Nocives pour la santé, mais aussi pour leurs extrêmes persistances dans l’environnement, à un niveau dangereux, les pollutions aux PFAS sont présentes sur la Commune de Lattes. Le LEZ enregistre un taux de PFAS plus de 5 fois supérieur à la dose considérée par les experts comme dangereuse pour la santé de l’homme.
La France ne réglemente aucun PFAS dans le contrôle des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine. La réglementation française des émissions industrielles encadre encore trop peu les rejets en PFAS (perfluoroalkylés et polyfluoroalkylés) et leur suivi en banques de données est quasi-inexistant. Concernant le contrôle de la contamination des milieux aquatiques, seul le PFOS (perfluoroctane sulfonates, qui est un produit chimique du groupe PFAS) fait l’objet de fixation d’une Norme de Qualité Environnementale européenne. Il n’existe pas de réglementation européenne ni française portant sur les PFAS dans les sols, ni de critères de qualité des sols pour les PFAS. La situation est identique en matière de qualité de l’air.
Les analyses de PFAS dans les eaux de surface et souterraines des réseaux des agences de l’eau sont stockées respectivement dans les banques de données NAIADES et ARES. Les données sont plus rares sur d’autres matrices : le PFOS et des fluorotélomères ont été détectés dans les sédiments, notamment au voisinage des aéroports ou de sites de lutte contre l’incendie.
L’Union Européenne s’engage contre la pollution aux PFAS et vers l’interdiction de substances chimiques nocives pour la santé et l’environnement :
Les restrictions de substances chimiques s’inscrivent dans l’objectif de la Commission de « garantir un environnement sans substances toxiques » à l’horizon 2030. (Source : rapport Vie Publique, remis le 14 avril 2023)
OÙ SONT LES CINQ SITES POLLUES A UN NIVEAU DANGEREUX DANS L’HÉRAULT ?
Les experts, interrogés dans le cadre de l’enquête, considèrent qu’une contamination est jugée dangereuse pour la santé quand elle dépasse les 100 nanogrammes par litre. Dans la cartographie interactive publiée par le quotidien français « Le Monde », 10 sites sont contaminés dans l’Hérault dont cinq à des niveaux dangereux (17.000 en Europe dont 2.100 à des niveaux dangereux). Ils présentent des concentrations de PFAS entre 500 à 600 nanogrammes par litre. Il s’agit du Vidourle au niveau de Marsillargues (574,8), du Lez à Lattes (574), le Pallas à Mèze (566), la Mosson à Villeneuve-lès-Maguelone/Lattes (559,3) et le Salaison à Mauguio (537,4).
Au fur et à mesure que des données sur les effets des PFAS sont collectées, le tableau se noircit. Le Monde indique que cela peut passer par une diminution du poids des bébés à la naissance, de la réponse immunitaire aux vaccins chez les enfants, par augmentation des risques de cancers du sein ou des testicules ainsi que par une hausse du taux de cholestérol.
EXTENSION DE LA STATION D’EPURATION MAERA A LATTES :
Avec l’ensemble des pollutions concentrées dans l’environnement de la station d’épuration MAERA située à la Céreirède à Lattes et sur une zone inondable, comment peut-on nous proposer un projet concernant la création d’une unité d’incinération des boues sur ce site ? N’y aurait-il pas une irresponsabilité des décideurs de Montpellier Métropole ?
Il n’existe pas non plus en France de valeur réglementaire concernant les concentrations de dioxines dans l’air ambiant et dans les retombées atmosphériques. Les différents polluants émis par l’incinération se retrouvent dans l’environnement par différentes voies. Une partie de ces substances chimiques est « bioaccumulée », c’est-à-dire qu’elles sont intégrées en l’état par les éléments naturels qui deviennent alors des sources de contamination potentielle pour l’homme.
Les micropolluants sont des substances d’origine naturelle ou artificielle modifiant la nature des réactions biochimiques fondamentales, portant ainsi atteinte à l’environnement bien qu’elles soient présentes en concentrations très faibles, de l’ordre du microgramme ou du nanogramme par litre. En fonction de leur nature et de leur concentration dans les eaux, ces substances peuvent être toxiques pour l’homme ou l’environnement. En outre, leurs effets ne sont pas nécessairement immédiats ; ils peuvent prendre des années à se manifester. « Ce n’est pas la dose, mais la période d’exposition qui fait le danger ».
Etiage du Lez : Le Rhône est très pollué par les perfluorés, comment l’eau du bas Rhône qui sert à l’étiage du Lez ne serait-il pas ?
La décontamination des milieux pollués étant techniquement très difficile et coûteuse, certains PFAS émis aujourd’hui pourraient encore être présents dans l’environnement dans un siècle, ce qui représente une menace pour les générations actuelles et futures.
Conformément à la directive européenne sur l’eau de 2020 et selon l’arrêté du 30 décembre 2022, la recherche des PFAS doit être intégrée dans le contrôle sanitaire normal de l’eau potable distribuée depuis le 1er janvier 2023.
Montpellier Métropole communique sur la qualité des eaux de la source du Lez pour les recherches sur la qualité de son eau qui ne montrent pas de souci lié aux PFAS, ni à la non-conformité d’autres polluants ou pesticides. Par-contre, je n’ai pas connaissance d’une communication sur les problématiques des pollutions du Lez dans la traversée de Lattes ?
Jacky Chanton
Un Pifasse et deux commissions
Grâce un mail reçu récemment, nous avons pu nous connecter au portail vidéo de l’Assemblée Nationale. Pendant plus d’une heure, les parlementaires ont débattu publiquement sur un sujet grave touchant la santé publique avec les présidents des Commissions concernées : Affaires sociales (Mme Charlotte Parmentier-Lecocq) et Développement Durable (M. Jean-Marc-Zulesi), députés membres du parti « Renaissance », M. Cyrille Isaac-Sibille, rapporteur (Député Modem et Indépendants). Le rapport qui émeut les députés membres de la commission et ceux venus s’informer est le rapport de l’IGEDD du ministère chargé de l’environnement et du développement durable. La publicité donnée à ce rapport dans la presse a enfin levé le couvercle d’omerta sur une famille de produits chimiques de synthèse, les per-et-polyfluoroalkylées (les PFAS ou « Pifasses »).
