatures de ses successeur, les Cours des comptes viennent enquêter sur Amétyst. Les premières enquêtes commencent en 2011. 

  • Le 26 juillet 2011, la chambre régionale de la Cour des Comptes Occitanie adresse un premier rapport à M. Jean-Pierre Mourre, Président de Montpellier-Agglomération. Tout le système de traitement des déchets de l’Agglomération de Montpellier est disséqué dont les CSDU (Le Thôt, Castries, le projet Fabrègues) et l’usine de méthanisation Amétyst. S’agissant de comptes, le coût de l’usine est critiqué, passant de 50 M€ HT à 72 M€ HT et soulignant les nuisances subies par les riverains. 
  •  En 2017, c’est la Chambre nationale qui s’en mêle. Elle reprend les dossier des cours régionales dont celui d’Amétyst. La presse s’en empare et souligne la gabegie d’argent public pour un service dégradé (cliquez ce lien).

En fin de compte, une usine prévue intialement pour 203.000 tonnes/an (170.000 de déchets dits résiduels et 23.000 tonnes de biodéchets) ne traite que 116.000 tonnes pour un coût rendu à 86.000 M€ en 2008. On ne sait plus, on estime le coût rendu en 2019 à 140.000 M€. El le taux d’abattement des déchets est faible, l’usine alimente une décharge (ISDND-Castries).

Un fiasco économique et technique écrira la Cour des Comptes  dans un de ses rapports. Le promoteur de ce fiasco, feu Georges Frèche n’est plus de ce monde, les écologistes ses alliés floués ont été écartés ou sont morts. La nouvelle équipe élue avec M. Michaël Delafosse hérite d’une situation critique où la fermeture de l’exutoire d’Amétyst, le CSDU-ISDND de Castries a été fermé par le prédécesseur (Philippe Saurel). La Métropole doit faire payer cher l’exportation des flux sortants d’Amétyst vers des exutoires (ISDND et incinérateurs) lointains (Bellegarde, Perpignan, etc.?). La Taxe d’enlèvement des ordures ménagères à augmenté.

L'ODAM pour vous informer et vous défendre

Les conclusions de la dernière CSS (commission de suivi de site) du 1er juillet 2021 sont très mitigées. Analysées par l’ODAM, elle montrent une absence totale de solution à court terme et la difficulté de sortir du problème des ordures ménagères de Montpellier par le haut. Nous avons retenu que le process Amétyst-2 risque de se gripper faute de biodéchets. Les représentants des associations (dont l’ODAM ne fait pas partie : écarté) ne maîtrisent pas du tout le problème sur lequel nous avons, depuis 2004 (et avant : 40 ans) une certaine expérience et des solutions citoyennes de bon sens face aux prétendues solutions industrielles dont vous pouvez juger l’inefficacité et le rapport coût-bénéfice défavorable aux contribuables-citoyens.

Raymond GIMILIO
Docteur en sciences biologiques
Ingénieur (ER) de recherches du CNRS, ancien chargé d’études HN au Ministère de l’Environnement

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