Les causes du changement climatique
Introduction
L’ex cardinal Jorge Mario Bergoglio, actuellement Pape François, nous interpelle sur l’Écologie. A l’ODAM, nous ne traitons pas de questions religieuses ni de politique politicienne. Mais le fait qu’un Pape, chef d’une des plus importante communauté religieuse mondiale, se penche sur ces questions, est un phénomène singulier digne d’être examiné. D’où vient cet intérêt d’un tel chef religieux pour le fonctionnement de notre maison commune, la planète Terre ? En 2007 a eu lieu une conférence des évêques « latino-américains et des Caraïbes » (La Aparecida, Brésil). Le cardinal Bergoglio y était. Il s’est traité des questions religieuses et … environnementales. En 2015 (il y a 4 ans) parait une lettre encyclique (en français) « Loué sois tu Laudato si : sur la sauvegarde de la maison commune » qui est un remarquable manifeste sur la défense de l’environnement.
Nous y avons trouvé un argumentaire parfaitement admissible par un écologue, l’écologue scientifique et l’écologiste indépendant que je suis. L’apport de l’autorité morale que représente Sa Sainteté François est à prendre en considération. Notamment sur le climat et le changement climatique mais aussi sur tout ce qui touche à la détérioration de notre environnement et son impact sur la santé publique et l’avenir de notre espèce Homo sapiens dans sa maison commune, la planète Terre, vaisseau spatial tournant autour du Soleil.
1 – Les déchets
L’économie qui régit le monde est dite linéaire : économie linéaire.
1.1 – Cycle naturel vertueux des écosystèmes
Les écosystèmes naturels fonctionnement de manière circulaire :
- les plantes (végétaux chlorophylliens) utilisent l’énergie solaire pour synthétiser des nutriments (énergie solaire incidente + synthèse chlorophyllienne) et utilisent les nutriments du sol pour grandir et prospérer.
- les plantes sont consommées par les animaux herbivores et omnivores.
- les carnivores consomment des herbivores.
- les animaux (herbivores et carnivores) produisent des déchets.
- les parties mortes des animaux et des plantes reviennent au sol, produisant de l’humus par compostage naturel.
- l’humus enrichit le sol.
- le sol supporte une nouvelle génération de plantes.
Le cycle est bouclé : pas de déchets. C’est une économie circulaire, vertueuse, rien n’est perdu : ce sont des cycles complexes (Nous nous référons à l’excellent article Wikipedia sur les cycles biogéochimiques).
Nous reproduisons un exemple tiré de Wikipedia (en anglais, hélas) :
Un des exemples : Cycle du dioxyde de carbone ( CO2, Wikipedia)
Ce cycle se passerait-il de commentaires ? Il sera commenté dans un article à venir.
1.2 – Economie linéaire ou viciée
L’économie linéaire fonctionne en consommant les ressources naturelles, y compris celles que les phénomènes géologiques ont enfoui au plus profond de notre écorce terrestre et sous les mers (charbon, pétrole, métaux, minerais, …). Cette consommation produit des déchets dont une faible partie seulement est recyclée par les phénomènes naturels. Les déchets sont en majorité dangereux et nous affirmons ici que la notion de dangerosité est une notion relative. Ce qui fait le poison est la dose. Il convient de raisonner au cas par cas. A faible dose, il n’y a pas de danger mais si la dose augmente ou s’il y a accumulation dans l’organisme vivant, la dangerosité augmente et des maladies mortelles peuvent se déclarer, parfois très tardivement par rapport à l’ingestion de la substance.
Nous sommes encore loin de l’économie vertueuse : le système industriel, qui est celui de notre civilisation, n’est pas encore arrivé là. En fin de cycle de production, la capacité d’absorber et de réutiliser déchets et ordures.
Nous devons changer de paradigme, de représentation du mode qui nous entoure.
1.3 – Economie circulaire ou vertueuse
L’économie circulaire, le nouveau paradigme, a fait l’objet d’un article détaillé sur ce site (cliquez ce lien) au point de vue surtout de la réglementation.
