Amétyst : 6 ans après
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L ‘USINE DE METHANISATION « AMETYST » SIX ANS APRES
Le constat d’une triste réalité et un bilan effrayant
En remplacement de la gestion catastrophique de la décharge du Thôt, l’Agglomération nous avait annoncé une usine de méthanisation « AMETYST » avec « ZERO NUISANCE » :
Fallait-il y croire ?
NON, par ailleurs, le coût de cette usine a doublé et n’arrête pas d’augmenter.
Est-ce que les principaux inconvénients de cette usine étaient prévisibles ?
La réponse est OUI. Ils ont été dénoncés par des citoyens et des Associations.
Est-ce que la démocratie participative des citoyens et associations environnementales indépendantes a été prise en compte ?
NON, c’est l’Agglomération qui imposera, à la fois, le lieu et la taille de l’usine.
Le contrat annoncé par l’Agglomération de Montpellier était le suivant :
L’unité de méthanisation AMETYST inaugurée en juillet 2008 est dimensionnée pour traiter 203 000 tonnes, soit 170 000 tonnes d’ordures ménagères résiduelles et 33 000 tonnes de bio-déchets. Son rôle est de traiter et valoriser par procédé biologique la fraction organique des déchets en produisant du compost réutilisable en agriculture et du biogaz.
A-t-elle répondu au cahier des charges ?
NON, elle traitera en 2013 environ 130 000 tonnes au lieu 203 000 tonnes, soit 123 650 tonnes pour les ordures résiduelles au lieu de 170 000 tonnes et 2 589 tonnes de bio-déchets au lieu de 33 000 tonnes. C’est aussi plus des ¾ des déchets sortants qui seront envoyés en centre de stockage de déchets ultimes à Castries ou incinérés à l’usine de Lunel ou traités et stockés à l’extérieur de l’Agglomération.
N’est-elle pas surdimensionnée par rapport aux besoins et implantée au mauvais endroit ?
OUI, dans les deux cas. La réduction de nos déchets est impérative et nécessite un meilleur tri à la source. Elle peut être encore plus efficace avec l’instauration de la REOM taxe (d’enlèvement des ordures ménagères) qui est beaucoup plus équitable et permet d’encourager le tri sélectif. Par sécurité, il n’était pas concevable d’implanter une usine « expérimentale » de cette taille proche des habitations mais la construire le plus adjacent possible au centre de stockage afin de réduire à la fois, les pollutions et les coûts des transports.
A-t-elle répondu aux critères, efficacité/coût ?
NON, nous sommes confrontés à un échec technique et un gouffre financier. La Taxe d’enlèvement des ordures ménagères s’élevait en 2009 à Montpellier à 141 euros par habitant, contre 59 euros en moyenne en France.
Pourquoi le compost qui sort de cette usine est-il de mauvaise qualité ?
C’est l’ensemble du compost qui est produit à partir du TMB (Tri mécano biologique).
Comme une très grande part du contenu de nos déchets fermentescibles « poubelles orange », est mélangé aux OMR (le contenu de nos poubelles « grises ») en usine, le compost ainsi produit est de mauvaise qualité. En réalité au lieu d’avoir un produit valorisable nous avons conçu un nouveau déchet qui sera éliminé en centre de stockage ultime (CSDU) à Castries ou incinéré (usine d’incinération) à Lunel.
Le paradoxe : Ce procédé est encore aggravé par l’apport supplémentaire de la majorité des végétaux broyés en provenance de GRAMMONT afin de servir de structurant à la maturation des digestats pour le fonctionnement d’Amétyst afin d’être ensuite, transformé en « déchet ».
Alors que le gouvernement entend soutenir des démarches territoriales « zéro gaspillage, zéro déchet », pourquoi ne pas tenir compte d’une réduction importante des déchets à traiter par AMETYST ?
Est-ce que la signature d’un contrat de Délégation de Service Public pour 10 ans d’un montant de 150 millions d’euros (soit 15 millions par an) est justifiable ?
NON, le coût de traitement est d’environ 100 euros la tonne et compte tenu d’une réduction de nos déchets prévisible, ce contrat ne paraît pas compréhensible. Par ailleurs, le détail technique du/des process pour les améliorations qui sont prévues pour un montant entre 7 et/ou 10 millions d’euros par Novergie n’a pas été porté à notre connaissance.
