Déchets et changement climatique

Introduction

Le changement climatique ou plutôt le dérèglement climatique n’est plus une utopie d’écolos en mal de buzz mais une réalité. Tempêtes, canicules, … l’ère des extrêmes est là, les (chercheurs scientifiques) en apportent la preuve.

«Tempêtes, canicules, ouragans, inondations vont se multiplier si des meures concrètes contre le réchauffement ne sont pas prises. » Sciences et Avenir n° 897, novembre 2020 (p. 33-49).

Le sommet mondial de la COP26 (les état membres de l’ONU) réunis à Glasgow ce mois de novembre 2021 doit mettre en oeuvre l’Accord de Paris sur le Climat (Cliquez ce lien). Quatre objectifs clés vont être abordés :

  • engagement des états,
  • mise en place d’un marché carbone,
  • constitution d’un fonds de 100 milliards de dollar,
  • un plan méthane à lancer.

Le dernier point est important, le méthane est un Gaz à Effet de Serre (GES) (Cliquez ce lien).  Il est 25 fois plus puissant que le gaz carbonique en potentiel de réchauffement global (PRG). Il est moins émis que le gaz carbonique mais ses émissions augmentent de plus en plus.

Le méthane : un joker ?

Le méthane est qualifié par la revue Sciences et Avenir (n° 896, octobre 2021, p. 52) de « joker » : 

« Un remède puissant, efficace et peu cher ! La lutte contre le changement climatique devrait intégrer une nouvelle arme lors de la COP26 […] : la diminution des émissions de méthane. Jusqu’à présent en effet, rien n’a été entrepris pour réduire les émissions du deuxième gaz à effet de serre en volume derrière le dioxyde de carbone (CO2).»

Non, à l’ODAM nous dénonçons ce gaz à effet de serre (GES) depuis plusieurs années. Depuis nos premières études sur l’usine de méthanisation « Amétyst », une fausse solution écologique, une passoire à méthane.

Le méthane (cliquez ce lien) est un gaz composé chimique d’un atome de carbone et de 4 atomes d’hydrogène, sa formule est CH4. Dans la famille des hydrocarbures, c’est le premier.


extrait de sciences et avenir n° 896

Le mensuel Sciences et Avenir n° 896, (octobre 2020, p. 52-55) présente un satellite de surveillance (Sentinel-5 Précursor) de ce GES, entre autres. S&A présente aussi un graphique (p. 52) qui montre que les concentrations de méthane  ne cessent d’augmenter depuis 1980. Mais le mensuel délivre aussi un message d’espoir :

« 120 millions de tonnes d’émission de méthane pourraient être évitées d’ici à 2030 grâce à des techniques déjà existantes. ».

Ce gaz, d’autre part, n’a une durée de vie de huit ans seulement. Mais les dégats s’ajoutent à ceux du gaz carbonique. 

Un mauvais joker ! Pourtant, dans le traitement des biodéchets par méthanisation, le biogaz riche de 50 à 70% de méthane est une source qui semble inépuisable (biodéchets obtenus par tri à la source, boues de stations d’épuration, résidus agricoles, lisiers, …) font l’objet d’un traitement semi-industriel ou industriel.

à montpellier l’usine de tmb « Amétyst »

A Montpellier (Montpellier-Métropole) nous avons suffisamment écrit depuis 2004 (date de la création de l’ODAM) sur la manière dont a été projetée, conçue et réalisée l’usine de Traitement mécanique « Amétyst » baptisée pompeusement « unité de méthanisation ».

Ce chef d’oeuvre du groupe Vinci est une réalisation bâclée dont nous avons dénoncé le caractère coûteux et inachevé, en parfait accord avec divers rapports de la Cour Régionale des Comptes : un fiasco économique et technique (coût initial : 67 M€ HT, actuellement 130 M€). Une passoire à méthane car le digestat issu des méthaniseurs est défourné sous des halles simplement couvertes où pendant plusieurs jours il ne cesse de dégazer du méthane librement dans l’atmosphère infecte, pourrie.


en 2006 Vinci !

La bonne pratique aurait voulu que ce déchargement se fasse dans des tunnels fermés, étanches, ne laissant pas échapper le méthane dans l’atmosphère. Or, cette usine mal fichue fonctionne depuis 1987 et envoie ses refus dans une décharge, à Castries jusqu’à sa fermeture en novembre 2019.

Les décharges, sources de méthane


Les mouettes sur une décharge

Les décharges, du fait que les ordures ménagères ne sont pas triées à la source, contiennent une importante quantité de matière organique qui fermente et méthanise en dégageant des odeurs abominables. Les oiseaux sont attirés par cette nourriture.

Le cas de la décharge de castries

La décharge de Castries (ex carrière Pastor au lieu-dit l’Arbousier) a servi d’exutoire à l’usine « Amétyst » de Montpellier pour accueillir des déchets qualifiés « d’ultimes et de refus ». Or cette décharge fermentait et envoyait des émanations méphitiques aux alentours.

Normalement, les déchets sortant d’Amétyst devaient être stabilisés, des stabilisats ! Ils n’auraient pas dû fermenter.  Depuis 11 ans, le site provoquait la colère des riverains, qui se plaignaient des mauvaises odeurs.Où est l’erreur ? Il aurait été intéressant de voir les relevés de Sentinel-5 au-dessus de Castries-Pastor (S&A publie une vue d’artiste d’un dégagement en Algérie !).

Le cas de la décharge du thôt

La décharge du Thôt, située sur la commune de Lattes côté Maurin est une ancienne décharge qui a été fermée en 2006 après 43 ans d’occupation du site. Avec l’ODAM et le CIDES34 (cliquez ce lien) nous n’avons cessé de dénoncer l’état de non-entretien de cette décharge.


Côté ouest (Jardins de Maguelonne)

La loi fait obligation au propriétaire des lieux d’entretenir, sécuriser et débroussailler. 


Des installations pour le méthane

C’est ce que l’ODAM, membre du CIDES34, a voulu dénoncer. Des projets plus pharamineux les uns que les autres. Il devait y avoir récupération du méthane, des moteurs de co-génération, … Nous n’avons rien vu de tout celà avec Google Earth. Des coquecigrues comme dirait nos auteurs du XVIIe siècle !  Des balivernes, des sornettes ! Et la fermentation interne qui méthanise ! 

A Montpellier, on fait semblant d’être écolos ! De vrais écolos en peau de lapin ! En 2020, nous n’avons rien trouvé sinon des ronces, des chardons, des ferrailes rouillées et récemment, un chantier de travaux. A suivre …

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Rapports sur les inondations du Lez

Les rapports de M. Philippe Quévremont, Inspecteur général de l’Environnement

Sous deux titres et à quelques mois d’intervalle :

Résumé : ces rapports porten sur l’expertise du projet préparé par la communauté d’agglomération de Montpellier en vue de renforcer la protection contre les inondations de la ville de Lattes. Cette expertise s’est développée dans plusieurs directions : la détermination des aléas de référence, la protection de Lattes, les solutions alternatives, la protection des populations, la préservation des milieux naturels, la cohérence des actions envisagées à l’échelle du bassin, leurs relations avec le schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE), les plans de prévention des risques naturels (PPRN) et l’action des services de l’Etat. En conclusion, estimant la situation de Lattes très inquiétante au regard du risque d’inondation, le rapport recommande des mesures rigoureuses dans le domaine de la protection civile, la mise en oeuvre rapide du projet préparé par la communauté d’agglomération, le renforcement de la sécurité juridique par adaptation du SAGE et l’adoption « par anticipation » du PPR de Lattes.

EXPERTISE DES PROJETS D’ACTION DE PRÉVENTION DES INONDATIONS SUR LE BASSIN DU LEZ

Rapport du 4 juillet 2006.