2 – Les impacts sur le climat
2.1 – Histoire sommaire de l’Homo sapiens et de la pollution
L’histoire de notre planète est traversée par des épisodes de changements climatiques dramatiques qui ont eu un impact sur les êtres vivants et leur évolution. La terre a connu au cours de millions d’années des disparitions d’espèces importantes et l’apparition de l’homme (Homo sapiens, un grand singe hominidé). Nos ancêtres seront apparus en Afrique il aurait de cela 300.000 ans. Ils auraient commencé leur expansion pour aboutir en Amérique il y a 14.000 ans à travers le détroit de Béring. L’action humaine sur la planète va commencer avec l’exploitation des ressources naturelles, notamment au début de l’ère industrielle (avec la pollution industrielle) dont il est difficile de situer le début avec exactitude. On pourrait situer les prémisses de la révolution industrielle à la révolution française, en 1789.
2.2 – L’impact industriel
Selon Wikipédia « Les intérêts personnels et ceux de l’industrie chimique naissante se mêlent parfois avec ceux de la politique, suscitant de possibles conflits d’intérêts. Par exemple, de 1770 à 1970, la Révolution française a lieu en même temps qu’une révolution scientifique, celle de la chimie. Dans le contexte de crise révolutionnaire, la protection des riverains, de l’eau et de l’air passe au second plan, et le citoyen est moins écouté voire systématiquement débouté face à des industries de plus en plus nuisantes.». La chimie va donner naissance à toutes sortes de substances de synthèse (plastiques, pesticides, peintures, silicones, …), pour la plupart issues de la chimie organique. Ces subtances, dispersées dans l’environnement naturel se décomposent difficilement, notamment les pesticides. Leur impact est difficilement niable et provoque la dispartition d’espèces vivantes.
Les activités industrielles rejettent :
- des gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane et hydrocarbures gazeux, vapeur d’eau, etc.),
- des déchets solides toxiques (crassiers d’exploiations minières dont les déblais de mines contenant de l’arsenic et du plomb, etc.),
- des effluents liquides chargé en métaux lourds toxiques (plomb, cadmium, etc.).
La production d’énergie à partir de la fission nucléaire produit des déchets radio-actifs dont on a fait le pari insensé qu’on saurait les neutraliser. La fission de l’atome dans les centrales nucléaires a augmenté la quantité de plutonium (élément doublement nocif : toxique chimique et élément radio-actif à période longue).
L’incinération industrielle des déchets produit des résidus toxiques (mâchefers riches en dioxines et furanes). Le bilan est :
- 1 tonne d’ordures incinérées = 1 tonne de CO2 rejetée sans compter la vapeur d’eau et autres polluants invisibles.
2.3 – L’agriculture intensive et la déforestation
La déforestation est le phénomène induit par l’action humaine sur le milieu naturel. La généralisation de l’agriculture intensive dans toutes les zones climatique et sous toutes les latitudes provoque la disparition de la végétation, cette végétation capable d’absorber le dioxyde de carbone, le CO2. La végétation est un des puits de carbone, avec les étendues d’eaux libres (mers et océans) et les zones humides.
L’exploitation des tourbières provoque le rejet de CO2 dans l’atmosphère lors de la combustion de la tourbe et la disparition de réserves d’eau douce stockée à l’abri des contaminations.
Sous les tropiques, les grandes exploitations dédiées à la monoculture privent les petits paysans de terres pour leurs cultures vivières, impactent la biodiversité et stérilisent les sols qui se latéritisent.
En 1967-68 (il y a un demi-siècle), dans son cours de DEA de biologie végétale (Écologie) à Montpellier, feu le Professeur Louis Emberger sensibilisait des étudiants au problèmes de la Côte d’Ivoire et à la déforestation qui s’y pratiquait. Cette déforestation s’est étendue à toute la zone intertropicale (Afrique équatoriale, Brésil, Indonésie, etc.).