L’ODAM est statutairement chargé de veiller sur l’environnement et la santé des citoyens de cette métropole et il est membre du CIDES34, statutairement chargé de la même mission mais qui couvre le département de l’Hérault.
Quelques points du débat en commission à l’Assemblée nationale
Nous n’allons pas résumer plus d’une heure de retransmission. La production de Pifasses par synthèse chimique et les rejets des usines chimiques (la Vallée de la Chimie entre Lyon et Pierre-Bénite, entre autres) sont le résultat d’une activité économique importante, le site de l’ANSES nous explique aussi les dangers pour l’humanité (nous citons) :
« Que sont les PFAS et où les trouve-t-on ?
Les substances per- et polyfluoroalkylées, également connues sous le nom de PFAS, sont une large famille de plus de 4000 composés chimiques. Antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes aux fortes chaleurs, les PFAS sont largement utilisées depuis les années 1950 dans divers domaines industriels et produits de consommation courante : textiles, emballages alimentaires, mousses anti-incendie, revêtements antiadhésifs, cosmétiques, produits phytosanitaires, etc. »
Ces substances chimiques sont très nombreuses et varient selon le nombre de carbones qui les constituent. Plus elles contiennent de carbone et plus elles sont persistantes dans l’environnement. L’une des sous-familles les plus connues sont le PFOA (acide perfluorooctanoïque) et le PFOS (sulfonate de perfluorooctane), ces derniers étant les plus persistants dans l’environnement.
Les aliments, en particulier avec les produits de la mer, constituent des sources conséquentes d’exposition de l’Homme à ces composés. Pour les aliments courants, les concentrations les plus élevées de PFOA et PFOS sont retrouvées dans les crustacés et les mollusques. L’eau destinée à la consommation humaine (EDCH) peut également être une source de contamination.
La commission envisagerait l’interdiction totale des rejets de Pifasses dans l’environnement, dans l’eau en particulier, allant même à l’interdiction de leur production. Un problème mondial. Une objection : certains Pifasses sont à la base de la production de certains médicaments (un anti-dépresseur : le Prozac). On envisagerait, au cas par cas, d’autoriser certains PFAS, Selon leur « famille chimique ». Nous faisons remarquer à l’honorable parlementaire défenseur du PFAS-Prozac que les effets secondaires de ce médicament ne sont pas anodins : il y a matière à controverse. Le devenir environnemental du Prozac après son passage dans l’organisme humain ne laisse pas d’inquiéter : « La voie principale d’excrétion de la fluoxétine et de la norfluoxétine étant l’urine et jusqu’à 11 % du médicament est excrété en tant que fluoxétine non métabolisée ». Quid des effluents des hôpitaux ? À suivre dans les rejets des stations d’épuration des eaux usées !
Nos cousins canadiens nous incitent à la plus grande vigilance : lisez cet article.
Les Pifasses en Hérault
Notre secrétaire général Jacky Chanton a publié, ici, sur ce site, un article dénonçant la présence des Pifasses autour de Lattes, au sud de Montpellier. Comment ces substances sont-elles arrivées là ? Nous posons en hypothèse que, depuis la Vallée de la Chimie lyonnaise jusqu’à Montpellier et Lattes, il y a le Rhône et le canal « Philippe Lamour » (canal BRL). Lors de l’inauguration de ce canal en 1960, il y a 64 ans, qui pouvait imaginer que les Pifasses seraient gentiment véhiculés jusqu’à nous, ici, en Hérault. Le canal BRL distribue généreusement son eau depuis la prise le Rhône (entre Beaucaire et Fourques) et son arrivée au domaine melgorien de « la Banquière », près de la limite avec Montpellier. De là, il compense l’étiage du Lez et alimente des stations de potabilisation d’eau (eau destinée à la consommation humaine ou EDCH). La question qu’on est en droit de poser est celle de l’élimination des Pifasses dans ces stations et de leur dépôt dans les sols irrigués si généreusement par l’eau du Rhône ?
À suivre !
Raymond GIMILIO Président de l’ODAM, docteur en sciences biologiques Licencié en chimie systématique
Des polluants éternels dans notre eau à Montpellier ?
Notre attention a été attirée par les différents articles sur les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées), des polluants éternels, des produits de synthése de l’industrie chimique (PFOS, PFOA et PFNA notamment). Nous avons réagi sur ce site. Les pollutions par ces substances sont loin d’être anodines (produits préoccupnts). Un article publié dans le site du quotidien « Le Figaro » (17/04/2023) sous la plume d’Antoine Sillières est passé inaperçu jusqu’au début de 2024. Il s’agit d’une réaction à « Un rapport de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable [IGEDD] confirme le rejet dans le Rhône d’environ 3,5 tonnes d’eau polluée aux perfluorés à des niveaux élevés chaque année, par l’usine Arkema de Pierre-Bénite. ». Ces substances sont dites « polluants éternels » car leur molécule est quasiment indestructible (stabilité chimique).
En publiant la contribution de Jacky Chanton, nous avons réalisé l’importance de ce type de pollution et une voie d’entrée « royale » par le biais de l’approvisionnement en eau de notre ville-métropole. Une partie de l’eau qui va être potabilisée pour alimenter notre métropole vient du Rhône par le canal dit du Bas-Rhône Languedoc. Rappelons que le fleuve, au sud de Lyon, trverse une importante zone dédiée à l’industrie chimique, la vallée de la Chimie où deux firmes sont dans le collimateur.
Approvisionnent en eau : métropole de Montpellier
L’approvisionnement en eau de la métropole de Montpellier est décrit sur le site de cette collectivité. La collectivité a mis en place une régie des eaux.
Cas de la source du Lez
Nous venons de trouver une page du site de Montpellier-Métropole affirmant la pureté des eaux de la source du Lez « Santé publique : pas de polluants éternels dans la source du Lez ». Nous en donnons acte et ne mettons pas en doute les analyses faites. La source du Lez et son captage souterrain seraient indemnes de pollution, sauf à mettre en doute ces analyses ? Cependant, le prélèvement autorisé dans cette réserve karstique est limité et le volume maximum autorisé de prélêvement est atteint. Il y a donc une deuxième alimentation en eau nécessaire : elle est fournie par l’eau du canal du Bas-Rhône Languedoc (ou canal Philippe Lamour).
