On reparle des CSR dans Midi-Libre
Nous avons reçu une copie de l’interview de Guy Trubuil, journaliste du quotidien Midi Libre. Il intervieuvais M. René Revol, maire de la commune de Grabels et vice-Président de la Métropole de Montpellier. Je cite « L’expression chaudière à plastiques est démagogique car elle cherche à faire peur » estime René Revol. Ce dernier revient sur le problème aigu du traitement des déchets dans la Métropole de Montpellier, ex-Agglo, ex-District, etc. Le CIDES34 est né
du combat des vrais écologistes de l’aire métropolitaine et du département de l’Hérault. M. Revol semble oublier le CID34, collectif informel des déchets de l’Hérault qui militait depuis 30 ans pour le tri des déchets à la source pour empêcher la partie fermentescible des ordures ménagères, la FFOM, de fermenter en mélange avec la partie non-fermentescible, le RESTE (poubelle grise). Le tri des déchets à la source et la collecte séparative que nous préconisons depuis 30 ans ne semble pas du goût des industriels des déchets. N’oublions pas la calamiteuse aventure dénommée Amétyst qui nous a coûté à Montpellier la peau du dos et des fesses réunies. Maintes fois, la Cour des Comptes est intervenue en dénonçant le coût pharamineux de cette réalisation dévoyée.
Chaudière à plastiques ou chaudière à CSR ?
Quid des CSR
On appelle CSR (Combustibles Solides de Récupération) des déchets non dangereux à haut pouvoir calorifique traités jusqu’ici comme ultimes (non recyclables, non valorisables). Nous ajoutons que le tri à la source des biodéchets éviterait d’avoir des usines de TMB dans lesquelles les plastiques (non biodégradables) sont mélangés avec des biodéchets dont la fermentation souille les plastiques, les rendant impropres à tout recyclage et caviarde les digestats issus de méthaniseurs de fragments de plastiques, le mélange devenant du CSR. Il n’y a plus d’autre solution que d’incinérer les CSR, leur enfouissement étant interdit.
CSR tour de passe-passe de l’incinération
C’est le CNIID qui le dit, nous sommes d’accord : c’est un tour de passe-passe sémantique, les CSR contiennent du plastique, beaucoup ! Nous citons le CNIID (Centre National Indépendant d’Information sur les Déchets) :
Pour fabriquer les CSR, les déchets ménagers sont ainsi broyés puis traités avec de la vapeur sous pression pour les stériliser. Principalement composés de la portion organique des déchets (papier, carton, textiles, bois) ils contiennent aussi beaucoup de plastiques mélangés. L’appellation « CSR » étant complètement absente de la réglementation européenne, il n’existe pas de règle quant à la composition ou aux propriétés de ce que l’on désigne sous ce terme.
Gros malins, l’incinérateur refait surface, la décharge atmosphériques revient avec l’absence de régle sur les CSR.
La solution : prévention des déchets
Notre ancien porte-parols François Vasquez, vice-Président de Montpellier-Métropole, ancien porte-parole du CIDES34
et de la défunte association des riverains de Garosud (ARGS), démis de ses délégations par notre brillant Maire-Président, avait mis en place une politique conforme à nos options de « Zero Waste » : la réduction du volume des déchets, le tri à la source et la collecte séparative des biodéchets afin de réduire la fraction fermentescible des ordures managères (la FFOM). Des composteurs collectifs publics tels que ceux qu’on peur voir au square du Père Bonnet (quartier Figuerolles, 34070 Montpellier). Il est clair que l’installation de ces coffres en bois soustrait une importante quantité de déchets fermentescibles aux installations des industriels et menace, à terme, leur rente de situation. Les lobbyistes présents dans l’entourage du cabinet du Maire-Président on largement savonné la planche à notre ami François.
Il y deux ans, siègeant comme Conseiller au CODEV de MMM, nous avions soulevé le changement de paradigme et essuyé une grosse bronca d’un conseiller du cabinet du Maire-Président. Nous avons compris que les fossoyeurs de Zero Waste étaient à l’oeuvre. François ne nous a pas cru. Le CODEV n’a servi à RIEN, NADA, NOTHING, NIEMALS, etc. A nous enfumer.
Au CIDES34 dont l’ODAM est membre fondateur, nous maintenons notre position « Zéro déchet zéro gaspillage », seule solution vraiment écologique et vertueuse de traitement des déchets, qu’ils soient ménagers ou autres avec la régle des 3R : réduction, recyclage, réutilisation, … (à vous de compléter).
Incapables de trier !
Monsieur René Revol reconnaît quand même que la politique zéro déchets a subi un début d’exécution avec « 42 embaucjes quand même ». Il se permet de tacler François « le patron ». On connait déjà la musique « ces gens du sud, sales, indisciplinés, incapables de comprendre et d’appliquer le tri des déchets ». Cette petite musique était déjà jouée du temps de Monsieur Frèche. René Revol nous dit en parlant de François Vasquez, je cite :
« S’il transforme les 500 000 Montpelliérains en 500 000 Strasbourgeois ça ne va pas être simple et il restera toujours 45 000 de déchets à traiter. »
En 2019, nous avons reçu à Lunel-Viel un collègue alsacien, Monsieur Dany Dietmann, Professeur de Sciences de la Vie et de la Terre, Maire de la Commune alsacienne de Manspach, Président-fondateur de la SMARL (bassin de la Largue). Où était Monsieur Revol ? Le professeur de science économiques Revol aurait pu prendre une très profitable leçon d’écologie de la part d’un véritable écologue, un collègue. Aucun représentant de l’Agglo n’était là. L’Alsacien strasbourgeois Dany Dietmann a réussi lui !
Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Docteur en Sciences biologiques mention Ecologie
Ingénieur de recherches (ER 2003) du CNRS
Ancien chargé d’études HN au ministère de l’Environnement (1980-1996)