Nous apprenons que, récemment, la Chine, après avoir pollué à tout va ses sols agricoles devenus impropres à toute culture, débarque partout, notamment en Afrique comme en Europe. Les achats de terres cultivables (ou défrichables) sont nombreux avec les conséquences prévisibles : l’appauvrissement des pays ciblés et la spoliation de ressources naturelles en échange d’argent (devises monétaires). C’est une nouvelle forme de colonialisme.
L’industrie papetière a causé de gros ravages et de grosses pollutions dans les pays nordiques. Nous le mentionnerons en marge !
2.4 – Les transports mécanisés
Nous entendons les transports qui font appel à des moyens de propulsion utilisant des carurants fossiles (gaz, pétrole, …).
2.4.1 – Transports routiers
Les transports routiers par camions de fort tonnage consomment du gazole et, de ce fait, sont hautement polluants. Ceux qui ne font que traverser la France, utilisant notre réseau routier et du carburant moins taxé acheté hors de notre pays, usent et détériorent nos routes et ne paient pas de taxes chez nous. Ils devraient, impérativement, être chargés sur des bateaux caboteurs (mer-routage) ou sur des convois ferroviaires (fer-routage) moins polluants. Quoi que puissent en penser les instances européennes !
Les voitures automobiles devraient pouvoir aussi bénéficier de ce transport intérieur hélas disparu.
2.4.2 – Transports aériens
Les transports aériens consomment aussi des carburants fossiles et contribuent à la pollution en haute altitude.
2.4.3 – Transports maritimes
Les transports maritimes ont vu ,en fin du 20e siecle, le développement de super-navires à fort tonnage (super-tankers, super-porte-conteneurs, super-croisiéristes, …). On a pu mesurer la pollution stupéfiante de ces géants des mers qui brûlent des fuels lourds particulièrement polluants. Les super-porte-conteneurs, de surcroît, transportent des marchandises dont celles provenant d’extrême-orient sont produites à bas-coût en ignorant la protection de l’environnement.
2.5 L’impact sur les glaces
L’élévation progressive de la température de notre planète ou dérèglement climatique est mondial. Il affecte les neiges dites éternelles mais aussi les calottes glaciaires des pôle (sud et nord). Cette fonte des glaces est visible sur les glaciers des Alpes comme ceux de l’Amérique nord et sud.
2.6 L’impact sur les mers et leurs ressources
Le dioxyde de carbone en excès dans l’atmosphère se dissout dans les mers, augmentant leur acidité. Cette acidité compromet le bon fonctionnement des chaînes alimentaires marines. Si la tendance actuelle se poursuivait, le 21e siècle pourrait voir une destruction sans précédent des écosystèmes marins. Celà aurait de graves conséquences pour toute l’humanité.
La surpêche détruit certaines espèces indispensables à la nourriture humaine (thons, morues, …) ont dû faire l’objet de mesures drastiques de protection avec des quotas.
2.7 L’industrie cimentière
La production de ciment est une grande cause de pollution en liaison avec l’urbanisation et les entreprises de BTP. La production de ciment se fait par cuisson dans de grands fours rotatifs d’un mélange finement broyé de calcaire et de schistes (argile). Les fours consomment des hydrocarbures lourds dont la combustion dégage du dioxyde de carbone (CO2). La cuisson du calcaire (carbonate de calcium : CO3Ca) dégage aussi du dioxyde de carbone. Double source de dioxyde !
Cette industrie est très discrète sur ses processus industrielle et refuse toute visite de ses installations.
Alors, devant ce qui nous est présenté comme un grand progrès mais qui pollue et consomme des ressources non-durables, la question se pose.
3 – Que faire ?
Il y a une grande indifférence dans certaines opinions publiques, comme aux USA. La négation (pour des fins politiques) du changement climatique par certains dirigeants de ce grand pays a des conséquences fâcheuses.
Selon le site CNews (21/04/2019), je cite : « La COP21, en décembre 2015 à Paris, s’était fixé pour objectif de maintenir le réchauffement climatique à moins de 2°C. Si nous ne changeons pas notre mode de vie pour y parvenir – et le temps presse dangereusement – les conséquences seront dramatiques. ».