Cas de l’eau du Bas-Rhône Languedoc
Une autre page du site de Montpellier-Métropole nous décrit l’apport de 3 autres approvisionnements de la dite métropole dont nous citons des extraits où nous avons mis en rouge les mentions du canal Lamour-BRL. Les eaux de la source du Lez sont elles mélangées à celles potabilisées du canal Lamour-BRL ?
Nous citons et reproduisons :
« Pour les communes de Grabels, Jacou, Juvignac, Lattes, Le Crès, Montferrier-sur-Lez, St-Brès, Montpellier, Prades-le-Lez, Sussargues, Pérols, Vendargues, Villeneuve–lès-Maguelone », nous lisons et reproduisons « Origines de la ressource en eau : source du Lez = 92% + canal du Bas-Rhône languedoc (Lattes et Pérols) + forages locaux».
« Pour les communes de Baillargues, Beaulieu, Castelnau-le-Lez, Castries, Clapiers, Montaud, Saint Drézéry, St Géniès des Mourgues, Restinclières » nous lisons et nous reproduisons « Origines de la ressource en eau : captages locaux dont ceux de Fontbonne Mougères et de la Crouzette et le canal du Bas-Rhône languedoc ».
« Pour les communes de Cournonsec, Cournonterral, Fabrègues, Lavérune, Murviel-les- Montpellier, Pignan, Saint Georges d’Orques, Saint jean de Védas et Saussan », nous lisons et reproduisons « Origines de la ressource en eau : nappe alluviale de l’Hérault + canal du Bas-Rhône Languedoc + forages locaux ».
Nous citons « Montpellier Méditerranée Métropole dispose d’une unité de traitement : l’usine François ARAGO ». « Le traitement peut être très simple, avec juste une désinfection au chlore lorsque l’eau captée est déjà de bonne qualité, ou plus complexe, et l’on doit alors passer par une usine de traitement de l’eau ». Cette usine traite l’eau du canal du Bas-Rhône Languedoc (BRL). Nous citons un site qui décrit le traitement de l’eau dans l’usine Arago. C’est un traitement classique, il n’est question nulle part des PFAS-Pifasses que le canal du Bas-Rhône véhicule avec l’eau du Rhône puisée du côté de la prise d’eau Beaucaire-Fourques. Quels PFAS ? Ceux qui polluent l’eau de ce grand fleuve si on en croit l’article du quotidien « Le Figaro » cité au début de notre article, pollution rendant les poissons du Rhône impropres à la consommation. Les pifasses se seraient-ils évaporés ?
Conséquences de l’apport d’eau du BRL
Nous lisons dans l’article d’Antoine Sillières que « l’élimination des PFAS avant rejet dans le milieu aquatique apparaît très peu maîtrisée aujourd’hui ». Qui peut, documents scientifiques en mains et preuves à l’appui, certifier que les potentiellement dangereux PFAS qui transitent par le Rhône et par le canal du Bas-Rhône Languedoc, vers la station Arago et le Lez, ont été éliminés et se sont gentiment évanouis dans l’espace intersidéral, pompés par une lointaine galaxie ? Il est écrit que « Leur toxicité est encore méconnue, mais des effets nocifs et toxiques sur le métabolisme humain ont été observés pour plusieurs PFAS et leur caractère cancérigène est suspecté », selon l’IGEDD. Il est également dit que « «l’élimination des PFAS avant rejet dans le milieu aquatique apparaît très peu maîtrisée aujourd’hui». … « Ces substances résistent aux traitements en station d’épuration et l’utilisation du charbon actif ne permet que de les piéger sans les détruire ». Il y a de quoi s’inquiéter quand on voit des PFAS tout autour de Lattes (et peut-être ailleurs ?). La compensation de l’étiage du Lez se fait par l’eau du canal BRL-Lamour. Quels sont les dosagesde Pifasses dans l’eau potable produite par la station Arago de Montpellier ?
Vite, des études et de mesures par nos ARD et DREAL réunis ? Soyons rassurés, vite !
Raymond GIMILIO Président Docteur en Sciences biologiques, mention Écologie Licenciè en chimie systématique Ancien chargé d’études HN au Ministère de l’Environnement (1980-1996)
le Plan Eau, 53 mesures : urgence REUT
En cette première moitié de l’année 2023, l’état de sécheresse oblige, enfin, nos gouvernants à se pencher sur le problème de la gestion de la ressource « Eau ». Et à edicter et publier « Le Plan Eau« , en 53 mesures. Le changement climatique se traduit par un déficit des ressources en eaux continentales. Que faire ?
Problèmatique EAU
L’eau n’est pas inépuisable. Il est paradoxal de constater que l’eau est abondante sur la planète ! Les océans en contiennent des milliards de métres cubes. Le problème est que cette eau est salée, elle est impropre à tout usage alimentaire : ce n’est pas de l’eau potable. Nous citons Wikipedia :
L’eau est distribuée partout à travers l’hydrosphère terrestre . La majeure partie de l’eau de l’atmosphère et de la croûte terrestre provient de l’eau de mer salée de l’océan mondial , tandis que l’eau douce ne représente que 2,5 % du total.
Le problème est là : l’eau douce (dont l’eau potable) est rare, elle se raréfie. Or, il y a une demande mondiale. Nous n’avons pas la prétention de traiter le problème à l’échelle mondiale. Nous intéresserons à la métrooole montpelliéraine.
Les sources d’eau de la métropole montpellièraine
L’alimentation en eau potable de la métropole est décrite sur le site ad-hoc. La plus connue est la source du Lez qui alimentait la ville capitale par un aqueduc aboutissant au Peyrou. L’aqueduc a été remplacé par une canalisation arrivant au Centre Arago. Les études du professeur Avias, hydrogéologue, ayant limité le prélèvement de cette source, un canal amène l’eau du Rhône et des forages complètent ponctuellement. La Métropole s’est dotée d’une régie des eaux concernant les eaux potables et les eaux brutes. Le site donne une abondante documentation bien fournie en données. Un rapport attire notre attention : il est question d’assainissement [des eaux usées]. L’eau ne se perd pas mais elle s’use et, ce faisant, devient un déchet à traiter avant son rejet dans l’environnement (notre doctrine défendue depuis les débuts de l’ODAM). Il faut assainir l’eau qui est usée et recueillie dans le réseau de collecte des eaux usées.
