le Plan Eau, 53 mesures : urgence REUT

En cette première moitié de l’année 2023, l’état de sécheresse oblige, enfin, nos gouvernants à se pencher sur le problème de la gestion de la ressource « Eau ». Et à edicter et publier « Le Plan Eau« , en 53 mesures. Le changement climatique se traduit par un déficit des ressources en eaux continentales. Que faire ?

Problèmatique EAU

L’eau n’est pas inépuisable. Il est paradoxal de constater que l’eau est abondante sur la planète ! Les océans en contiennent des milliards de métres cubes. Le problème est que cette eau est salée, elle est impropre à tout usage alimentaire : ce n’est pas de l’eau potable. Nous citons Wikipedia

L’eau est distribuée partout à travers l’hydrosphère terrestre . La majeure partie de l’eau de l’atmosphère et de la croûte terrestre provient de l’eau de mer salée de l’océan mondial , tandis que l’eau douce ne représente que 2,5 % du total.

Le problème est là : l’eau douce (dont l’eau potable)  est rare, elle se raréfie. Or, il y a une demande mondiale. Nous n’avons pas la prétention de traiter le problème à l’échelle mondiale. Nous intéresserons à la métrooole montpelliéraine.

Les sources d’eau de la métropole montpellièraine

L’alimentation en eau potable de la métropole est décrite sur le site ad-hoc. La plus connue est la source du Lez qui alimentait la ville capitale par un aqueduc aboutissant au Peyrou. L’aqueduc a été remplacé par une canalisation arrivant au Centre Arago. Les études du professeur Avias, hydrogéologue, ayant limité le prélèvement de cette source, un canal amène l’eau du Rhône et des forages complètent ponctuellement. La Métropole s’est dotée d’une régie des eaux concernant les eaux potables et les eaux brutes. Le site donne une abondante documentation bien fournie en données. Un rapport attire notre attention : il est question d’assainissement [des eaux usées]. L’eau ne se perd pas mais elle s’use et, ce faisant, devient un déchet à traiter avant son rejet dans l’environnement (notre doctrine défendue depuis les débuts de l’ODAM). Il faut assainir l’eau qui est usée et recueillie dans le réseau de collecte des eaux usées.

Le problème des eaux usées et leur assainissement

La consommation humaine transforme une ressource vitale pour la vie en un déchet qui est chargé en toxiques de toutes sortes. La vie est dépendante de l’eau et dans nos sociétés, l’eau douce potable ou potabilisée est un produit de consommation gaspillé. 

La consommation humaine domestique

 La consommation alimentaire est un des aspects du problème, le plus important. Les robinets de nos logements urbains délivrent de l’eau potable consommée pour des usages non alimentaires :

  • alimentation des chasses de toilettes (WC),
  • alimentation des machines à laver (lave-linges, lave-vaisselles, …) etc.

dispositifs produisant les eaux usées. Ces eaux, notamment celles des WC, sont chargées en résidus de médicaments très divers allant jusqu’à des isotopes radio-actifs. Ces eaux sont collectées par un réseau d’égouts (voir site gouvernemental). 

La collecte des eaux usées

 Les eaux usées sont collectées puis transportées via un réseau de canalisations vers une station d’épuration qui se chargera de la dépollution. Les industriels usent aussi de l’eau et constituent un problème que nous ne traiterons pas ici, ils doivent traiter leurs eaux usées. Les égoûts sont anciens à Montpellier, ils collectent aussi les eaux de pluie dans des canaux uiques : le réseau unitaire. En théorie ! Où vont les eaux dépolluées ? Elles vont dans des STEP ou stations d’épuration des eaux usées.