Peut-on encore avoir confiance en ces objectifs et aux améliorations qui sont annoncés ?
A l’approche de Noël, je le souhaite réellement, mais si je prends en considération l’ensemble des promesses non tenues et bafouées depuis plus de 40 ans et un Plan Départemental de gestion des déchets complexe et frileux, vous me permettrez d’avoir de sérieux doutes, pour ne pas dire une incompatibilité entre la volonté affichée et l’action.
Bilan fonctionnel d’AMETYST
Le constat des Riverains de Garosud en 2013
Tonnage des déchets entrants à Ametyst en 2013 : 129 602 tonnes
Tonnage des sortants pour la décharge ou l’incinération : 111 958 tonnes
Ventilation des destinations finales des sortants : ·
- 42 683 T Décharge de Castries
- 19 852 T incinérateur Ocréal de Lunel
- 25 696 T décharge hors agglo (non spécifié par l’agglo)
- 23 727 T incinérateur hors agglo (non spécifié par l’agglo)
Total 111 958 Tonnes
Les valorisations :
- Valorisation électrique (production de l’usine) : 16 172 169 Mw/h
- Consommation électrique de l’usine : 15 298 855 Mw/h
- La production de chaleur pour les Grisettes
(seule valorisation de l’usine) : 4 593 900 - La production de chaleur pour le fonctionnement de l’usine : 2 485 83
- Valorisation de compost : 465 Tonnes
Bilan fonctionnel d’Amétyst (source : François VASQUEZ, porte-parole de l’Association des riverains de garosud)
LES ENGAGEMENTS DE NOVERGIE/SUEZ ENVIRONNEMENT
L’Agglomération de Montpellier signe avec le même exploitant NOVERGIE , Suez Environnement, via sa filiale SITA qui remporte le contrat d’exploitation de l’unité de méthanisation Amétyst, pour une durée de 10 ans et un chiffre d’affaires cumulé de 150 millions d’Euros.
L’unité de production d’énergie verte bénéficiera de nouveaux investissements pour renforcer sa capacité de valorisation énergétique et créer une véritable filière de valorisation organique sur le territoire.
SITA prévoie d’investir entre 7 et 10 Millions d’euros qui permettront d’augmenter de 50% la production d’électricité et de chaleur. Les matières à haut pouvoir calorifique (comme le plastique) contenues dans les refus seront transformées en combustible solide de récupération (CSR), et seront valorisées par SITA auprès des cimenteries, en substitution de combustibles fossiles (tel que le charbon).
SITA valorisera aussi, en complément des déchets ménagers, les bio-déchets du territoire en nouvelles ressources organiques pour produire 33 500 tonnes de compost normé par an.
SITA s’appuiera sur l’expertise et le réseau logistique de Terralys, filiale de Suez Environnement spécialisée dans la valorisation des déchets organiques, pour la commercialisation et la distribution de ce compost.
Le développement de cette nouvelle filière, associé à une valorisation énergétique des déchets plus performante, permettront une réduction conséquente de la part de déchets enfouis, avec plus de 51% des déchets du territoire valorisés en nouvelles ressources.
Selon BFMTV, avec de telles innovations, l’unité de production d’énergie verte Amétyst devient une référence européenne de méthanisation des déchets ménagers et bio-déchets, aux performances inégalées pour ce type d’installation.
Les dossiers de presse :
MIDI LIBRE : Montpellier, usine de méthanisation, la filiale de Suez revient par la fenêtre
http://www.midilibre.fr/2014/12/11/ametyst-et-voila-le-retour-de-sita,1096146.php
BFMTV : Suez Environnement signe un contrat de 150 ME.
http://bfmbusiness.bfmtv.com/bourse/suez-environnement-signe-un-contrat-de-150-me/
Hérault Tribune : MONTPELLIER : SUEZ ENVIRONNEMENT exploitera l’unité de méthanisation AMETYST POUR UN MONTANT CUMULÉ DE 150 MILLIONS D’EUROS SUR 10 ANS
Midi Libre, l’Agglo de Montpellier s’entête : http://www.midilibre.fr/2014/12/18/ametyst-l-agglo-s-entete-zero-dechet-s-inspirer-de-la-reussite-de-san-francisco,1100051.php
Lattes le 18 12 2014
Jacky Chanton
Validé le webmaster
Raymond GIMILIO