Expertise des projets d’action de prévention des inondations sur le bassin du Lez

Rapport de novembre 2006.

nous l’utilisons

Á l’ODAM, Jacky Chanton s’y réfère très souvent. Ils émanent d’un Ingénieur général du génie rural, des eaux et forêts (IGGREF), membre de l’Inspection Générale de l’Environnement.

J’ai eu personnellement travaillé avec ce corps éminent quand, chargé d’études de haut-niveau et chef de la Mission des Systèmes d’information, j’ai eu à assurer la structuration de la future informatique du Ministère en 1983 sous la mandature de Mme Huguette Bouchardeau.

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Licencié és-sciences de la Terre
Docteur en Sciences biologiques mention écologie
Délégué au Conseil de Développement de Montpellier-Méditerranée-Métropole
Ancien chargé d’études de Haut-Niveau aux Ministères de l’environnement-écologie




Quand la mer monte …

Quand la mer monte … !

Roland de Godwarselde, un chti chanteur, n’imaginait pas que la mer monterait plus que de raison ! Oui, le phénomène des marées fait que la mer monte et descend, c’est connu ! Mais elle monte un peu plus et descend un peu moins à cause de la détérioration des climats. Oui, notre chanteur chti a honte quand elle monte ! Nous aussi et en plus nous sommes inquiets, car notre littoral méditerranéen est concerné ! C’est la très sérieuse revue de vulgarisation scientifique Sciences et Avenir (novembre 2021, n° 897, pp. 42 à 49).

La France est menacée par divers phénomènes climatiques :

  • littoral méditerranéen subissant des épisodes cévenols,
  • submersions marines connues sur le littoral atlantique et s’étendant au littoral méditerranéen,
  • etc.

toute une panoplie de désastres récurrents. La Caisse Centrale de Réassurance (CCR), nous citons :- « n’a pas répertorié une année sans catastrophes naturelle en France et dans les départements d’outre-mer. Ces événements hors-normes ont coûté 40,7 milliards d’euros à la collectivité [nationale] … Et la situation ne va pas s’arranger ! ». La montée des eaux va être plus visible, elle est lente et insidieuse. Les plans de prévention des risques d’inondations (PPRI) de Palavas, Lattes et Pérols sont éloquents : les zones menacées de submersion marine sont là, visibles, bien soulignées en rouge. Un media (France-3) parle même de Palavas-sous-les-Flots en 2040 (dans 19 ans), à propos des 15e assises économie de la Mer à Montpellier avec « Emmanuel Macron, Carole Delga et 3 ministres » (3 décembre 2019). La zone qui nous intéresse est celle où doit se situer le futur stade décidé en dépit du bon sens et de toute concertation sérieuse.

Impact local de la submersion marine

En parcourant avec Google Earth un transect qui va de la mer on part de zéro. L’altitude monte doucement, en suivant la D66. Nous partons de 2 m. On monte à 5 m à l’entrée de Pérols puis à 7 m à la hauteur de l’embranchement de la D28. On arrive à 8 m au carrefour de la D172, à gauche du domaine de Pailletrice. On repasse à 6m à la hauteur du centre commercial Carrefour (ex Montlaur). Si on se dirige vers l’entrée sud du centre, on est à 6m. On est passé du territoire de la commune de Pérols à celui de Lattes, la limite étant le D172, entre le centre commercial et le domaine viticole de Pailletrice.

Impact des inondations fluviales

Deux cours d’eau méditerranéens concernent la zone qui nous intéresse, le Lez et le Negue-Cats (un ruisseau insignifiant en temps normal). La survenance des épisodes cévenols provoque une montée des eaux marines poussées vers le nord qui rencontrent les eaux gonflées par les pluies des deux cours d’eau en furie. Les inondations du Negue-Cats ont envahi naguère le centre commercial. Nous en avons les photos de la dernière inondation où cet insignifiant filet d’eau (ruisseau) qui prend sa source au nord de l’A9 (domaine de la Planchude), drainant plus de 2.200 Ha, se gonfle en un torrent furieux (oued méditerranéen), alimenté par cinq ruisseaux affluents (branche 1 : 1.187 Ha).

Le PLU de Pérols

La Commune de Pérols a pris en compte dans son RAPPORT DE PRESENTATION MODIFICATION N°6 DU PLU (date ?) l’existence autour du domaine de Pailletrice d’une zone « agricole, un paysage champêtre et attrayant » qu’elle souhaiterait préserver de la menace de l’aménagement de la zone d’activités de l’aéroport voisin. A noter que Google Earth montre une altitude de 2m des pistes de l’aéroport et de 2 à 1 m des terres du domaine de Pailletrice ! Faudra-t-il équiper en hydravions et bâtir sur pilotis ?

Nos contributions ODAM et CIDES34

La menace de submersion de la frange côtière est appuyée par le site du BRGM et a même été évoquée dans une téléconférence du Conseil de Développement de Montpellier-Méditerranée-Métropole (CODEV-3M) où a été évoquée la survenance d’une « inondation du Thôt et des pistes de l’aéroport », sans soulever la moindre objection des élus assistant à la séance.

Nous n’avons pas attendu le projet du stade MHSC « Louis Nicollin » de Montpellier pour dénoncer les risques des inondations combinés avec la submersion marine. Nos archives le prouvent. Jacky Chanton n’a cessé de dénoncer auprès des autorités préfectorales, métropolitaines et communales les risques d’inondations-submersion qui peuvent frapper la zone comprise entre Montpellier et la mer. Toute la zone du bassin du Lez et des cours-d’eau qui la parcourent doit être abordée avec la plus grande prudence quand il s’agit de l’aménagement.

Le lourd passif du changement climatique

Nous avons lu avec intérêt le rapport du BRGM Etat des connaissances sur les effets potentiels du changement climatique sur les aléas côtiers en Languedoc-Roussillon : Rapport final. BRGM 58 872-FR janvier 2011 (document public). À l’érosion des côtes marines s’ajoute une élévation du niveau moyen de la mer (niveau entre marées haute et basse). Les mesures des marégraphes donnent la tendance et une courbe permettant les extrapolations. En 2011, le BRGM écrivait (p. 67) : « Le GIEC prévoyait une augmentation des aléas côtiers à l’échelle globale en raison du changement climatique. » et « Au cous du 21ème siècle, une augmentation des aléas côtiers est prévue en Languedoc-Roussillon en raison du changement climatique [voir biblio] (Vinchon et al. 2009) ». Le BRGM indique en 2011 (p. 69) « une élévation entre 0 et 10 mm/an correspondant à 1 m d’élevation du niveau marin [moyen] de 1 m en 2100. A cette élévation, il convient d’ajouter la hauteur des vagues poussées par le vent « marin » lors des épisodes cévenols. Ce que cite le BRGM (p. 71) « niveau extrême de référence recommandé … 2,26 m en Languedoc-Roussillon … » avec « +2 m NGF pour la tempête centennale et 3 m dans les zones exposées aux effets des vagues. ». Il y a lieu d’être très inquiets ! Le cordon littoral sur lequel sont construits des villes (Palavas, Carnon, La Grande-Motte, le Grau du Roi, etc.) risque de faire les frais du recul du trait de côte !

La COP26 qui se tient en ce moment s’ouvre sous des auspices sombres « À l’échelle du monde, les émissions de gaz à effet de serre ne cessent d’augmenter » (site Ma Terre). La réduction des gaz à effet de serre (GES) n’est pas vraiment l’objectif de certains pays qui continuent à brûler des combustibles fossiles (charbon australien p.e.) pour produire de l’électricité. Le rationnement de l’énergie ne semble pas dans les préoccupations de certains « grands » ! Ni le reboisement ! La politique de l’autruche continue ici avec le secteur du bâtiment et des travaux publics, gros producteur de GES que les médias et les décideurs des collectivités évitent soigneusement de mentionner ou semblent ignorer. Selon le site Global Citizens « Il ne reste plus que neuf ans pour atténuer les pires conséquences de la crise du climat avant que la destruction ne soit irréversible. »

Construire un nouveau stade dans une zone potentiellement soumise aux submersions, est-ce bien raisonnable ?