Le problème des eaux usées et leur assainissement
La consommation humaine transforme une ressource vitale pour la vie en un déchet qui est chargé en toxiques de toutes sortes. La vie est dépendante de l’eau et dans nos sociétés, l’eau douce potable ou potabilisée est un produit de consommation gaspillé.
La consommation humaine domestique
La consommation alimentaire est un des aspects du problème, le plus important. Les robinets de nos logements urbains délivrent de l’eau potable consommée pour des usages non alimentaires :
alimentation des chasses de toilettes (WC),
alimentation des machines à laver (lave-linges, lave-vaisselles, …) etc.
dispositifs produisant les eaux usées. Ces eaux, notamment celles des WC, sont chargées en résidus de médicaments très divers allant jusqu’à des isotopes radio-actifs. Ces eaux sont collectées par un réseau d’égouts (voir site gouvernemental).
La collecte des eaux usées
Les eaux usées sont collectées puis transportées via un réseau de canalisations vers une station d’épuration qui se chargera de la dépollution. Les industriels usent aussi de l’eau et constituent un problème que nous ne traiterons pas ici, ils doivent traiter leurs eaux usées. Les égoûts sont anciens à Montpellier, ils collectent aussi les eaux de pluie dans des canaux uiques : le réseau unitaire. En théorie ! Où vont les eaux dépolluées ? Elles vont dans des STEP ou stations d’épuration des eaux usées.
Le traitement des eaux usées
Le traitement est fait dans des stations d’épuration des eaux usées (STEP). Nous vous orientons sur le site Natura-Sciences qui nous propose le schéma le plus écologique. Ici, à Montpellier-Méditerrannée-Métropole, nous avons la « Rolls » des STEP, j’ai nommé Maéra ainsi nommée par un de nos défunts présidents d’Agglo, Georges Frèche. Nous avons fait appel au compte-rendu que nous avons fait de la conférence de Monsieur Jacques Pelorce, Ingénieur des Travaux Publics de l’État (ITPE), Hydraulicien. Captain Jack (son surnom) s’exprimant en 2004, dénonçait une gigantesque gabegie, dont un futur gaspillage d’eau qui pouvait être réutilisable. Je cite d’après mes notes d’il y a 19 ans ! Voyons plutôt :
« avec un traitement maximum de 90% des polluants. Les effluents ne sont donc pas épurés à 100% »
Donc on pollue la Méditerrannée, au large de Palavas, au bout d’une conduite terrestre pluis sous-marine qui déverse :
«Vont se déverser au large des métaux lourds (cuivre, zinc, chrome, plomb, mercure, nickel. etc) dans un lieu situé à 10 km de la pointe de l’Espiguette et de Frontignan, en plein golfe d’Aigues-Mortes : 113.000 m3/jour, 1,5 m3/s (41,3 Mm3/an) contenant entre autres, des matières en suspension (3,5 T/jour de MEST[1]), des DBO[2] et des DCO[3] (ces deux-là appauvrissent le milieu en oxygène), plus des ions de composés azotés, phosphore, médicaments humains rejetés avec les selles, PCB, etc. Sans compter une impressionnante quantité de germes coliformes. Cette pollution portée par de l’eau non-salée ne se mélangera pas à l’eau de mer et remontera à la surface avec ses polluants, dérivant au gré des vents dominants.».
[1] Les matières en suspension totales, ou Mest, sont l’un des paramètres de la qualité et, à contrario, de la pollution d’une eau. Ces particules en suspension non dissoutes sont obtenues par filtration, séchage et pesage d’échantillons d’eau. Les Mest sont exprimées en milligramme par litre.
[2] La demande biochimique en oxygène ou DBO est la quantité d’oxygène nécessaire pour oxyder les matières organiques par voie biologique. Elle permet d’évaluer la fraction biodégradable de la charge polluante carbonée des eaux usées
[3] La demande chimique en oxygène ou DCO est la consommation en dioxygène par les oxydants chimiques forts pour oxyder les substances organiques et minérales de l’eau. C’est l’une des méthodes les plus utilisées pour évaluer la charge globale en polluants organiques d’une eau.
Vous avez bien lu : 113.000 m3/jour ! qui partent saloper la mer au large de Palavas et qui ont fait réagir Captain Jack, membre actif éminent du CAPNUBAM et nous font réagir à l’ODAM depuis 2008. La lecture du Plan eau nous donne, 19 ans après, RAISON ! Nous avons eu, nous avons raison ! En plus de polluer, nous gaspillons. Nous l’avons dit au Commissaire enquêteur, lorsque la Métropole a décidé de lancer une enquête d’utilité publique (EUP) pour nous placer comme modernisation de Maera une extension des capacités de la STEP.
En conclusion : la REUT
La réutilisation des eaux usées (REUT) et un des enjeux du Plan Eau, une des 53 mesures urgentes. Quand Montpellier-Métropole va faire aboutir sa canalisation de 12 km en mer et la diriger vers des jardins filtrants d’où on pourra pomper l’eau réhabilitée pour arroser les cultures de nos agri-culteurs. La REUT n’est plus une utopie d’écolos. La sécheresse qui a frappé notre été 2022, la perspective de l’été 2023, doivent nous motiver pour passer, sans aucun observatoire (prévu dans les 53 mesures), à la réalisation urgente d’un plan REUT vers notre agriculture.
Raymond GIMILIO Président de l’ODAM Docteur en Sciences biologiques mention Ecologie (USTL 1971) Ancien chargé d’études Haut-Niveau au Ministère de l’Environnement (1980-1996)
L’ancienne décharge du Thôt à Lattes qui devient une île
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Projection sur 2100
Nous observons, nous informons
L’ANCIENNE DECHARGE DU THÔT A LATTES QUI DEVIENT UNE ÎLE ET L’AMENAGEMENT EN COURS POUR LA PROTECTION CONTRE LES INONDATIONS DE LA MOSSON
Cette ancienne décharge, c’est le constat de l’échec d’une gestion des déchets désastreuse et d’une politique environnementale catastrophique, voire irresponsable, qui aura duré plus de 40 ans. Son faible coût d’exploitation aura primé sur le bon sens, l’écologie et l’intérêt général.