Le traitement des eaux usées

Le traitement est fait dans des stations d’épuration des eaux usées (STEP). Nous vous orientons sur le site Natura-Sciences qui nous propose le schéma le plus écologique. Ici, à Montpellier-Méditerrannée-Métropole, nous avons la « Rolls » des STEP, j’ai nommé Maéra ainsi nommée par un de nos défunts présidents d’Agglo, Georges Frèche. Nous avons fait appel au compte-rendu que nous avons fait de la conférence de Monsieur Jacques Pelorce, Ingénieur des Travaux Publics de l’État (ITPE), Hydraulicien. Captain Jack (son surnom) s’exprimant en 2004, dénonçait une gigantesque gabegie, dont un futur gaspillage d’eau qui pouvait être réutilisable. Je cite d’après mes notes d’il y a 19 ans ! Voyons plutôt : 

« avec un traitement maximum de 90% des polluants. Les effluents ne sont donc pas épurés à 100% »

Donc on pollue la Méditerrannée, au large de Palavas, au bout d’une conduite terrestre pluis sous-marine qui déverse : 

«Vont se déverser au large des métaux lourds (cuivre, zinc, chrome, plomb, mercure, nickel. etc) dans un lieu situé à 10 km de la pointe de l’Espiguette et de Frontignan, en plein golfe d’Aigues-Mortes : 113.000 m3/jour, 1,5 m3/s (41,3 Mm3/an) contenant entre autres, des matières en suspension (3,5 T/jour de MEST[1]), des DBO[2] et des DCO[3] (ces deux-là appauvrissent le milieu en oxygène), plus des ions de composés azotés, phosphore, médicaments humains rejetés avec les selles, PCB, etc. Sans compter une impressionnante quantité de germes coliformes. Cette pollution portée par de l’eau non-salée ne se mélangera pas à l’eau de mer et remontera à la surface avec ses polluants, dérivant au gré des vents dominants.».

[1] Les matières en suspension totales, ou Mest, sont l’un des paramètres de la qualité et, à contrario, de la pollution d’une eau. Ces particules en suspension non dissoutes sont obtenues par filtration, séchage et pesage d’échantillons d’eau. Les Mest sont exprimées en milligramme par litre.

[2] La demande biochimique en oxygène ou DBO est la quantité d’oxygène nécessaire pour oxyder les matières organiques par voie biologique. Elle permet d’évaluer la fraction biodégradable de la charge polluante carbonée des eaux usées

[3] La demande chimique en oxygène ou DCO est la consommation en dioxygène par les oxydants chimiques forts pour oxyder les substances organiques et minérales de l’eau. C’est l’une des méthodes les plus utilisées pour évaluer la charge globale en polluants organiques d’une eau.

Vous avez bien lu : 113.000 m3/jour ! qui partent saloper la mer au large de Palavas et qui ont fait réagir Captain Jack, membre actif éminent du CAPNUBAM et nous font réagir à l’ODAM depuis 2008. La lecture du Plan eau nous donne, 19 ans après, RAISON ! Nous avons eu, nous avons raison ! En plus de polluer, nous gaspillons. Nous l’avons dit au Commissaire enquêteur, lorsque la Métropole a décidé de lancer une enquête d’utilité publique (EUP) pour nous placer comme modernisation de Maera une extension des capacités de la STEP.

En conclusion : la REUT

La réutilisation des eaux usées (REUT) et un des enjeux du Plan Eau, une des 53 mesures urgentes. Quand Montpellier-Métropole va faire aboutir sa canalisation de 12 km en mer et la diriger vers des jardins filtrants d’où on pourra pomper l’eau réhabilitée pour arroser les cultures de nos agri-culteurs. La REUT n’est plus une utopie d’écolos. La sécheresse qui a frappé notre été 2022, la perspective de l’été 2023, doivent nous motiver pour passer, sans aucun observatoire (prévu dans les 53 mesures), à la réalisation urgente d’un plan REUT vers notre agriculture.

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Docteur en Sciences biologiques mention Ecologie (USTL 1971)
Ancien chargé d’études Haut-Niveau au Ministère de l’Environnement (1980-1996)

 




Plan national de résorption des décharges littorales …

PLAN NATIONAL DE RÉSORPTION DES DÉCHARGES LITTORALES PRÉSENTANT DES RISQUES DE RELARGAGE DE DÉCHETS EN MER

https://www.ecologie.gouv.fr/berangere-abba-presente-au-havre-plan-national-resorption-des-decharges-littorales-vendredi-18

Liste des décharges littorales à risques de relargage de déchets en mer soumises aux aléas érosion et/ou submersion marin : Dossier de presse :

https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2022.02.18_DP-Decharge-littoral.pdf

 La résorption de l’ancienne décharge du THOT, située sur la commune de Lattes, dépend toujours du bon vouloir de Montpellier Métropole…, et malgré cela :

Bien qu’il y ait une opportunité à saisir suite au dispositif d’accompagnement financier de l’État, pourquoi le site du THOT EST-IL TOUJOURS OUBLIE ?