Raymond GIMILIO
Licencié és-sciences de la Terre
Docteur en Sciences biologiques mention écologie
Délégué au Conseil de Développement de Montpellier-Méditerranée-Métropole
Ancien chargé d’études de Haut-Niveau aux Ministères de l’environnement-écologie

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Base bibliographique climat

Histoire du climat est un ouvrage écrit par M. Pascal Acot et ayant fait l’objet de plusieurs publications (2003, 2004 et 2009).

Pascal Acot est un historien des sciences français né en 1942. Il est entré au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en 1976, après des études autodidactiques de philosophie (1967-1972). Sa thèse de doctorat d’État, qui portait sur l’histoire de l’écologie scientifique, a été effectuée sous la direction du professeur François Dagognet (1924-2015) et soutenue en 1986. La carrière de P. Acot s’est déroulée à l’Institut d’histoire des sciences de l’Université Paris 1, devenu Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques (IHPST-Université de Paris 1, CNRS, École normale supérieure). Comme l’indique la bibliographie de Pascal Acot, ses recherches ont porté sur trois thèmes principaux : l’histoire des sciences environnementales, l’interaction des facteurs biologiques et sociaux dans l’origine de l’Homme et, depuis 2003, l’histoire du climat et de la climatologie. P. Acot est chargé de recherches honoraire, retraité depuis septembre 2005. Son ouvrage Cimat : un débat dévoyé lui a valu une violente attaque, il dérangerait ?

M. Acot a eu deux livres préfacés par deux de mes professeurs et par un chercheur dont j’ai suivi les travaux lorsque j’exerçais mes fonction de chargé d’études de haut-niveau au Ministère de l’Environnement. Nous appartenons certainement à la catégorie des emmerdeurs crains par l’administration car nous manquons de diplomatie.

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Montpellier, premier centre de recherches en Ecologie de France

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Montpellier, premier centre de recherches en Écologie de France.

En faisant de recherches sur Google sur un ami décédé et dont les obsèques ont été célébrées vendredi 10 à Montpellier (Grammont), je suis tombé sur un article vantant le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (UMR 5175 CNRS, Montpellier). Cet ami et collègue éminent était Jacques Lepart. Ingénieur de recherches, il a été Directeur adjoint du Centre où il avait été recruté en 1970. J’ai été doctorant dans ce Centre, j’y ai soutenu ma Thèse de Sciences Biologiques mention Ecologie en juin 1971. Nous nous sommes croisés. Je suis parti en 1972 au Sénégal et nous nous sommes croisés mais j’ai gardé de lui le souvenir d’un ingénieur enthousiaste, un écologue passionné et compétent. Il est dommage qu’il n’ai pas été promu Chercheur. Nous devions nous revoir alors qu’il était déjà atteint du mal qui allait l’emporter. Je suis tombé malade à mon tour mais pas du même mal, le mien était curable et j’en suis sorti guéri. Le confinement est arrivé. Son mal s’est aggravé et j’a appris son décès le 4 juillet 2020. Il était né en 1947.

Ce chercheur est l’auteur d’un nombre impressionnant de publications. Il était aussi président du conservatoire d’espaces naturels du Languedoc-Roussillon (CNEL-R). C’est aussi un artiste peintre.

Les origines

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Dans les années 1960 s’ouvre à Montpellier, route de Mende, un futur campus de recherches scientifiques, le Centre d’Etudes Phytosociologiques et Ecologiques « Louis Emberger » du CNRS (CEPE). Il devient Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE) en 1988.  Le projet du CEFE vise à comprendre la dynamique, le fonctionnement et l’évolution du vivant, « de la bactérie à l’éléphant », et « du génome à la planète ».

Dans la notice nécrologique de Jacques Lepart, il est écrit « Dans ce cadre, il a mis l’accent dans ses recherches sur la dynamique complexe des paysages et des écosystèmes, dans laquelle les activités humaines jouent un rôle souvent décisif ».

Les relations avec l’environnement territorial

Le CEFE se situe dans un environnement territorial (local) riche en activités humaines où l’influence politique politicienne a agi de manière folle dans les terres issues de la déprise agricole, au nord de Montpellier (vs Georges Frèche et consorts). La doctrine des scientifiques de ne pas se « salir les mains en politique » s’est appliquée avec toute sa rigueur. Les chercheurs sont restés enfermés dans leur tout d’ivoire. Nous connaissons quelques exceptions. L’ODAM a eu un certain temps un de ces éminents chercheurs parmi ses membres. Sa propriété au nord de Montpellier a été menacée par les programmes d’urbanisation forcée de densification urbaine (zone de Malbosc).

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Ancien chef de la Mission des Systèmes d’information du SRETIE du Ministère de l’Environnement
Ancien chargé de Mission auprés du Directeur de la Nature et des Paysages du Mnistère




Écologie à Montpellier il y a 51 ans

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Info

Il y a 51 ans mais d’actualité !

En septembre 1967, il y avait un enseignement d’écologie déguisé en Diplôme d’études approfondies de Biologie végétale, à l’Université Montpellier II. Cette université devait  devenir Université des Sciences et Techniques du Languedoc (USTL). Officiellement, l’Écologie n’existait pas. On parlait alors de phytosociologie, de biogéographie des plantes. Montpellier avait une longue tradition de botanistes avec sa Faculté de médecine et de pharmacie qui remontait au Moyen-Age avec son jardin botanique (actuellement encore sur pied).

J’arrive là en septembre 1967, boursier de l’enseignement supérieur, nanti d’un diplôme d’études supérieures de botanique pour suivre les cours du DEA. Je dois cette bourse à mon maître, Charles SAUVAGE que j’ai connu au Maroc en 1965 alors que je préparais mon certificat de licence de Botanique à la Faculté des Sciences de Rabat. Il deviendra mon Maître. Il avait quitté Rabat pour Montpellier en 1964 pour être Maître de conférences auprès de la chaire de Botanique tenue par le Professeur Louis EMBERGER. Je m’inscrirais à l’Université comme étudiant.

J’ai retrouvé dans une valise abandonnée une partie de mes cours et je ne résiste pas au plaisir de publier la page de mon classeur ci-dessous.


Cours de DEA de Biologie végétale

option Ecologie

  • Phytosociologie théorique ………………….. : M. Gounot
  • Climatologie spécialisée………………………  : M. Sauvage
  • Phtosociologie théorique et
    expérimentale ………………………………….. : M. Godron
  • Notions fondamentales de
    Phytosociologie ………………………………… : M. Enberger
  • Notions de statistiques………………………. : M. Escouffier
  • Pédologie générale…………………………. … : M. Lossaint
  • Milieux halomorphes…………………………. : M. Corre
  • Cartographie de la végétation…………….. : M. Long
  • Ecologie médicale…………………………….. : M. Rioux (cours annulé)
  • Fonctionnement des écosystèmes……… : M. Eckardt
  • Microclimatologie …………………………… : M. Godard
  • Génétique appliquée………………………… : M. Valdeyron
  • C4 écologie……………………………………… : M. Sauvage

J’ai été placé en stage pratique auprès de M. Daget, IR CNRS au Centre d’Etudes Phytosociologiques et Ecologiques du CNRS (CEPE-CNRS). J’y préparerais un mémoire de DEA qui sera soutenue en juin 1968. Le sujet était « Application d’une méthode statistique de caractérisation du climat du versant est du Massif Central ». C’était l’ébauche d’une thése que j’aborderais en septembre 1968 sur les relations végétation-climat de la Cévenne Ardéchoise.