Devons-nous laisser aux générations futures cette « bombe environnementale à retardement » ? N’avons-nous pas un devoir d’information et de mémoire comme guide d’action ? Les enjeux de santé, ne sont-ils pas liés à notre environnement pour notre présent et notre futur ?
En matière de sites et sols pollués, les démarches de gestion mises en place s’appuient sur les principes suivants : prévenir les pollutions futures, mettre en sécurité les sites nouvellement découverts, connaître, surveiller et maîtriser les impacts, traiter et réhabiliter en fonction de l’usage puis pérenniser cet usage, garder la mémoire, impliquer l’ensemble des acteurs.
Le sol est une ressource naturelle non renouvelable à l’échelle humaine. Il est menacé par l’érosion, la contamination, la baisse de la biodiversité, le tassement, la salinisation, l’artificialisation, les inondations…
Malgré l’autorisation d’exploitation de cette décharge en Juillet 1967, on constatera les premiers dépôts dès 1965 jusqu’à son arrêt du 30 Juin 2006. Il a été stocké sur cette décharge de 52 hectares une quantité extrêmement importante de produits très toxiques et microbiologiques en plein marais et sans aucune sécurité d’étanchéité membranaire en fond de ce site.
Lors de son arrêt, la hauteur de cette décharge était de 32 mètres alors qu’elle ne devait pas dépasser 2,50 mètres ?
Elle n’a jamais été en conformité avec la réglementation en vigueur et même la loi n’a pas été respectée non plus dès 2002.
Faits aggravants, elle est située sur un site inondable (en plein marais, entre 0 et 1 mètre de hauteur). Elle est très proche de trois cours d’eaux, la Mosson, le Rieucoulon et le Lantissargue). Elle se trouve également sur une zone humide d’un site classé « Natura 2000 », à proximité de
l’étang de l’Arnel qui peut ou pourrait éventuellement recevoir des transferts d’eau contenant des toxicités chimiques en provenance du site du Thôt (instabilité de la décharge et affaissement sous le poids de la masse des dépôts avec des transferts possibles de pollutions vers la rivière Mosson, le Rieucoulon, le Lez, l’Etang de l’Arnel).
Le site d’une mise en décharge est choisi après une enquête géologique dont on opte de préférence pour des creux à combler, des dépressions naturelles ou des carrières désaffectées. Les décharges doivent être écartées des rivières, des sources ou de tout autre point d’alimentation en eau afin d’éviter la pollution par les lixiviats (jus des ordures et autres produits très toxiques) qui suintent à travers les déchets.
Avec l’évolution des effets du dérèglement climatique, elle est sous la menace d’une élévation du niveau marin et des étangs qui permettrait un impact direct sur le pied de cette ancienne décharge.
Plusieurs types de pollution peuvent intervenir sur cette ancienne décharge, une pollution des sols, des eaux souterraines, de l’air et visuelle. Cependant on manque de données sur les impacts sanitaires des terrains pollués. Les études à ce sujet sont rares et mal documentées pour une
véritable transparence mise à la disposition des citoyens.
Des centaines voire des milliers de polluants médicamenteux, phytosanitaires, microplastiques, restent hors champs de l’analyse.
Les produits contaminants peuvent mettre plusieurs décennies, voire plusieurs siècles à migrer, et peuvent ressortir des kilomètres plus loin que leur lieu de dépôt, soit dans l’eau, le sol ou à l’air libre sous forme de gaz.
A-t-on effectué une évaluation du risque des pollutions de ce site à partir d’une recherche sur la présence ou non dans les milieux de substances chimiques toxiques ?
Il est certain que des gaz à effet de serre continuent d’être produits même après la fermeture de cette décharge.
Le 15 Juin 2020, un courrier (signé par 10 associations environnementales indépendantes) a été adressé au Préfet de l’Hérault afin de rétablir la Commission de Suivi de Site et répondre aux interrogations citoyennes concernant la réhabilitation incertaine et le manque de transparence du suivi post-exploitation de cette décharge. Ce courrier reste sans réponse malgré deux relances (la dernière date du 15 Septembre 2021) ?
Le visuel dégradé de ce site ne répond pas à ce qui avait été annoncé par l’Agglomération de Montpellier après sa fermeture du 30 Juin 2006.
Pourquoi la commission de suivi de site n’a-t-elle pas été encore créée ? Faut-il écarter les citoyens de toute participation démocratique sur des sujets et des enjeux qui les concernent ?
Aménagement de protection contre les inondations de la basse vallée de la Mosson avec le réaménagement en zone humide sur une parcelle de 12 hectares contigüe à la décharge du Thôt.
Les décideurs de notre territoire souhaitent une meilleure protection des inondations de la Mosson : C’est bien et nécessaire, mais n’ont-ils pas oublié la prise en compte du dérèglement climatique en cours avec l’élévation possible du niveau marin, des étangs et l’évaluation des pollutions émises par l’ancienne décharge du Thôt ?
N’oublie-t-on pas l’importance de l’anticipation à l’adaptation au dérèglement climatique en cours de nos zones côtières ?
Comment ne pas imaginer cette ancienne décharge de 52 hectares entourée d’eau avec des enchainements environnementaux négatifs très graves ? Une situation cauchemardesque avec la remontée des eaux salines par le Lez, le Rieucoulon, la Mosson et à l’intérieur des terres ?
Faut-il déterrer les erreurs du passé pour améliorer notre environnement sanitaire présent et préserver notre futur ?
Les cinq propositions prioritaires :
• de vérifier la sécurisation sanitaire et environnementale de cette décharge en associant une représentation citoyenne ;
• de prévoir un programme de surveillance de la qualité des eaux souterraines avec l’évaluation du contexte des impacts hydrologiques et géologiques ;
• d’avoir la certitude qu’il n’existe pas de transferts de pollutions de lixiviats vers l’étang de l’Arnel ou les cours d’eau de proximité ;
• le contrôle de l’étanchéité du captage de biogaz ;
• de permettre la transparence de ces informations qui seraient à publier une fois par an.