Comment ne pas dénoncer le fait que l’on s’est moqué des citoyens pendant plus de 40 ans lorsque cette décharge était opérationnelle et que ça continue encore aujourd’hui, en particulier pour les habitants de Lattes et Villeneuve-lès-Maguelone car leurs territoires sont directement impactés ?

Les habitants et associations de ces villes se sont pourtant mobilisés afin de dénoncer sa gestion catastrophique, voire irresponsable de cette ancienne décharge, mais sans être écoutés.

Depuis 2008 les habitants et/ou associations ne sont plus autorisés de s’occuper de ce qui les regarde pour le suivi de sa réhabilitation puisque la CSS (Commission de Suivi de Site) a été supprimée.

Malgré le courrier adressé au Préfet de l’Hérault le 15 Juin 2020, signé ou cosigné par 10 associations environnementales afin de la rétablir et malgré deux relances (4 Décembre 2020 et 15 Septembre 021) destinées au Préfet, nous n’avons reçu aucune réponse à nos requêtes (La préfecture ayant fait suivre nos courriers à la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement-Unité Départementale de l’Hérault « DREAL-UD34 » pour instruction) … On peut supposer quelles sont toujours en cours d’instruction ?…

LE PARADOXE :

Questionnée par une association représentative de notre Région, il a été demandé à la DDTM34 pourquoi la décharge du Thôt n’était pas dans la liste, voilà sa réponse :

« C’est parce qu’un des critères du plan est une distance de 100 mètres du trait de côte, ce qui n’est pas le cas de la décharge du Thôt qui est au ras des étangs ».

Alors que la DDTM34 n’a pas documenté la Préfecture depuis plus d’un an suite à nos courriers, cette réponse est, à la fois, INADMISSIBLE et INCOHERENTE si l’on tient compte du lieu, des négligences de gestion, de la superficie, de la nature des déchets stockés et de la dangerosité de cette ancienne décharge et sa proximité avec l’étang de l’Arnel et de la Méditerranée.

ET POURTANT, voici ce que dit la loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral du 25 août 2022 :

Elle concerne plus de 1 200 communes riveraines des mers et océans, des étangs salés, mais aussi des plans d’eau intérieurs d’une superficie supérieure à 1 000 hectares, d’estuaires ou de deltas. Face à la pression urbaine, aux phénomènes d’érosion ou de submersion marine subis par ces territoires, elle tente de concilier préservation et développement du littoral.

A noter que plusieurs des 55 décharges déjà recensées sont beaucoup moins dangereuses que les relargages toxiques vers l’étang de l’Arnel via la Méditerranée, les cours d’eaux de proximité et de la zone humide « Natura 2000 » par le site du Thôt.

J’ai suivi les aberrations de la gestion opaque, voire irresponsable du site du Thôt depuis 1971 à ce jour. Compte tenu du volume important et nocif des déchets stockés sur ce lieu (zone humide « Natura 2000 » à proximité de trois cours d’eau et de l’étangs de Arnel), je considère qu’elle doit faire partie des décharges de déchets ménagers des plus polluées de France et des plus dangereuses sur le plan environnemental.

L’ancienne décharge à ciel ouvert du Thôt est située en plein marais en zone sensible (altitude entre -0 et 1 mètre), ou il a été déposé des déchets dangereux qui présentent un danger spécifique pour l’homme et l’environnement. On y constate des dépôts dès 1965 malgré son officialisation en 1967, jusqu’à son arrêt en 2006, sans aucune sécurité d’étanchéité membranaire en fond de site permettant de capter les lixiviats.