J’ai perdu tous mes cours généreusement prêtés à un condisciple colombien qui ne me les a pas rendus avant son départ vers son pays. J’ai conservé dans son classeur le cours de Louis Emberger (daté du 27/11/1967). Il mentionnait que le professeur nous recevrait dans son laboratoire tous les mardis vers 17h. Nous étions cinq étudiants.

Bonne nouvelle, le cours de statistiques de M. Escouffier (il était dans un classeur séparé, je l’ai retrouvé).


Le CEPE-CNRS a évolué. Actuellement, c’est le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Expérimentale, centre inter-organismes (CNRS, INRA, Universités, …). Je me rappelle une anecdote en 1980 à la Mission des Etudes et de la Recherche du ministère de l’environnement d’alors où des gens malintentionnés (qui veut tuer son chien …) affirmaient que la recherche en écologie était inexistante en France. J’ai bondi sous ce que je considérais comme une insulte à mes maîtres !

A l’époque, j’étais chargé de recenser les formations de recherche en environnement-écologie en France ! J’ai eu de quoi répondre ! A côté des pôles historiques et traditionnels de Toulouse (Prof. Gaussen) et de Montpellier (Prof. Emberger) se sont mis en place les centres de Paris (Muséum d’Hisoire Naturelle, …), de Strasbourg, de Rennes, … La recherche en écologie terrestre et marine était en route.  La liste est longue !

A Montpellier, j’ai retrouvé mes aînés (Société d’Horticulture et d’Histoire Naturelle de l’Hérault -SHHNH).

Raymond GIMILIO
Docteur en sciences biologiques option écologie (Montpellier 1971)
Ingénieur de recherches (ER) du CNRS
Ancien chargé de mission au Ministère de l’environnement (1980-1996)
Chevalier du mérite agricole (Le Porreau)




Biodiversité en danger

La biodiversité mondiale est en danger, ce sont les scientifiques qui l’affirment. Montpellier possède un centre de recherches unique, le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive.  Ce centre est l’héritier du Centre d’Ecologie et Phytosociologie « Louis Emberger » (j’y ai été doctorant de 1968 à 1971) , sommet de la recherche écologique française reconnu internationalement. Deux de ses chercheurs, Edouard Le Floch (aujourd’hui retraité) et James Aronson, ont publié un livre Les arbres des déserts. Enjeux et Promesses (Actes Sud, 2013) dont je recommande la lecture à qui veut comprendre comment fonctionnent les écosystèmes et quel est l’enjeu des perturbations climatiques qui font que les déserts avancent. Pour preuve, la dénonciation par la presse (enfin ! ce jour 9 juillet 2021) de l’énorme sécheresse qui frappe Madagascar et provoque une famine passée sous les radars de nos médias.

Je cite Le Floch et Aronson (2013 p. 15) :

« De nos jours, le sort d’un tiers de l’humanité -et de presque tous les écosystèmes des déserts et de leurs marges- est globalement misérable. »

Ces dégats, résultats de nos politiques de développement, notamment d’exploitation des ressource naturelles et de la production de déchets, sont estimés réparables par nos écologues (chapitre X, pp. 279 à 299) qui disent en préambule (p. 278) :

« Les conséquences des mésusages des ressources et des espaces sont maintenant plus que perceptibles, et il est urgent d’y répondre par des efforts importants, qui concernent en priorité la conservation des écosystèmes et de la biodiversité, mais également la gestion raisonnée et durable des ressources renouvelables et non renouvelables. ».

Pensons y, le mésusage (mauvais usage) génénére des déchets, nos déchets. Il en résulte une catastrophe climatique majeure !




Les racines humaines de la crise écologique

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Problèmatique :

Faut-il parler de la racine humaine de la crise écologique ou s’exprimer au pluriel en évoquant les racines humaines de la crise ? La crise écologique que nous subissons a des causes multiples, la majorité sont des causes humaines, le reste est redevable à certains phénomènes dits naturels. Ces phénomènes sont indépendants de toute volonté humaine :

  • le volcanisme terrestre,
  • les séismes et les tsunamis,
  • la position de la planète Terre dans l’espace et ses relations mécaniques avec le Soleil et les autres planètes su système solaire,
  • etc.

Les scientifiques qui traitent de ces phénomènes et ceux qui sont plus au ras du sol sont en majorité d’accord pour dire que tout se tient. Notre planète, la Terre, existe depuis plusieurs millions d’années, on parle de milliards. L’apparition de l’espèce humaine se compte en milliers d’années avant notre ère. Nous sommes au 21e siècle après Jésus-Christ (2100 ans AC) et le chemin parcouru par l’humanité est là :

  • machine à vapeur,
  • chemin de fer,
  • télégraphe,
  • électricité,
  • automobile,
  • avion,
  • industries chimiques,
  • médecine moderne, informatique, …

Récemment nous avons eu la révolution digitale, la robotique, les biotechnologies, les nanotechnologies se sont insérées dans le fil de l’évolution humaine. S’il faut se réjouir de ce qui est qualifié de progrès et de s’extasier devant les perspectives qui s’ouvrent à l’humanité, la modification de l’environnement, la Nature, reste inquiétante. Depuis le début, la modification de la nature à des fins utiles pour l’Homme est une caractéristique de l’Humanité et de sa créativité. La technologie a apporté des remèdes à d’innombrables maux qui nuisaient au développement et à la vie de l’être humain en limitant sa vie. Cette technologie poursuit son développement mais les sciences de l’Environnement, dont l’Écologie, nous dévoilent des aspects inquiétants de l’avenir de notre humanité.

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Ancien chef de la Mission des Systèmes d’information du SRETIE du Ministère de l’Environnement
Ancien chargé de Mission auprés du Directeur de la Nature et des Paysages du Mnistère




L’économie circulaire et notre situation locale à MMM

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Bien de nos concitoyens ont oublié le Grenelle de l’Environnement et ses conclusions. Nous (l’ODAM et ses amis) avions organisé des assises puis participé. Nous avions écouté, nous avions été envoyés !

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L’Économie circulaire est un concept qui s’oppose à celui de l’Économie linéaire. L’économie linéaire est basée sur l’hypothèse fausse que les ressources naturelles sont inépuisables. La prise de conscience de plus en plus forte amène nos dirigeants à revoir leur position vis-à-vis de l’écologie, science longtemps niée et combattue, mal connue des responsables politiques.Nous allons vers une raréfaction dramatique de certaines ressources naturelles et nous allons atteindre l’épuisement total pour certaines si nous ne changeons pas de mode de vie. L’eau, plus particuliérement l’eau douce, plus précisément l’eau douce potable, en est une. Les épisodes de sécheresse, les canicules, etc., se font de plus en plus fréquentes et leur amplitude va en croissant. Nous devons cesser de produire des déchets à enfouir, cet enfouissement menace les nappes d’eau souterraines de graves pollutions. Le régime des pluies change et va vers la raréfaction. Paradoxalement, les pluies dites cévenoles sont violentes mais leur eau ruisselle, ravine, emporte sols et arbres et provoques des inondations catastrophiques allant jusqu’à faire des victimes. Dans notre région, la montée de la mer commence à se faire sentir : des communes littorales, à l’occasion de violentes tempêtes accompagnant les épisodes cévennols, sont menacées d’inondations et de submersions.

Quelle relation avec l’économie circulaire ? Que disent nos législateurs ? Nous nous sommes largement inspiré de l’excellente fiche Wikipedia sur le sujet de l’économie circulaire avec ses nombreux liens et renvois.