La réponse est, bien sûr, l’abord locale puis régionale, nationale, européenne, mondiale. On entend peu parler du Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE) et pourtant, lors de sa création en 1972 et son installation à Nairobi (Kenya), il y avait de grands espoirs !
Les médias en parlent peu !
Vous pouvez commenter cet article et laisser vos propositions. Dans son discours du 25 avril 2019, le Président de la République française a passé sous silence les propositions citoyennes sur l’environnement.
3.1 – Au niveau local (ville et métropole)
Localement, à Montpellier, que faisons nous pour lutter contre le réchauffement climatique ? Notre station d’épuration des eaux usées pollue la Méditerrannée. Nos décharges d’ordures ménagères (Thöt, Castries, …) dégazent allègrement leur méthane dans l’atmosphère et leurs lixiviats polluent les eaux souterraines. Nous alimentons un incinérateur (OCREAL, Lunel-Viel) et notre usine de tri mécanique-méthanisation dégaze des odeurs et rejette du méthane en alimentant à Castries une décharge qui fermente à ciel ouvert ! Depuis notre création en 2004, nous, l’ODAM, essayons de convaincre que les solutions industrielles doivent céder le pas devant les solutions citoyenes : le tri des déchets à la source.
« Objectif Zéro déchet, zéro gaspillage »
Saluons tout de même l’extension de Demeter, qui bien qu’insuffisante, est un premier pas vers un développement, ici, de l‘économie circulaire.
3.2 – Au niveau départemental
La politique que nos associations ont dénoncé se poursuit, conforme au Plan départemental d’élimination des déchets. Chacun se débrouille, à Béziers notamment avec les Hauts-de-Montimas et la décharge de Montblanc. Ailleurs, ce sont des incinérateurs qui continuenr à cracher leurs poisons.
3.3 – Au niveau régional
La Région Occitanie-Midi-Pyrénées est chargée du Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets, un espoir auquel participent les membres du Groupe DESIR de la fédération de France-Nature-Environnement Occitanie-Midi-Pyrénees (en cours de fusion ? : FNE-LR et FNE-MP). La Région et ses instances gouvernantes semblent déterminés à aller vers le traitement vertueux ! Acceptons en l’augure.
3.4 – Au niveau national
Le silence de notre Président de la République sur les questions environnementales a été remarqué par de nombreux observateurs politiques et associatifs dont l’ODAM. Il est un pur produit de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) où l’enseignement de l’écologie et des sciences de l’environnement brille pas son absence. Plutôt que de supprimer cette école, nous osons préconiser l’introduction de l’écologie et des sciences de la Terre dans les programmes. Déjà des voix s’élèvent pour que soient recrutés en priorité des candidats possédant ce profil de formation scientifique issus de nos universités, de préférence aux gens issus d’écoles à vocation politique (que nous ne nommerons pas). Administrer notre pays, faire face aux technocrates européens et mondiaux doit se faire avec des administrateurs formés et motivés pour la défense de l’environnement. C’est une véritable révolution que nous exposons là ! Un Préfet de la République doit savoir de quoi il parle quand il s’agit d’environnement et d’écologie, sans avoir à se tourner vers des conseillers tout autant peu formés en la matière, acquis le plus souvent aux lobbys industriels.
L’intérêt général passe par la défense des intérêts des citoyens français et des habitants de ce pays, la France, contre les dangers qui menacent leur avenir et celui de leurs enfants, non pour la défense d’industriels attachés à leurs profits. C’est ce prix que les énarques (et autres) doivent payer pour mériter leurs hauts émoluments.
Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Licenciè és-sciences de la Terre
Diplômé d’études supérieures de botanique
Diplômé d’études approfondies de biologie végétale
Docteur en sciences biologique mention écologie
Ancien chargé de mission HN au ministères chargés de l’environnement (1980-1985 et 1990-1996)
Ingénieur de recherches (ER) du CNRS
Chevalier du mérite agricole
Le webmaster
Raymond GIMILIO