Il a été stocké sur cette décharge de 52 hectares sur 32 mètres de hauteur (alors que sa hauteur ne devait pas dépasser 2,50 mètres) une quantité extrêmement importante de produits très toxiques et microbiologiques et une formation très volumineuse de lixiviats. Faits aggravants, elle est située sur une zone inondable et très proche de trois cours d’eaux, la Mosson, le Rieucoulon et le Lantissargues).  Elle se trouve également sur une zone humide d’un site classé « Natura 2000 », à proximité de l’étang de l’Arnel qui peut ou pourrait éventuellement recevoir des transferts d’eau contenant des toxicités chimiques en provenance de ce site (instabilité de la décharge et avec son affaissement sous le poids de la masse des dépôts et/ou transfert par la rivière Mosson lors d’une inondation du Rieucoulon, du Lantissargues ou de la Mosson).

Avec l’évolution des effets des dérèglements climatiques, elle est également sous la menace d’une élévation du niveau marin et des étangs permettant un impact direct sur le pied de cette ancienne décharge, surtout lorsqu’il y a concomitance avec une crue en amont (par la Mosson, le Rieucoulon, ou le Lantissargues, ce fut le cas en 2002 puisque le pied de la décharge était sous les eaux avec la noyade de plusieurs animaux de la SPA qui se trouvait alors sur ce site.

Devons-nous laisser aux générations futures cette « bombe environnementale à retardement » ?

Les enjeux de santé, ne sont-ils pas liés à notre environnement pour notre présent et notre futur ?

Le sol est une ressource naturelle non renouvelable à l’échelle humaine. Il est menacé par l’érosion, la contamination, la baisse de la biodiversité, le tassement, la salinisation, l’artificialisation, les inondations…

OUI, la décharge du THOT située à Lattes doit impérativement être prise en compte pour la sécurité environnementale dans les meilleurs délais.

Survol du littoral de Palavas

Lattes le 29 Novembre 2022
Jacky Chanton
ODAM : (Observatoire indépendant des déchets, de l’environnement et de la santé de Montpellier-Métropole)




Lutte contre les risques de pollution en mer

LA DECHARGE DU THÔT NON PRISE EN COMPTE ET AUCUNE ACTION POSITIVE DE MONTPELLIER METROPOLE OU DE LA DDTM34 (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement-Unité Départementale de l’Hérault « DREAL-UD34 ») POUR SAISIR CETTE OPPORTUNITE.

Le Ministère de la Transition écologique, conscient de l’urgence à intervenir sur les sites fortement exposés aux risques de submersion marine et d’érosion du trait de côte, s’engage aujourd’hui dans un programme décennal complet de résorption de ces décharges littorales.

Notre littoral à Palavas




Cerereide : 21 juillet 1993

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Info

e classement de vieux dossiers nous fait ressortir un article de Midi-Libre  daté du mercredi 21 juillet 1993 intitulé « Cérereide : la « Ferrari » des eaux » et nous continuons « Pour 600 Mf, les commissions « Urbanisme » et « Environnement » du District optent pour la solution du rejet des eaux usées dans le Lez. Mieux : on pourra s’y baigner ». Le dossier est qualifié « Le dossier chaud de la station d’épuration voté fin juillet au District ».

Le ton dithyrambique du journaliste Ph. P. (qui c’est ?) ne laisse aucun doute sur l’intention de vanter de manière assez imbécile ce qui se révèle être 25 ans après un autre raté fracassant de la politique dite « écologique » du joueur de pipeau qu’était feu Georges Frèche.

Certes, il y a eu amélioration incontestable de la qualité des eaux du Lez avec la suppression des rejets dans ce fleuve. Mais à quel prix ? Il y a dans notre pays mieux, plus efficace et moins cher ! Déjà, il y a 25 ans, était clairement posé le problème de la séparation des eaux pluviales et des eaux usées dans les réseaux de Montpellier. Lattes, il y a 22 ans s’opposait déjà au projet de la « Ferrari » des aux usées !