1°) Les trois domaines et les sept piliers

L’expertise apportée par l’Agence pour le Développement et la Maîtrise de l’Energie (ADEME) a permis de nourrir la feuille de route de l’économie circulaire. Le site Wikipédia nous apporte un point très documenté sur le sujet, notamment sur les lois, décrets et réglementation. Il existe maintenant un Institut de l’économie circulaire. Nous résumons les 3 grands domaines et les 7 piliers (ou modes d’action, selon le site « EC Plateforme« )  :

1.1 – Les déchets

Les déchets produits par l’économie linéaire et son corollaire la société de consommation sont destinés au recyclage, à la réutilisation, à la réparation, en un mot à la diminution par la prévention.

Ce pilier est constitué par les 3R, nous dirons les N-R, N étant 3 au départ.

La source de pollution que constituent les bio-déchets doit être évitée par une collecte séparative de ces matières qui sont potentiellement dangereuses pour l’environnement de par leur pourriture, les odeurs et les lixiviats. Parler d’Installations de stockage de déchets non-dangereux est une aberration, une faille législative dans laquelle s’engouffrent des industriels acocquinés avec des collectivités territoriales, tous peu soucieux de protection de l’environnement, les seconds de prétendant incompétents.

1.2 – L’offre économique

Cette offre comporte quatre piliers :

1.2.1 – L’approvisionnement durable

Il concerne toutes les ressources destinées à la consommation (alimentation, bâtiment-logement, carburants, etc) indispensables à la vie en communauté. Ces ressources doivent respecter l’exploitation de l’environnement. La production d’énergies durables (solaire, éolien, marémoteurs, etc.) doit prendre le pas sur l’exploitation linéaire de ressources et la production de déchets difficiles à éliminer : énergie nucléaire, production de gaz à effet de serre (CO2, méthane, vapeur d’eau, etc.).

1.2.2 – L’écoconception

Les nouveaux produits doivent répondre à des règles précises de conception telles que le refus de l’obsolescence programmée et la réparabilité des dispositifs mécaniques. La définition officielle qui fait foi pour l’ADEME est la suivante : « C’est une démarche préventive et innovante qui permet de réduire les impacts négatifs du produit, service ou bâtiment sur l’environnement sur l’ensemble de son cycle de vie (ACV), tout en conservant ses qualités d’usage. » À partir de celle-ci, on peut en effet décliner d’autre formulation ou déclinaisons.

1.2.3 L’écologie industrielle et territoriale

L’écologie industrielle est une notion et une pratique récente du management environnemental visant à limiter les impacts de l’industrie sur l’environnement. Fondée sur l’analyse des flux de matière et d’énergie, l’écologie industrielle cherche à avoir une approche globale du système industriel en le représentant comme un écosystème et à le rendre compatible avec les écosystèmes naturels

1.2.4 – L’économie de la fonctionnalité

L’économie de fonctionnalité, ou économie de la fonctionnalité, est l’offre ou la vente (à des entreprises, individus ou territoires), de l’usage d’un bien ou d’un service… et non du bien lui-même. Le fabricant a donc tout intérêt à faire durer le produit, ce qui devrait favoriser un moindre gaspillage des ressources naturelles, dans une perspective d’économie circulaire ainsi qu’« un accroissement du bien-être des personnes et un développement économique ».

1.3 – La consommation du citoyen.

La consommation du citoyen comporte deux piliers :

1.3.1 – L’allongement de la durée de vie des objets de consommation

Nous avons déjà évoqué le réemploi et la réparation des biens d’équipement (3R). Il convient d’envisager la lutte contre l’obsolescence programmée des biens d’équipement.

1.3.2 – La consommation responsable

La consommation responsalbe et liée aux achats durables ou éco-responsables, lesquels sont des achats de produits ou services plus respectueux de l’environnement et fabriqués dans des conditions socialement respectueuses, par exemple dans le cadre du commerce équitable. On parle d’achats verts lorsque l’on ne prend en compte que la dimension environnementale. Le concept d’achats durables est donc plus large.

2°) Lois et réglements en France

L’économie circulaire est cadrée, en France, par un ensemble de loi, décrets et arrêtés opposables à ceux qui n’ont pas compris qu’il y a un changement de paradigme.

2.1 – Prémices

Le 14 octobre 2014 l’Assemblée nationale a adopté, en première lecture, le texte de loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTESV),  défendu par la Ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie (Ségolène Royal). Il sera examiné en février par le Sénat. Ce texte comporte un titre IV (composé des articles 19 à 22) entièrement consacré à l’économie circulaire et aux déchets intitulé : « lutter contre le gaspillage et promouvoir l’économie circulaire : de la conception des produits à leur recyclage. ».

Pour la première fois, un projet de loi définit et inscrit dans le code de l’environnement la notion d’économie circulaire. La loii reprend les objectifs chiffrés fixes dans le cadre du Conseil national des déchets, à savoir, par exemple, une diminution des quantités de déchets mis en décharge de 50 % d’ici 2025 avec en plus de nouveaux objectifs comme le recyclage et le traitement des déchets issus du bâtiment de 70 % d’ici 2020.

2.2 – Les suites de la LTES

Les principales dispositions du texte prévoient l’élaboration d’un plan conforme aux objectifs de l’économie circulaire, à la prévention de la production de déchets, à des dispositions visant des objets particuliers :

  • des rapports à établir pour suivre et favoriser des expérimentations comme la consigne,
  • l’organisation administrative et aux responsabilité des différents acteurs (État, producteurs…).

2.3 – Elaboration d’une Feuille de Route (FREC : art. 69)

Le Gouvernement soumet au Parlement, tous les cinq ans, une stratégie nationale de transition vers l’économie circulaire, incluant notamment un « Plan de programmation des ressources (PPREC) » nécessaires aux principaux secteurs d’activités économiques qui permet d’identifier les potentiels de prévention de l’utilisation de matières premières, primaires et secondaires. Cette feuille de route a pour objectif, d’abord, de se mettre en conformité avec les directives européennes (Paquet EC), selon le Journal de l’Environnement (rubrique environnement-santé). Ce site vous donne accès à la Feuille de Route de l’Economie Circulaire et au projet de loi. L’objectif énoncé est la consigne des emballages.

2.3 – Objectifs de l’économie circulaire (art. 70)

L’économie circulaire veut dépasser le modèle économique linéaire lequel consiste à extraire, fabriquer, consommer et jeter. Elle appelle :

  • à une consommation sobre et responsable des ressources naturelles et des matières premières primaires,
  • à la prévention de la production de déchets (art. 74).

La France a pour objectif de découpler progressivement sa croissance de sa consommation de matières premières. Pour ce faire, elle se fixe comme objectif une hausse de 30 %, de 2010 à 2030, du rapport entre son produit intérieur brut et sa consommation intérieure de matières. Dans le même temps, elle vise à une diminution de sa consommation intérieure de matières par habitant. La France brille par son retard dans le traitement des plastiques.

2.4 – Prévention de la production de déchets (art. 70 V)

2.4.1 -Objectif général

L’objectif général est la priorité à la prévention et à la réduction de la production de déchets, en réduisant de 10 % les quantités de déchets ménagers et assimilés produits par habitant et en réduisant les quantités de déchets d’activités économiques par unité de valeur produite, notamment du secteur du bâtiment et des travaux publics, en 2020 par rapport à 2010.

2.4.2 – Objectifs particuliers

Les objectifs particuliers sont :

  1. Augmenter la quantité de déchets faisant l’objet d’une valorisation sous forme de matière, notamment organique, en orientant vers ces filières de valorisation, respectivement, 55 % en 2020 et 65 % en 2025 des déchets non dangereux non inertes, mesurés en masse.
  2. Réduire de 30 % les quantités de déchets non dangereux non inertes admis en installation de stockage en 2020 par rapport à 2010, et de 50 % en 2025 ;
  3. Valoriser sous forme de matière 70 % des déchets du secteur du bâtiment et des travaux publics en 2020.
  4. Réduire de 50 % les quantités de produits manufacturés non recyclables mis sur le marché avant 2020.