Jacky Chanton
CIDES-34
Projection 2100, 2050, …
Source BRGM
<<== Cliquez sur l’image pour agrandir.
Le Thôt : état actuel
Constat : état actuel
Nous avons fait le point sur l’histoire récente de cette décharge (ISDND : installation de stockage de déchets non-dangereux) et contesté, en citoyens, la définition des déchets non-dangereux (tous les déchets sont plus ou moins dangereux).
Envahi par les chardons
8 août 2020 une décharge dans une décharge
Lors de la visite des membres de l’ODAM le 8 août 2020, voici, ci-contre, le triste spectacle offert à l’extrémité sud-ouest : une décharge dans la décharge. Ce qui complète la vue ci-dessus d’une parcelle voisine envahie par les chardons Marie (Sylibum marianum), une plante des décharges non-entrenues.
Jacky Chanton écrivait (4 mars 2020) :
« Après une visite du contour de cette ancienne décharge, on peut constater une réhabilitation au rabais avec des installations prévues et annoncéespar l’Agglomération en 2011 mais inexistantes sur le site aujourh’hui.
C’est une décharge sur une décharge sauvage où l’on peut constater que le grillage qui l’entoure laisse apparaître des passages orchestrés pour la chasse aux sangliers ou autres animaux au vu des collets posés. Des immondices jonchent le sol et un « puits couvert ressemblant à une station de relevage ? » qui dégage une très forte odeur pestilentielle d’H2S (sulfure d’hydrogène) plus … ? Les roubines qui longent la décharge sont gorgées d’une eau polluée, de couleur différente selon le lieu, jonchées de vieux pneus, de plastiques de toutes sortes. Sur la décharge, des bassins de retenue des eaux de ruissellement dont plusieurs sont bordées de boudins mais non munis d’échelles afin de pouvoir éviter la noyade ou l’asphyxie de certains animaux. Au nord-est de la décharge se trouve une station de pompage où de l’eau, pas vraiment transparente se vide dans la joinction du Rieucoulon et du ruisseau de Gramenet, certainement pour éviter le transfert d’eau vers le pied de la décharge ou réceptionner puis vider l’eau des bassins du pluvial ?.
Ce boîtier de communication (télésurveillance) découver dans cet état le 8 août 2020 témoigne de cet état d’abandon des lieux (extrémite sud-ouest près des pompes à relevage).
Aujourd’hui, après plus de 50 années d’une gestion catastrophique des déchets par (Montpellier / District / Métropole, est-ce que ces principes ont été ou sont respectés ?.La réponse est NON. »
portail d’accès aux pompes
Le rieucoulon
Ruisseau de gramenet
ce que nous proposions (4/03/2020)
Jacky Chanton écrivait :
Il est proposé comme objectifs aux futurs élus de Montpellier Métropole :
de vérifier la sécurisation sanitaire et environnementale de cette décharge, ci possible avec une représentation citoyenne [CSS ?] ;
de prévoir un programme de surveillance de la qualité des eaux souterraines après une analyse avec évaluation du contexte des impacts hydrologiques et géologiques ;
d’avoir la certitude qu’il n’existe pas de transferts de pollutions de lixiviats vers l’étang de l’Arnel ou les cours d’eau à proximité ;
de permettre la transprence de ces informations qui seront à publier une fois par an.
Le travail remarquable des Ecologistes de l’Euzière, dont la couverture figure en réduction en tête de cet article, devrait avoir été lu par tous les décideurs des collectivités territoriales et par les représentants de l’Etat dans cette région. Il comporte un chapitre remarquable sur l’eau, chapitre intitulé « L’eau : une ressource, un risque » (pages 42 à 65). Je me permets de leur emprunter une reproduction réduite de leur couverture et de recommander vivement à nos lecteurs son achat. C’est une encyclopédie des garrigues, de notre environnement terrestre, un territoire qui s’étend entre le littoral et le pied des massifs montagneux qui bordent notre mer Méditerranée, entre la vallée de l’Hérault et les gorges de la Cèze.
« L’eau ici ? c’est soit il n’y en pas, soit il y en a trop … notre petit ruisseau, le Crieulon, il n’a pas débordé ces jours ci mais il était ras, ras, ras ; il a débordé en 2002 … ça vient jusqu’en bas […] … tout était inondé, c’est rare quand même. » Une nîmoise, chevrière depuis 20 ans en garrigue nîmoise.
Si vous voulez en savoir plus, achetez ce livre, les photographies, les cartes, les tableaux comparés de précipitations, tout est irréfutable ! Vous saurez ce qu’est un Schéme d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) !
J’ai l’honneur d’avoir été digne de porter le titre de Docteur en biologie végétale de ‘Université des Sciences et techniques du Languedoc le 21 juin 1971, avec l’option « Ecologie », d’avoir servi (17 ans) auprès de plusieurs Ministres de l’Environnement à Paris et d’avoir été décoré par Monsieur le Préfet de région, Préfet de l’Hérault comme chevalier du Mérite agricole. Je m’exprime comme tel, capable de juger un risque naturel, ma thèse ayant porté sur l’étude climatique de l’Ardèche cévenole en relation avec le climat. Le climat méditerranéen, je connais ! Les garrigues aussi, j’ai fait partie en septembre 1969 d’une équipe CNRS-Université chargée de la cartographie de la végétation pour l’Atlas du Languedoc-Roussillon. Oléiculteur à ma retraite, j’ai eu le grand honneur d’être élevé à la dignité de Majoral des Chevaliers de l’Oliver du Languedoc-Roussillon.
Raymond GIMILIO Docteur en Biologie végétale mention Ecologie Ingénieur de recherches du CNRS Chevalier du Mérite agricole
Journée du 11 mai 2016 vec l’agence RMC
Nous prions nos aimables visiteurs et lecteurs de bien vouloir nous excuser si les liens ne fonctionent pas, s’agissant de documents anciens. Nous travaillons à les remettre
Merci de votre compréhension
La journée technique du 11 Mai 2016
Organisée par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse
Lieu : Hôtel de ville Montpellier
Le thème : UNE 2e VIE pour les eaux usées,
C’est possible
Quel est le bilan après cette journée?