Le rejet dans le Lez par une station d’épuration performante d’une capacité de 370.000 équivalents-habitants se posait, ce n’est pas ce qui a été réalisé. La STEP Maéra, la « Rolls » des stations a été dotée d’une conduite en mer prévue sur 11 km pour rejeter à 30 m de profondeur des eaux que nous jugeons toujours insuffisamment épurées. L’article de 1993 précise qu’une zone de 150 m minimum autour de l’orifice terminal de l’émissaire devait être interdite au chalutage ! Preuve que l’inocuité des eaux rejetées n’était pas garantie.

Nous découvrons que selon le journaliste :

« Persuadés que la solution d’une station d’épuration très performante, c’est-à-dire capable de rejeter dans le Lez des eaux d’une qualité semblable aux eaux de baignade, constitue l’unique objet viable, les deux commissions districales vont donc soumettre prochainement leur avis aux élus « Avec les nouvelles techniques, cette structure sera la « Ferrari » des stations d’épuration, commente avec conviction Christiane GERMAIN, la spécialiste du dossier. Comme projet global, il n’y aura pas mieux en Europe ». »

Nous n’avons pas eu la Ferrari !  Quelque chose que nous ignorons a fait capoter la Ferrari !  L’étude confiée à l’IFREMER préconisait l’émissaire en mer. 25 ans après, l’IFREMER voit son nom attaché à une solution polluante, sa réputations scientifique pourrait encore être entachée d’un curieux manque de rigueur scientifique. La station de Caen-la-Mer dont nous avons souvent parlé est LA STATION performante, modèle de station rejetant de l’au qualité baignade dans la rivière l’Orne.

Constat : 25 ans après, la station Maéra (ex Cérereide), la Rolls continue son chemin cahotique et continue à empuantir un quartier de la commune de Lattes.

Sic transit gloria mundi : feu Georges Frèche, le génie de Montpellier-la-surdouée a légué à la postérité et à ses successeurs un sacré problème.

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Le Secrétaire

Jacky Chanton

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De Montpellier à la mer

Le projet d’aménagement de Montpellier à la mer

1. Ce que prévoit l’Agglomération de Montpellier :

Porté par Montpellier Agglomération, le projet urbain de la Route de la Mer, implique deux communes, Lattes et Pérols, soit cinq kilomètres d’avenue et 250 hectares à transformer et à aménager :

Ø      200 000 m² de commerces

Ø      6 000 à 8 000 nouveaux logements

Ø      75 000 m² de bureaux

Ø      40 000 à 50 000 m² d’équipements

2. Pourquoi ce projet est-il dangereux ?

Ce projet répond à une ancienne volonté de Montpellier de s’étendre jusqu’à la mer. Il est maintenant réalisable grâce à la complicité de la commune de Lattes avec l’Agglomération de Montpellier depuis 2001.

Cette opération d’aménagement s’inscrit dans l’un des sites stratégiques du SCOT et dans la démarche Plan climat énergie territorial. Elle parait performante sur le papier, grâce à des « bâtiments à biodiversité positive » et répond aux souhaits de Montpellier Agglomération et de quelques architectes. Par contre sur le terrain c’est une projection qui ne répond pas aux critères d’une ville durable.

Je suis catastrophé de l’indécence d’un rapprochement avec « biodiversité ou éco-cité », Pourquoi ?

Elle serait bâtie près de l’autoroute A9 (qui doit être doublée dans les prochaines années, plus le passage du LGV) alors que c’est déjà l’une des zones les plus polluées de l’Agglomération de Montpellier. Elle est également l’une des zones les plus polluée de France selon la cartographie initialisée par l’Ineris et présenté le 22 Novembre 2011 (voir ci-dessous). Cette carte montre les situations d’inégalités environnementales où les populations sont exposées à de multiples polluants provenant de l’industrie, de l’agriculture ou du trafic automobile.

Le sud de Montpellier est le principal émetteur d’oxydes d’azote, deux à trois fois plus élevé que la partie Nord de Montpellier Agglomération. Le trafic routier n’arrête pas d’augmenter du fait du souhait de l’Agglomération d\’intensifier encore plus l’urbanisation de cette zone. Montpellier a surélevé le niveau de ses terrains d’environ un mètre entre Richter et le pont de l’autoroute de Lattes afin de construire de nombreux bâtiments. Ce qui a servi partiellement de bassin de rétention au cours de l’inondation de 1976 (la crue de référence) est devenu un fait aggravant en cas de récidive pour la commune de Lattes. Les risques locaux liés aux inondations sont tellement importants qu’ils engagent, non seulement les générations futures mais également et surtout les populations existantes.