2.5 – Quelques moyens envisagés :

  • Expérimentations à lancer sur la base du volontariat afin de développer des dispositifs de consigne, en particulier pour réemploi, pour certains emballages et produits, afin de favoriser la conception écologique des produits manufacturés et d’optimiser le cycle de seconde vie des produits.
  • Coopération entre acteurs économiques à l’échelle territoriale pertinente dans le respect du principe de proximité.
  • Lutte contre l’obsolescence programmée des produits manufacturés grâce à l’information des consommateurs.

3°) Organisation administrative, institutionnelle et acteurs

3.1 – L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie

Le siège de l’ADEME est à Angers, position presque centrale dans notre pays. C’est le bras armé du Gouvernement par l’intermédiaire du ministère chargé de l’environnement (actuellement le MTES). L’Agence est chargée de-du :

  • Changement climatique.
  • Transition écologique.
  • Transition énergétique.


L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) remet tous les trois ans un rapport au Gouvernement sur la composition des combustibles solides de récupération et sur les pistes de substitution et d’évolution des techniques de tri et de recyclage.

  • Remise d’un rapport du gouvernement au Parlement (art. 80), dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la présente loi (art. 80), sur la possibilité de convertir une partie des aides ou des allocations publiques versées sous forme monétaire aux personnes physiques en valeur d’usage, en application de l’économie de fonctionnalité.
  • Remise d’un rapport du Gouvernement au Parlement d’un rapport sur l’opportunité de l’extension de la durée de garantie légale de conformité de deux à cinq ans, voire à dix ans, pour certaines catégories ciblées de produits. L’État assure la mission de suivi et d’observation des filières de gestion de ces déchets.
  • Le service public de prévention et de gestion des déchets fait l’objet d’une comptabilité analytique (art. 98).
  • Le maire ou le président de l’établissement public de coopération intercommunale présente, respectivement, au conseil municipal ou à l’assemblée délibérante un rapport annuel sur le prix et la qualité du service public de prévention et de gestion des déchets, destiné notamment à l’information des usagers.
  • Pour contribuer à l’efficacité du tri, les collectivités territoriales veillent à ce que la collecte séparée des déchets d’emballages et de papiers graphiques soit organisée selon des modalités harmonisées sur l’ensemble du territoire national.
  • Tout professionnel qui commercialise des prestations d’entretien ou de réparation de véhicules automobiles permet aux consommateurs d’opter pour l’utilisation, pour certaines catégories de pièces de rechange, de pièces issues de l’économie circulaire à la place de pièces neuves.

3.2 – Le rôle des collectivités territoriales

Les collectivités territoriales jouent un rôle de premier plan; du fait du principe de la subsidiarité. De ce fait, la position des collectivités locales en matière d’économie circulaire est capitale : elle s’étend sur tout le territoire. De nombreuses politiques publiques s’exercent de manière partagée entre ces collectivités. De plus, dans le cadre de la libre administration des collectivités locales, les établissements décentralisés et/ou déconcentrés animent les stratégies de développement économique. Ces dernières sont portées par le couple régions / intercommunalités, confortées par la loi MAPTAM. À l’échelle nationale l’importance de l’économie circulaire est revisitée à travers le projet de loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Ce projet de loi engage les collectivités locales et l’État à lutter contre le gaspillage alimentaire dans les services de restauration collective et scolaire. Il incite à la réutilisation des déchets organiques en compost pour les ménages. Les appels à projets « zéro gaspillage, zéro déchet » lancés par le Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie vise à « accompagner des collectivités volontaires dans une démarche exemplaire et participative de promotion de l’économie circulaire ».

Il convient que les responsables de notre collectivité (Montpellier-Méditerrannée-Métropole prenne réellement conscience de ses responsabilités.Quand aux rôle des élus locaux, ils sont multiples et peuvent se résumer entre autres en ces différents points :

  • servir le développement économique de leur territoire ;
  • encourager l’initiative locale (Exemple : le forum CICLE à Bordeaux, qui est organisé par Territoires&Co à l’initiative de l’économie circulaire);
  • inciter l’innovation (Exemple : le groupe Egis lance un nouveau concept « l’infrastructure douce » pour une économie circulaire en ville);
  • identifier, aider et de soutenir les entreprises émergentes et les mettre en relation afin de développer les partenariats et donc, améliorer l’attractivité de leur territoire.

Il est important de noter que se lancer dans une stratégie d’économie circulaire, c’est mettre en place les conditions de relocalisation dactivités et accaparer des opportunités de nouvelles activités porteuses et créatrices d’emplois à la fois. La plupart des emplois créés par l’économie circulaire sont en très grande partie non délocalisables.

 Illustration Wikipedia

3.3 – Les acteurs du réemploi et/ou de la réutilisation

Il existe Économie Sociale et Solidaire (ESS) à travers de structures comme le réseau Emmaüs, Envie ou le Réseau des Ressourceries. Les acteurs de l’économie conventionnelle sont :

  • les sites Internet de mise en relation vendeurs/acheteurs, les revendeurs,
  • les vide-greniers et brocantes,
  • les dépôts-ventes et les journaux de petites annonces.

Les acteurs publics qui soutiennent le développement des activités de réemploi et des acteurs territoriaux, telles que les collectivités dans le cadre des plans et programmes de prévention des déchets.

Les acteurs qui s’inscrivent dans le dispositif de responsabilité élargie du producteur (éco-organismes, fabricants, importateurs, distributeurs). Les consommateurs, contribuant au développement des pratiques du réemploi et de la réutilisation.

4°) Quels bénéfices ?

4.1 – Un constat

Il s’agit de notre avenir sur cette planète, notre maison commune : la Terre. On voit une grande puissance, la Chine, qui a pollué gravement son environnement, bradé ses ressources naturelles, accueuilli des délocalisations d’entreprises, arrosé largement nos pays de produits de grande consommation. Cette nation se lance dans une politique colonialiste d’achat de terres en Afrique pour y cultiver sur des défrichements la nourriture que ne peut plus produire son environnement ravagé par une économie linéaire débridée.

4.2 La durabilité

Nous attendons beaucoup de ce changement de paradigme mais nous ne pouvons pas être isolés dans le monde. Nous ne pouvons pas isoler l’écosystème national français de l’écosystème européen et de l’écosystème planétaire. L’impact des activités de destruction de l’Environnement en Chine, en Malaisie, au Brésil, aux USA, etc. se moque des frontières politiques. L’exemple du changement climatique terrestre impacte nos pays mais aussi toute la planète. En attendant, nous devons être vertueux et considérer les bénéfices en espérant que la raison l’emportera sur les grands dirigeants que nous avons à convaincre du bien fondé de l’écologie et de s es bénéfices et bienfaits. La pollution est trans-frontiéres, la combattre est aussi trans-frontiéres.

4.2.1 – Les bénéfices écologiques

Les bénéfices écologiques venant de l’économie circulaire peuvent se traduire par :

  • la réduction de la consommation de ressources naturelles et cela en réutilisant en boucles ces ressources en provoquant ainsi la dématérialisation de l’économie, participant à la réduction des dépenses des entreprises, permettant de réaliser une économie nette annuelle comprise entre 340 et 380 milliards de dollars en Europe et ce dans un scénario de transition. En revanche, on estime que ce chiffre pourrait éventuellement osciller entre 520 et 630 milliards de dollars par an dans un scénario avancé ;
  • la réduction favorisée des émissions de CO2,  en mettant concrètement en place une stratégie verte qui permettrait à la fois de produire tout en préservant l’environnement. (à noter que les accords de Kyoto ont placés la lutte des émissions de CO2 comme étant un enjeu mondial) ; dans ce sens l’économie circulaire pourrait être un outil incontournable.
  • une meilleure gestion des déchets municipaux (selon la commission européenne) permettrait à l’Union européenne d’éviter l’émission de 92 millions de tonnes de gaz à effet de serre en 2020 par rapport à la situation de 1995 (fin de l’incinération : 1 tonne de déchets incinérés = 1 tonne de CO2 émis).