Enfin, l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse s’implique réellement afin de favoriser le recyclage et réutilisation des eaux des stations d’épuration.
Je me félicite de constater cette prise de conscience favorable pour la valorisation des eaux usées des stations d’épuration. Des scientifiques la souhaitaient et je ne cesse de la demander depuis la rénovation de la station de la Céreirède de Lattes.
C’est avec un mépris total que mes demandes pour le recyclage et la réutilisation des eaux de la station « MAERA » resteront muettes par l’ensemble des élus de l’Agglomération de Montpellier / Métropole. En dehors des associations environnementales indépendantes, c’est l’indifférence totale des politiques de tous bords mais également des médias. Jusqu’à ce jour. Mon tort a été d’avoir eu raison 8 ans plus tôt.
Ma demande est pourtant restée la même, à savoir : Initialiser une étude afin de recycler les eaux de la station d’épuration « MAERA » et prévoir sa valorisation par la réutilisation selon la qualité et suivi sanitaire nécessaire à l’usage final. Les eaux doivent être traitées en fonction de l’usage qui en est fait, dans le cadre d’une étude de rentabilité économique tout en préservant les risques sur la santé, l’agronomie et l’environnement. Il en est de même pour le recyclage des phosphates qui sont indispensables à la vie et pourtant ils vont manquer avant la fin de ce siècle.
Moins cher, plus efficace, plus écologique et bon pour le contribuable et l’emploi, le recyclage des eaux de Maera aurait permis et permettrait un retour sur investissements de plusieurs millions d’euros par an.
Encore une fois, le manque de vision des élus de l’Agglomération engage notre environnement et nos finances. Le coût extrêmement élevé et le mauvais choix de l’émissaire en mer permet des apports de pollutions en Méditerranée mais également du Lez dès la saturation des bassins d’orages. Contrairement au recyclage, il n’y a aucun retour sur investissements par la réutilisation et la valorisation des eaux. Il ne faut pas oublier non plus les odeurs à partir des émanations de sulfure d’hydrogène générées par les canalisations et/ou de la station.
Pour tous ceux qui douteraient encore des pollutions à la sortie de l’émissaire en mer.
Voir l’excellente présentation de la conférence d’Hélène Budzinski, chercheur à Bordeaux sur les micropolluants dans notre environnement (durée 30’) :
Pourquoi suis-je favorable à l’économie circulaire et donc à la réutilisation des eaux usées recyclées ? :
Le recyclage de l’eau apparait comme un impératif afin de lutter contre la raréfaction de l’eau.
Grâce à la réutilisation de l’eau, les eaux recyclées ne seraient plus envisagées comme un problème de mise au rebut mais comme une véritable ressource.
Un recyclage complémentaire à Maera permettrait de ne plus polluer la Méditerranée en levant l’hypothèque des ressources balnéaires et touristiques. Quant au bilan financier, grâce à la réutilisation de l’eau recyclée il aurait un retour sur les investissements et la création d’emplois que nous n’avons pas aujourd’hui avec le rejet en mer.
78% des emplois dans le monde dépendent de l’eau.
« Près de trois emplois sur quatre (78%) dans le monde dépendent, directement ou indirectement, de la ressource en eau, selon l’édition 2016 du rapport mondial de mise en valeur des ressources en eau de l’Unesco, rendu public à l’occasion de la journée mondial de l’eau ».
« L’Agence internationale de l’énergie (AIE), dans son scénario de référence, indique une perte globale d’un million d’emplois à l’horizon 2030 tandis que le scénario [R]évolution énergétique table sur une augmentation de 10 millions d’emplois d’ici 2030, la principale différence se situant dans le secteur des énergies renouvelables. « Avec l’essor croissant des énergies renouvelables, de nouvelles dynamiques eau/emploi se dessinent, car certains types d’énergie, tels que l’énergie solaire photovoltaïque (PV), éolienne et géothermique, n’utilisent pas d’eau pour la majorité d’entre elles », note le rapport ».
La définition de l’économie circulaire donnée par l’ADEME :
« L’économie circulaire doit viser globalement à diminuer drastiquement le gaspillage des ressources, notamment mais pas seulement les matières premières et l’énergie, afin de découpler la consommation des ressources de la croissance du PIB tout en assurant la réduction des impacts environnementaux et l’augmentation du bien-être notamment en préservant ou développant l’emploi. Il s’agit de faire plus et mieux avec moins. » (ADEME, 2013. p. 4)
« Un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en permettant le développement du bien être des individus »
Compte rendu de la journée technique du 11 Mai 2016
Devant une assemblée de plus de 200 personnes, Monsieur René REVOL , Vice-président de Montpellier Méditerranée Métropole (3M) et Président délégué de la Commission Service public de l’eau et de l’assainissement. Président délégué suppléant de la commission Prévention des risques majeurs et gestion des milieux aquatiques, Maire de Grabels, a ouvert cette journée en nous informant qu’il représentait Monsieur Philippe SAUREL , Président de Montpellier Méditerranée Métropole (3M).
Il évoquera les mérites de l’économie circulaire et nous informera que le recyclage et la réutilisation des eaux était au centre des préoccupations de la Métropole. Il n’hésitera pas de reconnaitre que nous faisons partie des derniers de la classe par rapport aux Etats-Unis, à l’ Espagne ou l’Italie et d’annoncer les chiffres de 19 000 m3 d’eaux traitées réutilisées par jour pour la France contre 931 000 m3/jour pour l’Espagne. Un nouvel investissement est nécessaire afin d’améliorer et permettre la réutilisation des eaux de Maéra. Pour cela il est nécessaire d’organiser un débat public, permettre la participation et l’adhésion des citoyens et associations et de passer par un accord politique dans la population.
Monsieur Laurent ROY, Directeur général de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse a pris ensuite la parole pour nous annoncer que toutes les eaux doivent être traitées et permettre leurs réutilisations. La France a pris beaucoup de retard par rapport à d’autres pays Européens.