3. Plus de trente ans que Montpellier Agglomération a une gestion environnementale catastrophique :

Elle n’a pas intégré la globalité des besoins routier et autoroutier afin de permettre une plus grande fluidité de la circulation pour un aménagement durable de son territoire. Elle est responsable du mauvais choix de gestion du Centre d’Enfouissement Technique du Thôt (une agression à la nature, laissant une pollution à long terme) et confirme ce mauvais choix par son usine de Méthanisation qui est un échec technique et financier alors que celui-ci était prévisible et pouvait être évité. Quant à l’extension de la station de la Céreirède à Lattes et baptisée « Maera » avec son émissaire de rejet en mer, c’est une réalisation très onéreuse pour le contribuable qui permet un gaspillage important d’une eau précieuse pour notre avenir. Elle contribue à polluer la Méditerranée et son réseau dégage des odeurs pestilentielles (de sulfure d’hydrogène) à plus d’un kilomètre. Pourtant il était possible de réaliser une station moins coûteuse, plus efficace, plus écologique et bonne pour le contribuable et l’emploi par le recyclage et la réutilisation de l’eau.

Le choix très contestable de l’aménagement de la Lironde qui a été réalisé non pas pour réduire les effets d’une inondation très importante mais bien pour poursuivre coûte que coûte un programme d’urbanisation intensif tel qu’il était prévu depuis de nombreuses années.

La carte des pollutions selon l’INERIS

 

4. Les risques littoraux

Notre littoral est l’interface entre la Terre et la Mer, il est très convoité. Le lobbying des entrepreneurs et promoteurs immobiliers ajouté aux ambitions des pouvoirs locaux, nous amènent devant des conflits d’usage qui risquent de devenir inextricables. Il est nécessaire de prendre en compte tous les paramètres terrestres ( urbanisation, gestion des déchets, assainissement des eaux, industries, agriculture, les effets du tourisme, impact environnement, infrastructures sur notre cadre de vie et notre santé …) ainsi qu’un espace « Tampon » nécessaire au regard des risques naturels et la protection des écosystèmes marins.

Il est également nécessaire de prendre en compte l’élévation possible et rapide du niveau marin suite au changement climatique et aux phénomènes extrêmes. Sans être alarmiste, il est impératif d’appliquer le principe de précaution car il nous sera difficile de retenir la mer très longtemps pour une gestion durable du trait de côte.

Le Rhône sous l’influence de l’urbanisation et des courants marins n’alimente plus suffisamment en sable notre côte et menace nos plages ainsi que ses habitations. Le trait de côte recule.

Palavas, Pérols, Lattes sont des villes exposées à des risques de submersion marine, directe ou indirecte, dus à la montée des eaux par surélévation du niveau marin lors de tempêtes, sous l’effet du vent, de la dépression atmosphérique, les fortes pluies accompagnant les perturbations peuvent provoquer des dégâts, à la fois matériel et humain.

Conclusion

C’est une vision de notre territoire avec une concentration des pollutions au sud de l’Agglomération, ce qui représente des enjeux environnementaux non compatibles avec la représentation de l’aménagement de notre littoral à 2050.

Jamais notre ville ne s’est retrouvée devant un enjeu aussi important pour notre environnement, notre cadre de vie, notre sécurité et notre santé.

Alors que notre Commune avait toujours préservé un espace tampon avec Montpellier, aujourd’hui, si ce projet devait être accepté, Lattes deviendrait un bourg de Montpellier et non maîtrisable par les Lattoises et Lattois. Nous pourrions souffrir d’une détérioration irréversible de notre environnement par rapport à ce que nous avons connu.