Elle participe à l’optimisation de la consommation d’énergie, le recyclage en France a permis d’économiser environ 2,3 % de la consommation française totale d’énergie non renouvelable en 2006.

En outre, les bénéfices écologiques de l’économie circulaire sont créatrices d’emplois et donc de richesse et pourraient à long terme faciliter la compétitivité des entreprises nationales.

Dans un rapport à paraître, le Club de Rome estime que la stratégie d’utilisation efficace des matières, qui passe notamment par la prévention des déchets et des gaspillages ainsi que la maximisation de la réutilisation et du recyclage, entraînerait, à elle seule (cas de la Suède qui a été étudié le problème) une réduction de 10 % des émissions de gaz à effet de serre (GES : CO2, méthane, vapeur d’eau, …), la création de 50 000 emplois et plus de 2 points de croissance. Fort de ces résultats, dans le contexte actuel d’urgence climatique et de crise économique, le Club de Rome invite l’Union Européenne et ses États membres à faire de l’économie circulaire un élément essentiel des politiques de lutte contre le changement climatique.

Notre collectivité territoriale (3M) est en retard avec ses réalisations calamiteuses (traitement des déchets par TMB, incinération et enfouissement).

4.2. 2 – L’économie circulaire et la durabilité

L’objectif de l’économie circulaire est pour une gestion soutenable des matières premières non renouvelables. En durabilité forte les ressources non renouvelables ne doivent pas être prélevées. Des substituts renouvelables et durables doivent être utilisés. En durabilité faible l’objectif est de retarder de 100 ans ou de 200 ans l’épuisement des ressources primaires. Grâce au recyclage l’économie circulaire diminue les besoins nouveaux de matériaux.

L’efficacité du recyclage dépend de la durée de vie du produit dans lequel se trouve le matériau, du taux de recyclage et du taux de croissance des besoins nouveaux. Ainsi pour l’acier, le recyclage, pourtant particulièrement élevé, ne représente que moins d’un tiers des besoins nouveaux. Le fer a un temps de séjour moyen de 32 ans dans les produits où il est incorporé et le taux de croissance de sa consommation est de l’ordre de 3 %. Pourtant, personne ne relève que la production d’acier à partir du minerai (non renouvelable) est une source importante de GES (CO2).

D’après leur modèle, les Futuribles estiment que pour retarder d’au moins 100 années l’épuisement des ressources, de estime que le taux de recyclage doit représenter plus de 60 à 80 % des déchets et que la croissance annuelle des besoins de matériaux doit être inférieure à 1 %. Dans ces matériaux, il convient de citer la production de ciment pour le béton qui engendre une forte émission de GES (CO2) : 1 tonne de ciment = 1 tonne de CO2 émise.

Notre collectivité territoriale (3M) est en retard avec ses réalisations calamiteuses en matière de traitement des eaux usées : rejet en mer d’eaux usées insuffisamment épurées (à 90%) par un coûteux émissaire (tuyau métallique de 13 km de long).

4.2.3 – Les bénéfices économiques

Les bénéfices économiques sont très prometteurs (bien qu’ignorés par nos collectivités) :

  • L’économie circulaire est porteuse d’emplois dans certains secteurs. Selon le Ministère français de la Transition écologique et solidaire, le secteur de la gestion des déchets représente plus de 135 000 emplois.
  • Le recyclage de 10 000 tonnes de déchets nécessite jusqu’à 250 emplois contre 20 à 40 emplois pour l’incinération et 10 emplois pour la mise en décharge. En effet, le secteur de la gestion des déchets et du recyclage représente dans les 25 pays de Union européenne, entre 1,2 et 1,5 million d’emplois.
  • L’économie circulaire constitue une aubaine en termes de compétitivité. Pour les entreprises, elle pourrait offrir des opportunités de développement des marchés nouveaux.
  • Elle favorise la création d’emploi locaux, généralement non délocalisables (emplois dans l’économie sociale et solidaire) et ceux dans différents domaines. Ces emplois peuvent nécessiter des qualifications élevées et des compétences bien spécifiques. Cliquez ce lien.
  • La réduction, l’impact de la hausse des prix et la sécurisation des sources d’approvisionnement en ressources naturelles:56

Document wikipedia. Cliquez l’image

Un industriel peut diminuer l’impact de la hausse des prix et sécuriser ses sources d’approvisionnement en ressources naturelles et ce par la mise en place des boucles, de matières ou de produits.

5°) Vers une loi mise à jour en 2019 ?

D’après Wikipedia, nous citons : « Un nouveau projet de loi « pour une économie circulaire et une meilleure gestion des déchets » devrait être présenté en Conseil des ministres avant l’été 2019, pour décliner la FREC et transposer les directives déchets de 2018. En Mars 2019, le projet comprend 6 articles. Selon l’exposé des motifs du projet de loi pour une économie circulaire et une meilleure gestion des déchets, 15 janvier 2019, NOR : TREP1901302L, ce texte vise globalement une consommation durable et responsable. L’article 6 concerne plus le BTP (environ 70% des déchets produits en France selon le Guide « comment mieux déconstruire et valoriser les déchets du BTP », page 6, Orée, novembre 2018), cette loi autoriserait le Gouvernement à prendre par ordonnance des mesures pour transposer les directives européennes déchets ; à améliorer la gouvernance des filières à responsabilité élargie du producteur (« REP ») en obligeant les producteurs à mieux contribuer à la prévention et à la gestion des déchets issus de leurs produits. Ceci devrait favoriser la déconstruction durable et l’éco-conception, le réemploi et la réparation et enfin peut-être l’insertion par l’emploi. Cette ordonnance devrait contenir des objectifs qualitatifs et quantitatifs de prévention, réemploi, réparation, réutilisation et recyclage, et de nettoyage, collecte de traitement des dépôts sauvages des déchets couverts par les filières à REP. ».

Marchons ? Pas comme ce Robot !

Notre collectivité territoriale Montpellier-Méditerrannée-Métropole est à côté de la plaque et marche à côté de ses pompes ! Nos shadocks sont toujours occupés à pomper !

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Où allons nous descendre plus haut ?  ou monter plus bas ?

Il en va de l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants ! Voire, de nos arrière-petits enfants. Localement, nous interpellons les autorités préfectorales qui sont censées faire appliquer la loi ? Y-a-t-il complaisance à l’égard des collectivités qui ne respectent pas la loi ? Madame Brune Poirson est-elle vraiment entendue hors de son ministère et tout spécialement sous les ors républicains de notre préfecture ? Nous le souhaitons vraiment, sincèrement. Nos prochaines CSS le diront.

Raymond GIMILIO
Chevalier du mérite agricole
Ancien chargé de mission HN au Ministère de l’Environnement
Docteur en sciences biologiques
Ingénieur de recherches (ER) du CNRS

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Le webmaster

Raymond  GIMILIO

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Déchets : on valorise ou pas ?