Nous avons 57% des territoires du sud de la France qui sont en déficit d’eau chronique et il souligne que la réutilisation des eaux peut être considérée comme une ressource complémentaire aux prélèvements de nos ressources en eau.
La France comptabilise seulement 65 installations qui fonctionnent actuellement pour l’arrosage des golfs et terres agricoles. C’est 40 fois inférieur au volume d’eau usée traitée et réutilisée par l’Italie.
Sauvons l’eau :
L’eau usée ne doit plus être considérée comme un déchet ou une pollution, mais comme une nouvelle ressource complémentaire lorsqu’elle est traitée.
L’Agence de l’Eau encourage la réutilisation des eaux usées traitées avec un accompagnement financier « appel à projets de 7 millions d’euros », ouvert jusqu’au 2 septembre 2016. Elle financera également les études et travaux jusqu’à 80% dans les territoires déficitaires en eau et jusqu’à 50% pour les autres territoires non déficitaires dans le cadre de cet appel à projets.
Montpellier 3M s’engage pour l’eau :
Le lundi 11 janvier 2016, l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse nous informe dans son communiqué que Montpellier Méditerranée Métropole s’engage dans un vaste plan d’action pour l’eau, formalisé dans un contrat-cadre avec l’agence de l’eau.
« Nous avons profité de sa préparation pour initier une politique globale et cohérente », assure l’élu, René REVOL ».
Au total, 145 M€ – dont 28 M€ apportés par l’agence – doivent être investis, en deux phases, d’ici à 2019.
L’assainissement collectif en mobilisera une grande partie : avant fin 2016, la capacité de traitement du système d’assainissement de Maera sera améliorée par temps de pluie et ses effluents réduits.
La station de Castries sera, par exemple, détruite et ses rejets, qui contribuent à l’eutrophisation de l’étang, détournés vers Maera. Ce projet participera à la reconquête de la qualité de l’eau.
Je ne comprends pas l’intérêt de connecter la ville de Castries à Maera ?
J’ai du mal à concevoir que les recommandations de Messieurs René REVOL et Laurent ROY ne soient pas applicables afin de rénover la station d’épuration de Castries et traiter les eaux.
Encore une fois, l’hypothèse d’une connexion à Maera, répond à une vision plutôt réductrice et contraire à l’esprit d’une économie circulaire ou de développement durable, elle est donc en opposition à la stratégie de l’horizon (une stratégie à long terme qui permet d’anticiper et de couvrir les besoins à venir).
Pourquoi ?
En faisant encore grossir « Maera », n’additionne-t-on pas les problèmes de gestion et des risques techniques de cette station ?
N’anticipons nous pas l’aggravation quantitative des pollutions en mer ?
N’orientons nous pas vers des problèmes techniques en cas d’inondation puisque cette station est en zone inondable (zone rouge) et non protégée ?
N’orientons nous pas vers des formations de sulfure d’hydrogène (H2S) dans la canalisation au regard de la distance (environ 12kms) qui séparent Castries à Maera, surtout avec la faible pente lors de la traversée de Montpellier ? Qu’elle est l’évaluation de l’impact olfactif ?
N’orientons nous pas vers des coûts de maintenance coûteuse de la canalisation ?
Est-ce que le principe de développement durable ou d’économie circulaire seront appliqués s’il n’y a aucun retour sur investissements alors que la réutilisation des eaux peut très facilement s’appliquer et répondre à un besoin de proximité ?
Ne serait-il pas plus judicieux d’envisager la création d’une station d’épuration performante par secteurs géographiques stratégiques (villes de proximité) et dont la capacité serait de 50 000 EH (avec une extension possible jusqu’à 100 000 EH, si nécessaire). Elles permettraient les meilleurs recyclages des eaux en fonction de l’évolution des technologies. Le traitement final en complément de chaque station serait assuré à partir d’une opération, soit industrielle ou par un procédé de Phytoremédiation et/ou de phytorestauration (traitement à partir de jardins filtrants).
L’importance sur le choix de la filière de traitement qui serait préféré en fonction des critères « rapport coût / efficacité » de chaque procédé.
La rénovation de la station d’épuration de Castries aurait l’avantage majeur d’assurer une ressource complémentaire à moindre coût en permettant une alternative pour une utilisation de proximité tout en permettant de préserver les ressources naturelles.
Quels seraient les avantages de cette rénovation ?
Assurer une ressource fiable de proximité, disponible et indépendante des sécheresses pour l’irrigation et des usages industriels.
Anticiper les effets du changement climatique et l’éventuel besoin de mobiliser d’autres ressources en eau. Eviter les coûts de développement, du transfert et de pompage de nouvelles ressources ou du transport d’eau sur une longue distance.
Réduire ou éliminer l’utilisation des engrais chimique en irrigation.
Assurer des revenus complémentaires (retour sur les investissements et création d’emplois) grâce à la revente de l’eau recyclée et des produits dérivés (les phosphates).
La valorisation environnementale et foncière des terrains irrigués
Conclusion :
Suite aux engagements pour le recyclage et la réutilisation des eaux, à la fois, par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse et par les élus présents et ceux de Montpellier Métropole, je considère que l’on peut parler d’un « avant » et d’un « après » 11 Mai 2016. Les décideurs devront désormais prendre en compte les possibilités du recyclage et réutilisation des eaux dans tous les projets à venir.
La réglementation ne doit pas être un frein au développement du recyclage et la réutilisation des eaux. La législation Française doit être clairement définie à partir de normes qui, elles, devraient être Européennes.
Le grand paradigme français veut que nous cumulions des retards en matière de recyclage et réutilisation des eaux usées alors que notre Pays détient dans ce domaine, des entreprises parmi les plus performantes au monde.
Il est nécessaire de favoriser le principe de l’économie circulaire : « La transition vers une économie circulaire apparaît dès lors comme une nécessité permettant de renforcer l’économie française en optimisant son utilisation des ressources. Pourtant, le potentiel macroéconomique de la transition vers la circularité reste trop peu étudié ».
Contrairement à la pratique actuelle des élus de la Métropole de Montpellier, il me parait impératif de ne pas oublier d’associer la participation citoyenne et associative aux décisions des développements de projets.