Lattes le 20/10/2011

Jacky CHANTON (Lattes)




Maera : données diverses

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Info

Nous nous intéressons au recyclage des eaux usées dans le milieu naturel. Le traitement des eaux usées (effluents urbains) doit avoir comme objectif final de ne rejeter que de l’eau aussi pure que possible dans le milieu naturel, sans prétendre en faire de l’eau potable.  Nous résumons en quelques lignes les informations données par le site Wikipedia consacré à ce sujet.

D’un point de vue légal, la distinction est établie par l’article L.2224-8 du code général des collectivités territoriales, concernant l’épuration des eaux usées domestiques. L’assainissement collectif est celui qui est pris en charge intégralement par la collectivité (la commune, ou l’établissement public de coopération intercommunale – EPCI – auquel elle a délégué cette compétence) : collecte, transport, traitement, rejet dans le milieu naturel des eaux traitées, et élimination des sous-produits. L’assainissement non-collectif est celui qui ne bénéficie pas de cette prise en charge. La commune a néanmoins l’obligation d’en exercer le contrôle (contrôle de conception, d’exécution, de bon fonctionnement, de bon entretien) et peut, si elle le souhaite, en prendre en charge l’entretien. L’article L.2224-10 impose aux communes de définir, sur l’ensemble de leur territoire, les zones qui relèveront de l’assainissement collectif ou non-collectif.

Filières de traitement

Il existe deux filières :

  • la filière biologique,
  • la filière physico-chimique

Une station d’épuration peut combiner les deux filières.

Terminologie mystérieuse.

Dans les documents spécialisés, on trouve des sigles mystérieux. Nous sommes en mesure d’éclairer nos lecteurs :

  • MES (ou MEST) : matières en suspension (ou matières en suspension transportées),
  • MSO : matières en suspension organiques,
  • DBO (ou DBO5) : demande biologique en oxygène, c’est la capacité de réduction de l’oxygène dissous dans les cours d’eau par la présence d’une pollution organique oxydable ;
  • DCO : demande chimique en oxygène, c’est la capacité de réduction chimique de l’oxygène dissous dans l’eau.

Une métropole moderne comme Montréal (Quebec, Canada) publie régulièrement depuis 1994 des rapports sur le fonctionnement de sa station d’épuration.

Maera (ex-Cerereide, Montpellier, Hérault, France)

Les seuls chiffres publiés pour Maera (Montpellier-Agglo, France dans la revue Harmonie n° 240 de mai 2007), concernent l’eau du Lez, où se faisaient les rejets, avant la mise en service de cette station :

  • germes fécaux : 15 Nb/100 ml,
  • DBO : < 3 mg/l,
  • DCO : < 20 mg/l,
  • MSO : 2 mg/l,
  • AZOTE : < 1 mg/l,
  • PHOSPHORE : < 0,05 mg/l.

Sauf pour le DBO, les chiffres montrent une nette diminution des pollutions, la plus spectaculaire est celle des germes fécaux qui passent de 62.000 à 15.

Cette station rénovée (ex Cerereide) va envoyer les eaux dépolluées à 93% (traitement des MEST), dans une canalisation de 13 km, au large, en Méditerrannée, dans le Golfe du Lion et dans le Golfe d’Aigues-Mortes (qui est dans le Golfe du Lion). Ce sont, selon des sources extérieures à l’Agglo (Association Camargue-Littoral) :

  • 113.000 m3/jour (mètres cubes/jour), soit
  • 1,5 m3 m3/s,
  • 3,5 t/jour de MEST,
  • des métaux lourds, des germes coliformes (en quantités non-connues ni publiées), etc.

Une canalisation envoie ces effluents « traités à 93% » à 13 km au large, en mer, dans le Golfe d’Aigues-Mortes, entre l’Espiguette et Frontignan-Sète. Il semble que les promoteurs du projet et les « scientifiques » qui l’ont cautionné comptent sur l’effet « dilution des effluents » dans l’eau de mer (ce qui est hypothétique).

Quels sont les chiffres concernant le déversement en mer ? Qui nous donnera les réponses ? Il existe un Comité de suivi piloté par le Préfet. C’est à lui que nous nous adressons, appuyés sur la Convention d’Aarhus, pour avoir les résultats des 550 prélèvements annoncés (4.800 analyses).

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Le Secrétaire

Jacky Chanton

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