Article revu et complété le 18/01/2022,
base 430

Introduction

Montpellier-Méditerranée-Métropole se moque totalement des citoyens lecteurs de sa prose, avec des opérations de communication financée par les fonds publics que sont nos imôts. Ici, on désinforme et on commet des erreurs en affirmant que « la collectivité s’est dotée de structures capables de gérer un cycle complet allant de la collecte sélective au traitement des déchets ménagers. » Cette affirmation recouvre un ensemble de réalisations disparates, sans logique économique ni écologique. Traiter des déchets n’est pas une activité gratifiante pour des décideurs épris d’inaugurations clinquantes. La solution que nous préconisons, la diminution du poids et du volume des déchets va à l’encontre des intérêts économiques privés des industriels du secteur. Tant que les marchés publics seront rémunèrés au poids et au volume recueilli, enlevé et traité, nous serons dans une impasse. Celà revient à faire baisser le chiffre d’affaires de l’industriels. Donc, il impose sa solution à la collectivité territoriale, laquelle est mal dénommée dans les marchés publics « la puissance publique », on devrait dire « l’impuissance publique ». Or, pour nous, associations de défense de l’environnement, la puissance publique peut et doit imposer SA volonté, agissant ainsi au mieux des intérêts des contribuables en étant économe de leur argent, l’argent des impôts. L’industriel est là pour exécuter, pas pour faire sa volonté. La gestion bien comprise des déchets doit commencer par remettre les collectivités territoriales et les citoyens au cœur du problème.

La collecte des déchets

La collecte, mis à part le « bac jaune », n’est pas adaptée. Celle des biodéchets, nous l’avons déjà dit et écrit, doit se faire dans des bacs « compostainers » spécialement structurés. La couleur orange du couvercle n’a aucune vertu dans la bonne collecte des biodéchets. Le chiffre de 6.787 tonne (an ?) est ridicule à côté de la prévision initiale de 33.000 tonnes/an, capacité de l’usine dite de méthanisation. Le « bac gris » (noir foncé) doit collecter 124.800 tonnes (an ?) acheminées vers l’usine « Amétyst ». La aussi la capacité recueillie est inférieure à celle initialement prévue qui était de 170.000 tonnes/an. L’article passe sous silence le fait que nous avions dénoncé la surcapacité prévue de traitement.

Nous dénonçons le contenu du bac gris qu’en d’autres lieux Montpellier-Agglomération (MA) puis son héritière Montpellier-Méditerranée-Métropole (MMM) désigne comme déchets résiduels. Ce ne sont pas des résidus de tri mais des déchets non-triés à la source, leurs producteurs étant considérés comme « sociologiquement inaptes au tri à la source », ce qui est une forme de discrimination inadmissible que nous avons déjà dénoncée par ailleurs et que nous continuons à faire.

Le tri des déchets

Nous reprochons avec vigueur le fait de restreindre le tri aux seuls déchets recueillis dans le bac jaune et envoyés à la filière « Démeter ». Démeter est une filière totalement délaissée que Montpellier-Agglomération (l’Agglo) et Montpellier-Méditerrannée-Métropole (MMM ou 3M) ont eu le tort immense de ne pas poursuivre le développement. Démeter est arrivée à saturation. C’est une filière qui rapporte, avec 80 tonnes/jour (22.000 tonnes/an). Le potentiel est important, l’administration de MMM n’a pas fait l’effort de développer cette unique usine non polluante et n’engendrant pas de nuisances. Elle a investi dans une usine de traitement neuve, procédé miracle : Amétyst.

Le traitement des déchets

Amétyst : la méthanisation ?

Amétyst est une usine de traitement d’ordures ménagères, une soi-disant « unité de méthanisation » utilisant « un procédé biologique » dit  « fiable, respectueux de l’environnement, sans risque ni incidence sur la santé » affirme-t-on, « produisant du compost (utilisé comme amendement naturel des sols pour l’agriculture ou en aménagement) et du biogaz (pour la production d’électricité et de chaleur). » La production de compost est inexistante ou presque (465 t/an), nous n’en avons jamais vu ni pu en acheter ! Selon  Quant à la chaleur et l’électricité obtenus à partir du biogaz, l’usine est créditée d’une production de 30.000 mégawatts d’électricité vendue à EDF et 25.000 mégawatts de chaleur. L’usine consomme pratiquement autant qu’elle produit, le bilan énergétique est de 1.750 MWH/mois. Bilan ridicule ! Et il a été investi au moins 135 millions d’euros et il a été voté en novembre 2014 une délégation de service publique (DSP) de 150 millions de francs pour 10ans. Aucune diminution du volume-poids des déchets n’a été prise en compte. Amétyst n’a rien d’écologique : l’usine pue et, à l’intérieur, les ouvriers travaillent dans les gaz toxiques du hall de déchargement des méthaniseurs. Le digestat qui en sort est égoutté et non déshydraté, continuant a exsuder du méthane, du sulfure d’hydrogène et fermente jusqu’à la décharge de Casries. 42.683 T/an vont ainsi en décharge à Castries.

L’usine-unité Amétyst de tri-mécanobiolgique-méthanisation (et sa soeur jumelle d’Angers) est affligée de nombreux défauts de conception (défauts congénitaux : il a fallu 3 ans avant de la réceptionner). Nous avons mis en lumière que lors de l’instruction du marché de construction attribué à Vinci à la suite d’un rapport « favorable » de l’instructeur du dossier, il n’a pas été souligné le manque d’expérience du candidat ! L’expérimentation et l’acquisition d’expérience de ce constructeur ce sont faits sur notre dos et ont été payés au prix fort par les contribuables de la Communauté d’Agglomération de Montpellier !

L’incinération des déchets : OCREAL

Ce paragraphe n’existe pas ! L’agglo-métropole n’en parle pas. Elle exporte pourtant des déchets vers l’incinérateur de Lunel (encore en 2021). La plus grande discrétion règne sur ce sujet. Pourtant l’incinérateur OCREAL de Lunel-Viel devrait « valoriser de la chaleur » ! L’agglo-métropole a passé un contrat de DSP avec OCREAL. Nous savons et avons dénoncé tout ce que le procédé d’incinération dégage comme déchets gazeux toxiques dans l’atmosphère tranformée en décharge et ce que désigne pompeusent « centre de valorisation thermique ». 19.852 T/an sont ainsi « traités »..

Le centre de déchets ultimes non-dangereux (enfouissement) de Castries

La terminologie exacte est « Installation de stockage de déchets non-dangereux » (ISDND). Sous ce vocable pompeux se cache une décharge d’ordures. Nous laissons à nos amis et partenaires de l’ACIDC (Castries et environs) le soin de dénoncer ce que recouvre cette appellation. « Cette décharge reçoit tout types de déchets : les bennes « tout venant » des déchetteries, les refus de tri d’Amétyst, les résidus de méthanisation [du digestat-stabilisat égoutté, non desséché], le compost impropre à l’agriculture  (on y retrouve même des pneus). La notion de « déchets ultimes » est très élastique. Tous ces déchets stockés [fermentent] produisent du biogaz, brûlé en torchère, et du liquide de décomposition très chargé en toxiques (les lixiviats). La qualité de l’air n’a pas été contrôlée et des mesures prises pour réduire les polluants relachés dans l’atmosphère que suite aux nombreuses plaintes des riverains qui en subissent les conséquences. Ce site a de plus la particularité d’être situé au-dessus d’une nappe phréatique dont le niveau remonte lors des fortes pluies jusqu’au fond des casiers. Un suivi des eaux souterraines est bien effectué mais les quels en sont les résultats ? Une requêt a été déposée au tribunal administratif de Montpellier par les associations riveraines et un dossier remis à la Commission des Pétitions du Parlement européen pour risque fort d’atteinte à l’environnement et à la biodiversité. ».

En conclusion, les « structures capables de gérer un cycle complet allant de la collecte sélective au traitement des déchets ménagers » sont incomplètes. Les solutions n’ont fait que transfèrer des nuisances vers les riverains d’Amétyst, d’OCREAL et de Castries. Nous préconisons une solution logique faisant appel à la mise en place d’une vraie lutte contre le gaspillage de ressources secondaires que sont les déchets et contre le gaspillage (gabegie) des fonds publics en ciblant l’objectif « zéro déchets » : réduction, recyclage, réutilisation. Ce n’est pas une utopie ! Avec le collectif qui se créé, nous décrétons Montpellier-Méditerranée-Métropole Territoire Zéro Déchets Zéro Gaspillage.